𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]

Chapitre 14

Son odeur imprégnait ma peau et mes cheveux, ma tête complètement enfoncée dans cette oreiller qui sentait exactement comme lui. Mon réveil fut plaisant, mes mains glissant délicatement sur le drap bleu foncé avant que je n'attire davantage la couverture sur moi. Je me plaisais bien dans son studio. Au moins, ici, je n'étais pas constamment confrontée à ma famille et à leur folie des grandeurs.

Je pris un certain temps pour ouvrir mes paupières, m'asseyant par la même occasion au beau milieu du lit. Mon regard se dirigea rapidement sur le sofa et je fus aussitôt pris d'anxiété lorsque je vis que Jungkook n'était plus là. Je crus qu'il m'avait laissé encore une fois, cependant, je fus soulagée lorsque je le vis de dos, aux fourneaux.

Le parfum de ce qu'il cuisinait me fit sourire, tandis que mon ventre se mit automatiquement à gargouiller. Je n'avais pas mangé depuis longtemps, alors la faim gagna rapidement mon estomac pour me faire me lever du lit. Mes pieds se posèrent sur le parquet en bois massif et alors que je frottais mes yeux, je me mis à avancer jusqu'au lavabo qui se trouvait non loin de moi.

- Jeon... Avez-vous une seconde brosse à dents ? Demandai-je d'une voix basse, encore endormie.

- Regardez dans le tiroir juste en-dessous de la vasque. Je viens d'en acheter une pour vous.

- Vous êtes sorti ? M'enquis-je subtilement en m'affairant à chercher ce dont j'avais besoin.

- Je suis seulement allé prendre vos vêtements dans la voiture, mais je me suis dit que comme vous dormiez, je pouvais aller faire quelques courses pour le petit-déjeuner.

Cette attention à mon égard me fit sourire et puis je me mis à faire ma toilette. Nous nous activions tous deux de notre côté en se lançant quelques mots de temps en temps. C'était comme si nous cohabitations ensemble depuis longtemps. Je n'étais pas mal à l'aise en sa présence. En tout cas, pas ce matin-là. Alors ce fut avec un doux sourire, et ce même si j'étais encore bien somnolente, que je m'approchai de lui, prenant place autour de cette table haute qui me donna aussitôt une merveilleuse vue sur son dos musclé.

- Avez-vous passé une bonne nuit ?

- Oui, répondis-je directement d'une voix enjouée. Et vous, Jeon ? Ça s'est bien passé sur le canapé ?

- Très bien.

Je ne pus m'empêcher de rire lorsqu'il se retourna. Il semblait grognon.

- Ce n'est pas ce que j'ai cru comprendre cette nuit, lançai-je sur un ton moqueur. Je vous ai entendu marmonner pendant des heures et des heures.

Il fut gêné, alors sans dire un mot de plus, il posa deux assiettes de pancakes, deux verres de jus et un bol de fruits sur la table, puis il prit place face à moi. Nous mangions en silence, nous regardant de temps à autre avec la plus grande discrétion, avant que je ne finisse par prendre la parole.

- Dites... Pourrais-je rester encore un peu ? Je me sens bien ici...

- Vraiment ? Questionna-t-il, surpris.

Il pensait sûrement qu'une fille comme moi, qu'une fille n'ayant vécu que dans un gigantesque manoir et dans l'abondance, ne se serait pas plus dans ce studio agréablement lumineux.

- Oui. J'aime bien les petits espaces. Ça me fait me sentir en sécurité.

- Je suis d'accord, mais à une condition, dit-il en posant ses couverts pour croiser ses doigts entre eux et allonger ses yeux sur moi.

- Je vous augmenterai !

- Ce n'est pas ce que je veux.

- Je vous prêterai votre lit !

- Ce n'est toujours pas ce que je veux.

- Alors que voulez-vous ? Interrogeai-je en fronçant les sourcils, confuse.

- Que nous nous tutoyons.

Je fis une petite moue, l'idée ne me déplaisant pas autant qu'elle aurait dû, puis je hochai lentement la tête. Le sourire de Jungkook illumina son magnifique visage, avant qu'il ne baisse à nouveau les yeux dans le but de manger le contenu de son assiette. Je ne pouvais m'empêcher de le regarder. Il m'apportait du réconfort rien que par sa présence. Il me faisait oublier ce qui me tourmenter. Je le contemplais comme s'il était le paradis, et plus je le faisais, plus cette question me brûlait les lèvres, tant et si bien que je ne pus me retenir de la poser.

- Est-ce que je te plaîs ?

Jungkook avala soudainement de travers, se mettant à tousser fortement avant de boire un peu de son jus de fruits. Je l'avais pris de court et il se mit à rougir lorsqu'il vit que je le fixais avec de l'amusement plein les yeux.

- Dois-je prendre ça pour un 'oui' ?

- J'en ai bien l'impression, avoua-t-il timidement.

- Alors pourquoi m'as-tu laissé ?

- Je te l'ai dit. Je suis allé faire rapidement quelques courses.

- Pas aujourd'hui... Je parle de l'autre fois, rectifiai-je d'une voix posée. Quand tu as payé la chambre et que tu es parti sans même me prévenir, comme si je n'étais qu'une prostituée.

- Je croyais que tu ne t'en souvenais pas, murmura le noiraud en baissant momentanément la tête.

- Personne ne m'avait jamais fait ça avant. Évidemment que je m'en rappelle. Tu m'as blessé.

- Je suis désolé. Excuse-moi, s'il te plaît.

Il l'avait dit. Enfin ! Des excuses. C'était là tout ce dont j'avais eu besoin pour que ma haine pour lui s'évapore. Il ne me restait plus qu'à son égard, cette folle attirance et ce sentiment encore bien étrange qui embrouillait tout mon être lorsque je le voyais.

- Je t'excuse.

- Merci, susurra-t-il alors que ses yeux de biche se mirent à briller. Aurais-je droit à une seconde chance ?

- Bien sûr ! M'exclamai-je. Avec le temps, nous deviendrons forcément de très bons amis.

Mon beau garde du corps feignit un sourire, essayant de me tromper, cependant, je le connaissais déjà assez bien pour voir la déception envahir ses magnifiques yeux sombres. Qu'est-ce que je pouvais être une peste. Même après avoir effacer toute la rancœur que j'avais à son égard, je continuais à me jouer de lui. Je trouvais ça amusant. Après tout, je n'allais pas le laisser m'avoir aussi facilement, et ce même si j'étais tombée sous son charme dès notre première rencontre.

- Bon... Il faut que j'aille me préparer pour aller au bureau !

- Il est treize heure.

- Quoi ? M'écriai-je, on ne peut plus surprise. Treize heures ? Pourquoi ne m'as-tu pas réveillée ?

- Parce que ce n'est pas mon job ?

- Je sens que je vais bientôt devoir te virer. Sérieusement, Jeon. Cours.

- Quoi ?

- Cours.

Je lui courus après pendant plusieurs minutes. Jamais, dans un si petit espace, je n'aurais cru pouvoir transpirer autant. Jamais, dans un si petit espace, je n'aurais cru pouvoir rire autant. Et jamais, en un si petit laps de temps, je n'aurais cru tomber amoureuse pour la toute première fois. Oui, j'étais déjà complètement folle de lui, lui qui était encore plus parfait que je ne l'avais imaginé.