Mes mains étaient moites depuis l'instant où Jungkook m'avait demandé de le rejoindre à la maison en cette fin d'après-midi. À vrai dire, le ton de sa voix avait éveillé en moi une sorte d'inquiétude que je n'aurais su décrire. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine et je manquais tellement de concentration que j'avais fait plusieurs excès de vitesse, sentant parfaitement au fond de moi que quelque chose n'allait pas.
Arrivée chez moi par la porte de derrière, je n'en fus que moi sereine, remarquant qu'aucune lumière n'était allumée hormis celle du salon et que seul le son de la télévision venait donnait vie à la maison. C'était étrange. L'atmosphère, le manque de bruit. Tout était étrange et cela me poussa à presser le pas jusqu'à la pièce principale de ma demeure, voyant mon époux serrer fermement Elijah contre lui alors qu'elle dormait avant que sourire ne s'installe sur mes lèvres.
- Elle est encore malade ? L'école aurait pu m'appeler au lieu de te déranger.
- Je vais la déposer dans sa chambre et je reviens, OK ?
Une fois de plus, la voix du noiraud me fit froid dans le dos, cependant, je ne posai pas davantage de questions, hochant la tête malgré le fait que j'avais eu quelques secondes d'hésitation, avant que mon époux aille coucher notre fille dans son lit. Jungkook ne mit pas beaucoup de temps pour revenir vers moi qui n'avais pas bouger d'un poil, se mettant juste devant moi, quand soudain, je remarquai ses yeux rouges et étincelant à cause des larmes.
- Mon amour... Dis-je en posant délicatement mes mains sur ses joues. Qu'est-ce qu'il y a ?
À croire que mes mots furent les plus douloureux que Jungkook put entendre de toute sa vie car ce fut à ce moment-là qu'il éclata en sanglot, m'emprisonnant dans son étreinte alors que la confusion me rongeait le sang. Les gouttelettes qui quittaient les yeux de mon mari vinrent se loger dans le creux de mon cou, humidifiant le tissu de ma robe tandis que je frottais tout doucement son dos robuste.
- Shh... Shh... Ne pleure pas mon cœur. Tu es un grand garçon, non ? Dis-moi ce qui te fait pleurer.
Mes paumes se posèrent sur les joues de Jungkook, essuyant aussitôt ses larmes, quand soudain, son regard se posa sur le mien, transperçant mon âme à un tel point qu'en une fraction de seconde je pus ressentir cette souffrance qui le détruisait.
- Je... Doni...
- Qu'est-ce qu'il y a avec Doni ? M'enquis-je en serrant mes poings pendant que cette pression se faisait davantage sentir dans ma cage thoracique. Jeon, bordel ! Réponds-moi !
- Il a... Il a été enlevé.
Jamais je n'aurais cru qu'une si petite phrase pourrait faire s'effondrer une personne telle que moi, cependant, ce fut ce qui arriva lorsque mes jambes lâchèrent, les bras de mon époux me mettant tout juste d'éviter l'impact au sol avant que je ne me mette à fixer un point dans le vide. Jungkook, avec douceur, vint me poser au sol, se plaçant dans la même position face à moi afin que nos genoux soient côte à côte et qu'il puisse me serrer contre lui.
- Toute l'école a été prise en otages par des hommes masqués durant plusieurs minutes... Murmura-t-il de sa voix cassée à mon oreille. La police n'a pu être prévenue qu'après leur départ avec... Avec notre fils.
Je poussai faiblement mon mari dans l'optique que nous nous parlions les yeux dans les yeux.
- Dans cette école pour gosses de riches, il n'y a qu'Adonis qu'ils ont enlevé ?
- Pourquoi Adonis et pas Elijah ? S'enquit le noiraud en pleine réflexion.
- Parce qu'ils ne connaissent pas son existence ! C'est Carter ! M'écriai-je en me remettant subitement debout comme si j'avais eu une révélation. Je vais le défoncer !
Je m'étais retournée, à deux doigts de partir pour une destination encore bien inconnue pour moi, quand tout à coup, la main de Jungkook fortement serrer sur mon poignet me poussa à faire volte-face.
- Où est-ce que tu crois aller ? Mes collègues et moi nous chargeons déjà de retrouver Doni. Toi tu restes ici avec Eli.
- Je veux retrouver mon fils en vie, Jeon ! Crois-tu vraiment que je vais rester ici à écouter ma fille pleurer en réclamant son frère ? Tu n'as cas aller faire ton job et moi je ferai le mien. Je dépose Elijah chez-...
- TU NE VAS NULLE PART ! C'EST CLAIR ? Cria-t-il en lâchant brusquement mon poignet alors que je voyais bien qu'il avait de plus en plus de mal ne pas se laisser emporter par la colère. Notre fils rentrera bientôt à la maison.
- Et en attendant, quoi ? Tu veux que je reste ici malgré le fait que mon fils est entre les mains de mes ennemis ? Qu'est-ce que-...
- TU SAIS TRÈS BIEN QUE CE MINABLE FAIT TOUT ÇA POUR T'ATTIRER, PUTAIN ! Hurla Jungkook alors que la veine sur sa tempe battait vivement. Je veux retrouver notre fils tout autant que toi, mais jamais je ne te laisserai mettre ta vie en danger. Je vais m'en occuper.
- Mais ça te dépasse complètement ! Tu ne sais rien de ce que ces gens sont capables de faire pour arriver à leurs fins ! Ce sont des mafieux, Jeon ! DES PUTAINS DE MAFIEUX ! Qu'est-ce que tu peux faire dans l'immédiat pour ramener Adonis ? Rien ! Tu ne peux strictement rien pour notre fils, alors laisse-moi faire, OK ?
Je regardai Jungkook durant un court instant, puis je m'avançai jusqu'à la porte principale de la maison, l'ouvrant avant de repartir, quand tout à coup, mon époux la claqua agressivement, me retournant pour me plaquer de la plus sèche des façons contre celle-ci. Un sentiment de déjà-vu s'abattit sur moi lorsque le noiraud frappa son poing dans la porte, tout près de ma tête, me faisant sursauter alors que je pouvais clairement voir la colère présente dans tout son être.
- Veux-tu vraiment que l'on se dispute maintenant ?
- Jungkook... Mon fils-...
- Notre fils, Seth ! Notre ! Il est mon fils aussi et tu n'as pas le droit de m'exclure, lâcha-t-il tandis que son regard s'adoucissait peu à peu. Tu ne sais même pas où le chercher, chérie... Je ne peux pas aller à l'aveugle vers ce gars sans savoir ce qu'il veut. Si c'est de l'argent qu'il cherche, nous saurons gérer mais je ne veux plus que tu te salisses les mains, d'accord ?
- Je me sens tellement impuissante.
La douceur de Jungkook me fit perdre mon sang et ce fut juste après que ce craquement se dit entendre dans ma voix que je me laissai tomber dans ses bras, pleurant à chaudes larmes. J'avais l'impression que plus les secondes s'écroulaient loin de mon fils, plus je sentais mes entrailles se déchirer, comme si tôt ou tard, un partie de moi-même s'était réduite à néant.
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𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]
أدب الهواة"𝐀𝐢𝐦𝐞𝐬-𝐭𝐮 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐠𝐚𝐫𝐜̧𝐨𝐧𝐬 ? 𝐓𝐫𝐞̀𝐬 𝐛𝐢𝐞𝐧, 𝐣𝐞 𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐭𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞𝐫 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐠𝐚𝐫𝐜̧𝐨𝐧𝐬."