La tension était palpable entre mon père et moi, et il n'était plus qu'une question de temps pour que l'un de nous n'éclate tant nous étions plein de colère et de frustration. Comment pouvait-il demander à Jungkook de m'abandonner moi et nos enfants ? L'égoïsme de mon père me dégoûtait et mes hormones me rendaient on ne peut plus irritable, alors ce fut sans bien trop d'efforts que j'éclatai avant même la fin du déjeuner.
- Ose me dire ce que tu lui as dit ! M'écriai-je en me levant subitement pour poser mes mains à plat sur la table. Dis-le moi, Céthia.
Mon regard, depuis côté opposé de la table, perçait le corps de mon père tandis que tous les membres de ma famille avait les yeux étaient posés sur moi. Dalila, Kyan et ma mère étaient si ignorants qu'ils devaient forcément me prendre pour une folle, néanmoins, mon père, lui, sembla amusé par le fait que je fus la perdante que notre petit jeu de patience.
- J'ai dit ce que j'ai dit. À Jeon de faire le bon choix.
- Je ne compte pas laisser ma femme et mes fils, dit nerveusement Jungkook.
- Alors tu iras en taule.
Mon père avait ce sourire rempli d'assurance sur ses lèvres et cela m'exaspérait tellement que mes jambes s'affaiblir, me poussant à me rasseoir, quand soudain, je compris les motivations de cet homme que j'admirais malgré tout. Il voulait que sa fille reste à ses côtés, que la prunelle de ses yeux ne le quitte pas de si tôt, et c'était là mon point fort et son point faible.
- Veux-tu que j'aille en prison ? M'enquis-je avant d'arquer un sourcil. Je veux dire... Moi aussi j'ai les mains sales, alors c'est tout ce que je mérite, n'est-ce pas ?
- Seth... Qu'est-ce que tu dis ? Balbutiant Kyan, confus.
- Je dis que j'ai-
- TAIS-TOI ! Cria Céthia en tapant son poing contre la table.
Surprise, je sursautai en posant spontanément mes mains sur mon abdomen, pourtant, cela ne m'empêcha pas d'ouvrir à nouveau ma bouche.
- J'ai tué ce pervers d'Ivan Gail.
Ma voix fut calme et posée, ces aveux quittant mes croissants rosées avec une grande fluidité, comme si la vérité m'effrayait bien moins que garder le secret. Je me sentis instantanément plus légère, néanmoins, mon cœur sauta un battements lorsque je vis le regard presque horrifié de ma sœur et de mon frère.
- Puis j'ai tué cette salope de Petra, lâchai-je sèchement avant de voir le visage de mon père se décomposer.
- Quoi ? Comment ? Interrogea-t-il en se redressant sur son siège, complètement dérouté. C'est impossible ! Ses parents m'ont dit qu'elle s'est enfuie avec un homme ! Tu ne l'as pas tué !
- À croire que sa réputation a joué en ma faveur, mais je l'ai bien tué, lâchai-je en riant faiblement. Je lui ai fracassé la tête contre le sol de ma salle de bain, puis je l'ai étouffé et je suis redescendu dîner parmi vous. Tout ça parce qu'elle a eu le malheur de voler un baiser à celui que j'aime. Maintenant, veux-tu encore envoyer mon fiancé en prison, papa ?
Pour la première fois depuis longtemps, je pris la décision de jouer cartes sur table. Je ne voulais plus garder de secrets. Le temps des messes basses avait été révolu pour moi dès la seconde où je sus pour ma grossesse. Je n'avais plus le droit de jouer à des jeux qui me dépassaient complètement, et le mensonge faisaient partie de ces derniers, ne me laissant donc rien que les véritables faits pour repentance.
- Et quand bien même ! S'exclama mon géniteur avant de serrer sa mâchoire. Tu n'as pris rien que deux vies... Lui il en a prit plus de trente ! C'est un obsédé ! En es-tu consciente ?
- Je le sais depuis des mois. Tu ne m'apprends rien papa, et ça ne change strictement rien au fait que je suis enceinte de lui et que nous allons nous marier.
- MOI VIVANT, TU NE TE MARIERAS JAMAIS À CE PSYCHOPATHE ! Rugit Céthia en tapant une fois de plus contre la table.
Les yeux bleus et froids de mon père me firent frissonner, non pas de peur mais d'incompréhension. Pourquoi s'acharnait-il alors que j'étais heureuse ? Il semblait bien démuni de raison, alors ce fut furieux qu'il se leva de table, s'apprêtant à quitter le salon lorsque je me chargeai d'avoir le dernier mot.
- Alors, si c'est vraiment ce que tu veux, je t'emmènerai moi-même six pieds sous terre.
Ils furent choqués par la dureté de mes mots, cependant, je n'eus aucun regret car que je veuille ou non, Jeon était devenu le membre le plus important de ma famille à moi. Il était l'amour de ma vie, le père de mes enfants, et de lui, je n'avais reçu qu'une affection sans faille. Pas une seule seconde je n'avais pensé que Jungkook ne m'aimait pas, son amour m'avait toujours submergé et je lui en étais reconnaissante puisque sans lui, ma vie aurait été une toute autre histoire.
- Entends-tu ce que tu dis ? Questionna Cora en s'apprêtant à suivre Céthia. C'est comme ça que tu parles à ton père ?
- Pas tout le monde est assez lâche pour laisser partir son amour afin de parfaire la vie de quelqu'un d'autre. Finalement, je ne suis ni comme lui, ni comme toi, maman. Je ne suis pas lâche contrairement à vous.
J'étais lancée, et comme toujours lorsque c'était le cas, je continuai à cracher du feu sur tous ceux qui ne partageaient pas les mêmes principes que moi. Ma mère n'était certes pas d'accord avec les agissements de mon père, néanmoins, au fin fond de son cœur, elle avait espéré que je cède rien que pour ne pas attrister ce dernier.
Pour Cora, tout comme pour mon père, faire le choix de l'amour n'était qu'une folie de ma part, cependant, c'était à mes yeux tout ce qu'il y avait de plus vrai, le plus judicieux des choix. Jungkook était devenu mon monde et je me devais de tout faire pour le protéger de quiconque.
- Mon amour, allons-nous-en, dis-je en entrelaçant mes doigts à ceux de mon fiancé. Je préfère de loin rentrer à la maison et parler au chat plutôt que de rester ici.
Sur ce, mon fiancé et moi quittâmes la demeure de ma famille malgré les tentatives de mon frère et ma sœur pour apaiser les tensions. Paisiblement, Jeon et moi rentrâmes chez nous, retrouvant avec plaisir notre chaton que je nommai Amory après plusieurs heures de réflexion et de chamailleries.
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𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]
Fanfiction"𝐀𝐢𝐦𝐞𝐬-𝐭𝐮 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐠𝐚𝐫𝐜̧𝐨𝐧𝐬 ? 𝐓𝐫𝐞̀𝐬 𝐛𝐢𝐞𝐧, 𝐣𝐞 𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐭𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞𝐫 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐠𝐚𝐫𝐜̧𝐨𝐧𝐬."