Ce coup de fil que j'avais reçu en début de journée me déboussola. Il était nombreux à croire que j'avais un cœur de pierre, cependant, cette nouvelle bien matinale me fit verser de nombreuses larmes. Toute ma famille en fut impactée et pour cause, la mort soudaine d'une personne de notre cercle était toujours porteuse de mauvaises nouvelles.
- Je ne vois pas ce que nous pouvons faire, dit mon frère, angoissé.
Nous étions tous assis autour de la grande table qui trônait au beau milieu du salon, alors que mon père, silencieux, faisait les cent pas avec les mains dans ses poches.
- Ils sont actionnaires dans notre compagnie. Nous devons au moins leur apporter notre soutien devant la presse pour faire bonne figure.
Dalila était d'un égoïsme répugnant. Elle ne pensait qu'à faire du business sur le dos de mon ami. Celui qui avait été retrouvé chez lui, baignant dans une marre de sang. Son propre sang.
- Impossible, répliqua ma mère. Nous ne savons pas dans quoi trempait ce gamin. Si jamais nous nous rangeons de leurs côtés et que la police finit par trouver quoi que ce soit contre lui, l'opinion public se retournera contre nous.
Mon sang ne fit qu'un tour. N'étaient-ils tous pas humains ? Ils ne pensaient qu'à leurs propres intérêts alors que j'avais le cœur gros. Ils se fichaient tous de ce que je pouvais ressentir et ce fut instinctivement que je me levai de ma chaise. Impulsive, je lançai mon verre de whisky sur la table, ce dernier se brisant aussitôt sous les yeux écarquillés de mes soi-disant proches.
- ROBIN EST MORT PUTAIN ! Criai-je alors que mon cœur cognait vivement dans ma poitrine. Arrêtez de parler de lui comme s'il n'était qu'une affaire de plus !
- Ton ami est-il plus important que ta famille, Seth ? Interrogea froidement Dana.
- Maman, je crois que tu ne comprends pas ! M'exclamai-je, horripilée par elle. Je l'ai vu il y a trois jours et maintenant, il est mort ! Poignardé dans le cœur ! Penses-tu réellement que l'opinion public et la presse sont plus importantes que ma douleur ?
Cette douleur était en fait dû au regret. Je regrettais de m'être servi de lui, mon ami de toujours, celui là même qui avait des sentiments pour moi depuis l'enfance. Je regrettais que le dernier moment que nous passâmes ensemble ne fut qu'un pur mensonge de ma part. Je regrettais d'avoir fait mine de rien entendre lorsqu'il m'avait confesser son amour. Je regrettais toutes ces fois où je n'avais pas su le comprendre. Et par-dessus tout, je regrettais de ne pas avoir été une bonne amie.
- Et toi ? Céthia ? As-tu perdu ta langue ? M'écriai-je en posant mes yeux sur mon père qui se figea. Aurais-tu aimé que d'autres parlent comme ta femme et Dalila si ça avait été moi à la place de Robin ?
Le silence de mon père me fit aussi du mal. Je ne comprenais plus ma famille et leurs priorités. Ils me faisaient perdre mon sang froid et pour m'apaiser, je n'eus aucun autre choix que de quitter la table. Je me précipitai hors de chez, les larmes aux yeux, quand tout à coup, j'heurtai quelqu'un. Reniflant à de nombreuses reprises, je levai les yeux pour voir son visage qui fit aussitôt flancher mes jambes.
- Mademoiselle DeLayne, dit Jungkook en posant ses mains autour de mes bras dans l'optique de me prévenir d'une chute. Pour... Pourquoi pleurez-vous ?
Qu'est-ce que j'eus envie de me laisser tomber dans ses bras et pleurer toutes les larmes de mon corps. Je voulais qu'il me réconforte, cependant, je ne pouvais pas me montrer aussi faible, et surtout pas devant lui. J'étais si déterminée à ce qu'il me voye comme une femme forte que je me redressai aussitôt, replaçant bien mon sac dans la jointure de mon bras en essuyant mes larmes.
- Tout va bien, Jeon, assurai-je avant d'esquisser un faible sourire. Roulons un peu, voulez-vous ?
Il hocha à la tête, puis dévala rapidement l'escalier alors que je me trouvai encore sur le perron. Il me regarda arriver jusqu'à lui et avec un de ses beaux sourires, il m'ouvrit la portière, m'arrachant alors un véritable sourire.
Dans la voiture, le silence régna pendant près d'une heure, et alors que j'étais perdue dans mes pensées, mon garde du corps, lui, ne cessait de me regarder discrètement dans le rétroviseur central. Il en avait pris l'habitude depuis qu'il me conduisait partout et bien qu'il le faisait secrètement, je le remarquai dès le début.
Nous n'étions déjà habituellement pas très bavares, néanmoins, ce matin-là j'étais silencieuse non pas par choix mais plutôt parce que j'en avais besoin. Je voulais me remémorer les bons souvenirs que je gardais de mon ami. Je voulais penser à nouveau à tous ces étés où nous fîment voler des cerf-volants sur la plage, où nous roulâmes dans le sable chaud alors que nos parents nous criaient dessus, et à toutes ces fois où il m'embrassa sans mon accord sans pour autant que je ne le repousse.
Robin était peut-être le seul homme à m'avoir réellement aimé comme un homme aime un femme, cependant, moi, je n'avais fait que le rendre malheureux en rejetant ses sentiments. J'aurais aimé revenir en arrière et lui laisser une chance rien que pour lui prouver que je l'aimais, même si je n'avais que de l'amitié pour lui. J'aurais aimé lui donner l'amour qu'il me réclamait depuis toujours, mais il était trop tard. J'avais raté le coche. Mon ami enfance n'était plus.
- Mon ami... Robin... Il est parti...
Je voulais tellement garder la tête froide, mais je ne pus le faire. Je ne pus réprimer mes larmes. C'était trop dur. Mon cœur palpitait tant je ne pouvais contenir ma douleur, elle qui me rongeait de l'intérieur.
- Ne vous en faites pas. Vous pourrez toujours aller lui rendre vi-...
- Il est mort, répliquai-je rapidement en essuyant mes larmes alors qu'elle ne faisaient que couler. Il a été assassiné hier soir.
- Oh mon dieu, murmura Jeon, consterné. Je suis désolé, mademoiselle.
"Et si ça avait été lui ?" me demandai-je en le regardant conduire prudemment. Cette pensée-là me fit me remettre à pleurer de plus belle. Non. Je ne pouvais penser à ce que je ressentirais s'il lui arrivait à lui, Jungkook, quelque chose de mal. Il était presque qu'un total inconnu pour moi, cependant, il était aussi devenu, pour je le sais quelle raison, le centre de mon monde.
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𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]
Fiksi Penggemar"𝐀𝐢𝐦𝐞𝐬-𝐭𝐮 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐠𝐚𝐫𝐜̧𝐨𝐧𝐬 ? 𝐓𝐫𝐞̀𝐬 𝐛𝐢𝐞𝐧, 𝐣𝐞 𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐭𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞𝐫 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐠𝐚𝐫𝐜̧𝐨𝐧𝐬."