Chapitre 65

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Le dîner fut pesant du début à la fin, cependant, ma mère, voulant abattre un minimum les murs que j'avais forgé entre moi, ma famille et les DeLayne, proposa que nous allions prendre le digestif dans le salon. Ce fut alors avec retenue que mon mari et moi prîmes place sur le grand canapé en cuir, Dalila venant intentionnellement s'asseoir près de moi pour poser délicatement sa main sur la mienne.

Ma sœur voulait se rapprocher de moi, néanmoins, je n'étais pas prête pour cela et alors que je posai ma paume sur son bras afin de retirer sa main de moi, la manche de sa veste remonta légèrement, me permettant de voir cet énorme hématome qui ornait son poignet. Mes yeux reflétaient mon inquiétude lorsqu'ils se posèrent sur ceux de mon aînée, nous fixant un court instant alors que les autres conversaient autour de nous, quand tout à coup, elle tira brusquement son bras afin de rabaisser sa manche.

- C'est quoi cette merde ? Soufflai-je dans le but de ne me faire entendre uniquement par ma sœur.

- Tais-toi.

La froideur de son murmure fit serrer mon cœur, puis elle se leva, me laissant pour aller s'asseoir auprès de ce pathétique Luc Jones. Inconsciemment, mon esprit se mit à dérailler, voir Dalila aux côtés de son mari me fit réfléchir longuement et puis je sus ce qu'elle cachait facilement à tout le monde. Elle aussi m'avait abandonné pour Céthia, cependant, comprendre ce qu'il se passait dans sa vie me fit de la peine.

- Peux-tu le prendre ? Demandai-je à mon époux avant qu'il ne prenne un Adonis bien endormi dans ses bras.

- Q'y a-t-il ? Tu ne te sens pas bien ?

- Cette abruti bat ma sœur, chuchotai-je en serrant les dents. Je vais le démolir.

- Tu ne vas rien démolir du tout, lâcha Jungkook en tenant fermement mon bras. Tu vas calmement en discuter avec Dalila demain, mais ne t'en mêle pas. Je ne veux pas que ça se termine comme la dernière fois, OK ?

Mon impulsivité se vit couper les ailes par mon époux, puis je hochai la tête lorsque mes yeux se posèrent sur mon fils. J'étais une mère maintenant, je ne pouvais plus me donner en spectacle quand bon me semblait. Je devais être plus réfléchie et ce fut pour cela que je me rétractai. Un soupir passa mes lèvres, puis je me levai afin de porter Elijah qui se trouvait jusqu'à lors assise par terre sur la moquette, finissant par taper gentiment sur l'épaule de Jeon.

- Allons-y, je veux rentrer à la maison.

- Vous partez déjà ? Interrogea immédiatement Cora.

- Mon fils dort et j'ai envie de passer un peu de temps avec ma famille, alors oui... Nous partons.

Sur ce, Jungkook, les enfants et moi rentrâmes chez nous. Nous vivions dans un lotissement pavillonnaire bien situé au centre de la capitale d'Octa, et notre maison était bien plus spacieuse que l'ancien studio de mon mari. Nous avions même un jardin et il n'était pas rare que nous allions y passer nos soirées d'été, néanmoins, avec la neige qui tombait du ciel, celui que j'aimais et moi préférâmes nous poser devant la cheminée peu après avoir bordé nos enfants à l'étage.

Jungkook et moi étions blottis l'un contre l'autre, allongé sur cet épais tapis qui recouvrait le sol à l'avant du feu, regardant les flammes danser tandis que nous sirotions calmement un bon vin. Les lèvres de mon mari rejoignaient de temps à autre les miennes au cours de notre conversation, alors que je caressais doucement sa peau pâle. Les discussions jusqu'à pas d'heure étaient une habitude que nous avions gradé de ma grossesse, et le moins que l'on puisse dire était que cela rendait notre relation encore plus idéale.

- Je ne pense pas que ce soit un hasard que tu me sautes dessus lorsque je me prépare pour aller travailler. Tu es la personne avec le sommeil le plus lourd que je connaisse, mais tu te réveillés tous les matins à six heures précises pour que l'on fasse l'amour juste avant que je parte. C'est ton fantasme, je peux le comprendre... Ma femme n'est plus attiré par moi mais par mon uniforme. Il faudra bien que je m'y fasse, non ?

- Je n'ai pas dit que tu ne m'excite rien que lorsque tu portes ton uniforme ! Protestai-je en me redressant pour poser ma main à plat et regarder mon époux de haut. Tu m'excites tout le temps...

- Donne-moi un exemple, Jeon, parce que vois-tu, j'ai du mal à te croire là maintenant.

Le noiraud me fixa un instant en attendant ma réponse, et puis il se rallongea complètement pour fixer le haut plafond.

- Tu m'excites lorsque tu mets des cols roulés, avouai-je avant qu'il ne me regarde à nouveau pour me demander de poursuivre. Le noir que je t'ai acheté il y a quelques semaines me plaît particulièrement sur toi, il fait ressortir tes muscles et moi, je ne me lasse pas de te regarder, mais... Mais il est vrai que ce n'est pas ce qui m'excite le plus !

- Et voilà... Tu l'admets enfin !

Jungkook croisa ses bras contre ses yeux et je ne pus m'empêcher de rire à son comportement presque enfantin tant je le trouvais adorable, quand soudain, je pris l'initiative de passer au-dessus de lui. L'homme que j'aimais fut surpris par mon action inattendue, posant instantanément ses mains sur mes cuisses de part et d'autre de son corps athlétique, avant que je ne me baisse pour que ma bouche arrive au niveau de son oreille.

- Sais-tu ce qui m'excite plus que tout au monde ? Demandai-je avant qu'il ne secoue timidement la tête de gauche à droite. Voir les doigts se crisper sur les draps, tes paupières se serrer brusquement et tes muscles se contracter lorsque je te fais jouir.

Mes chuchotements firent tendre le corps parfait de Jungkook en-dessous du mien, puis je souris lorsque je vis sa pomme d'Adam monter pour redescendre tant déglutir fut tout ce qu'il put se permettre de faire à ce moment-là. Mon mari semblait être submergé par l'excitation et cela se fit ressentir davantage lorsque je me mis à suçoter la délicate peau laiteuse de son cou, ses paumes se resserrant sur mes fesses afin de bouger mon bassin contre le sien.

- Tu es à moi, susurrai-je en entendant d'agréables sons impures quitter ses lèvres. Toi, ton corps, tout est à moi.

- Tout à toi, mon cœur.

Sa respiration haletante s'accentua en même temps que les frictions entre mon intimité couverte et la sienne, nos gémissements de plaisir envahissant la grande pièce en l'espace de quelques minutes. Bizarrement, j'eus un sentiment de déjà-vu et puis je me rappellai que c'était de cette façon que finissaient la plus plupart de nos discussions nocturnes, car oui, ce ne fut pas la première fois que nous fîmes l'amour sur ce grand tapis, à même le sol.

𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant