𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]

Chapitre 77

Mon mari et moi avions toujours eu l'habitude de nous réconcilier sur l'oreiller. C'était ce que nous faisions le mieux et d'ailleurs, j'avais pu remarquer que plus la dispute était importante, plus nos ébats étaient endiablés. Jungkook et moi avions passé la nuit à fêter dignement nos retrouvailles tant attendues, faisant enfin grincer à nouveau notre lit, qui soit dit en passant, était cassé depuis plusieurs mois déjà.

Notre dispute avait certes dégénéré au point que certains aurait pu penser qu'un divorce serait inévitable, cependant, cela n'avait pas sa place dans notre mariage à nous. Mon époux et moi avions tout fait ensemble, tant et si bien qu'il était devenu lui aussi mon meilleur ami aux côtés de Stephen, alors je ne pouvais imaginer ma vie sans lui dans mes pattes. À vrai dire, nous étions un couple si fusionnel et passionné que nous ne savions même plus nous repérer sans l'autre, autant dans la vie que dans l'espace, cela faisant directement de la rupture une opinion inenvisageable.

Mon réveil dans ces bras tatoués que j'aimais tant avait été un pur bonheur et puis ce fut naturellement, sans bien trop en discuter, que Jungkook et moi nous préparâmes pour nous rendre à cet endroit que je voulais lui montrer. Permettre à l'homme de j'aimais d'enfin découvrir ce que je me donnais du mal à lui cacher était sans l'ombre d'un doute bien agréable pour moi, pourtant, plus nous roulions et plus je sentais un certain stress inonder mon être.

- Je ne comprends pas... Marmonna Jeon pour la énième fois. Lorsque Adonis a été enlevé, tu refusais de te séparer d'Elijah pour ne serait-ce qu'une seule seconde et maintenant qu'il est de retour, tu es pour qu'on les fasse garder. Je sais que Stephen et Kyan sont des parrains formidables, mais je ne vois pas vraiment ce qu'ils pourraient faire si Carter débarque chez eux.

- Il n'y aucun risque que cela arrive, alors tais-toi et accélère. Qui fait du quatre-vingt-dix kilomètre-heure sur autoroute ? Tu me fous la honte là. J'ai même dû monter ma vitre pour ne pas que l'on me voye dans cet escargot.

- Tu n'avais cas prendre le volant.

- Je l'aurais fait avec plaisir, mais tu m'as déglingué, alors maintenant tu assumes et tu acceptes mes critiques sur ta façon de conduire, lâchai-je avant de croiser mes bras contre mon ventre en laissant échapper un petit hoquettement. Mes jambes tremblent encore tellement tu as été sans pitié...

- Tu as adoré ça, ne mens pas, répliqua mon mari en palpant délicatement ma cuisse avec sa main droite. Tu es celle qui m'en a redemandé, alors ne viens pas te plaindre maintenant.

- J'ai le droit de me plaindre. La liberté d'expression, tu connais ?

- C'est tout de suite moins drôle quand on se retrouve en-dessous, hein ? Lança-t-il en ricanant malicieusement. Moi aussi j'ai du mal à fermer les jambes quand tu me surstimules, mais je supportes mon mal en patience... Tu devrais en faire de même. Et puis ce n'est pas comme si je te faisais souvent le coup. Tu devrais être contente de l'entrain que j'ai eu hier soir... Ça veut dire que tu m'as manqué.

Ses paroles me firent sourire et je fus ensuite bien plus détendue pour le reste du trajet. C'était agréable d'être en voiture avec Jungkook. Il adorait chanter tout ce qui passait à la radio et je devais bien avouer qu'il était on ne peut plus doué, sa voix étant d'une beauté absolue. En fait, ça ne m'impressionnait même pas venant de lui parce qu'il savait vraiment tout faire, complètement tout.

- C'est quoi encore ce coin paumé ? Interrogea-t-il en constatant qu'il n'y avait aucun bâtiment autour de nous. Je n'ai jamais vu autant de vert en même temps.

- Profite pour respirer de l'air pur.

Jungkook soupira, puis ce fut au bout d'une petite dizaine de minutes que nous arrivâmes enfin devant cette maison que je visitais quotidiennement depuis deux longues semaines. Mon cœur, conscient de la complexité de la situation, se mit à battre la chamade et mon rythme cardiaque accéléra même davantage lorsque mon époux arrêta la voiture devant l'entrée de la demeure qui malgré sa beauté paraissait abandonnée.