𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]

Chapitre 39

Une fois de plus, je serrai autour de ma taille la ceinture en cuir que mon petit ami m'avait prêté juste après l'avoir ajusté pour moi. Ce soleil haut et chaud d'été nous avait poussé à faire le trajet jusqu'au manoir de ma famille avec la climatisation à plein régime, néanmoins, mon sang ne cessa pas pour autant de bouillir. Pour qui Stephen se prenait-il ? Il n'avait pas le droit de m'ignorer sans même me donner d'explication et encore moins de faire passer chacun de mes appels sur sa boîte vocale.

- Je vais finir pas me pointer chez lui et faire une scène devant ses parents.

- Et moi qui pensais que faire l'amour était un réducteur de stress, marmonna mon petit ami en gardant les yeux sur la route. Ma chemise te va à la perfection.

- Arrête de blaguer... Je suis sérieuse. Je commence vraiment à me faire du soucis. Ça fait plus d'une semaine que nous avons pas discuté.

- Stephen est un grand garçon, non ? Il n'a pas besoin que tu le traites comme un bébé.

- Robin aussi était un grand garçon. Il n'empêche qu'il est six pieds sous terre maintenant, lançai-je sur le ton de l'ironie. D'ailleurs, j'ai bien réfléchi. Il faut que je parle à mon frère de cette vidéo. Une couille molle comme lui n'aurait jamais pu poignarder quelqu'un.

Jungkook sourit, puis lorsque je regardai devant moi, je me rendis compte que nous étions déjà arrivés destination. Tout semblait normal, cependant, un stress intense me gagna lorsque je vis une voiture de police juste devant le manoir. Passer tant d'heures dans les bras de l'homme que j'aimais avait réussi à me faire sortir de la tête ce que j'avais fait la veille. J'avais tué quelqu'un et quand cette réalité me frappa je fis mine de ne pas la reconnaître, sortant de la voiture comme si de rien n'était pour passer les portes de ma demeure.

À peine arrivée dans le haul, mes yeux se posèrent sur mon père, Dalila et les deux policiers avec qui ils conversaient. Mon expression d'une neutralité absolue n'aurait jamais pu laisser penser à qui que ce soit que j'avais commis un crime et ce fut avec assurance que j'avançai jusqu'à ma sœur, frottant doucement son épaule afin de lui signaler ma présence.

- Bonjour messieurs, dis-je poliment avant qu'il ne me saluent à leur tour.

J'espérais entendre la discussion qu'avait mon père et ces deux hommes, néanmoins, je n'en eus pas l'opportunité, Dalila m'attirant avec elle jusqu'au salon.

- Le mec est mort, murmura-t-elle comme si elle souhaitait crier. Ce Ivan est mort.

- Je sais... Avouai-je en baissant la tête. Je l'ai vu lorsque je suis allé dans le bureau de papa.

Mon jeu d'actrice m'aurait sans doute valu l'une de ces récompenses s'il avait été filmé.

- Il s'est suicidé, déclara anxieusement mon aînée. Ce pervers s'est branlé avant de se tirer une balle avec l'arme que papa gardait dans le tiroir de son bureau. T'en rends-tu compte ?

Je la laissai croire que j'étais à la fois surprise et sous le choc et puis plusieurs interrogations me vinrent en tête.

- Et pour les hommes qui se sont incrustés ? Jeon en a abattu deux d'entre eux. Qu'est-ce que la police compte faire ?

- Papa m'a dit qu'ils étaient armés et ils ont bien failli prendre tout le monde en otage, répondit-elle en haussant les épaules. C'était de la légitime défense alors aucune poursuite ne sera engagée contre ton garde du corps. Il n'a fait que son travail.

Un faible soupir de soulagement passa mes lèvres, puis je pris ma sœur dans mes bras, massant doucement sa nuque avant de déposer un baiser sur sa joue pour la surprendre au plus au point. Cela faisait des années que cela n'était plus arrivé entre nous. Malheureusement, notre relation avait changé lorsque moi j'avais changé, cependant, j'étais enfin prête à aller de l'avant et cela impliquait mon besoin de retrouver avec ma sœur, notre complicité d'antan.