𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]

Chapitre 78

Le soleil était haut dans le ciel bleu d'Octa. C'était l'été et les rayons de lumière naturelle, chauds et agréables, pénétrèrent sans bien trop d'encombre dans la maison grâce aux nombreux grandes façades vitrées. La délicate chaleur sur ma paume me fit fit sourire, puis moi qui me trouvait dans mon plus simple appareil, je glissai lentement sur les doux draps blancs en coton pour enlacer l'homme que j'aimais follement depuis déjà plus de dix ans et glisser mes phalanges dans ses longs cheveux en bataille.

- Je... Je n'aurais pas du boire autant, grogna-t-il en me ramenant contre lui.

- Dalila s'est enfin mariée, alors bon... Tu avais quelque chose à fêter. On pourra enfin recommencer à s'envoyer en l'air le samedi soir au lieu de l'écouter parler de William.

- Ils étaient mignons hier, murmura Jungkook en caressant délicatement mes cheveux. Pas aussi mignons que nous, mais mignons quand même.

Jeon et moi rîmes un court instant pendant que nos corps encore totalement nus étaient blottis l'un contre l'autre, ses grandes mains pâles et veineuses pressant doucement ma peau dorée pour me faire pousser quelques soupirs de bien-être. Entre mon époux et moi, tout c'était enchaîné si vite à partir de notre rencontre, néanmoins, c'était fou la façon dont laquelle cela semblait naturel à nos yeux, tant et si bien que nous avions du mal à comprendre ces gens qui attendaient de longues années avant de franchir le cap du mariage avec leur partenaire.

C'était un fait. Chacun progressait dans la vie à son propre rythme, et bien que celui de Jungkook et moi avait été peu commun, nous y trouvions tout de même notre bonheur. Peut-être que c'était notre loyauté l'un envers l'autre qui rendait notre relation si forte, cependant, si d'une chose nous étions sûrs, c'était que lui et moi étions faits pour être ensemble.

- Allons s'habiller.

- Non... Broncha Jeon en faisant la moue. Je veux que l'on reste comme ça. Tu as été formidable hier soir.

- Moi aussi j'adorerais rester dans tes bras, mais notre petit cauchemar va sûrement débarquer dans quelques minutes et je ne tiens pas à ce qu'elle nous voie comme ça.

- Arrête de l'appeler comme ça, dit Jungkook en se redressant sur le lit sans pour autant pouvoir masquer ses rires. Elle n'est pas si catastrophique que ça...

- Tu ne crois pas toi-même en ce que tu viens de dire.

Jungkook pouffa de rire et puis il me prit dans ses bras pour me sortir du lit, me laissant tituber jusqu'à notre dressing pour que je puisse lui lancer de quoi se couvrir, avant que je ne m'habille moi aussi. À l'aube de ma trente-et-unième années, j'étais forcé de constater que je n'étais toujours pas du tout matinale, alors oui, je fus ce matin-là encore longue à la détente, quand soudain, mon époux me souleva, passant mes jambes autour de sa taille pour me plaquer brusquement contre la porte du dressing que je venais tout juste de fermer.

- Tu es tellement belle.

- Non.

- Quoi "non" ? Interrogea mon mari en fronçant les sourcils. Je t'ai juste dit que tu es belle. Quand on te fait un compliment, tu le prends et tu la fermes.

- Je te connais par cœur et là je n'ai pas le temps. Je dois aller faire le petit-déjeuner et-...

Jungkook se jeta sur mes lèvres, les dévorant tout en me coinçant davantage contre la porte en bois, tandis que ses paumes pressaient fortement mes fesses. Jeon était malin et il savait quoi faire pour arriver à ses fins, alors ce fut sans trop grande surprise que je sentis son bassin bouger contre le mien, un gémissement passant mes croissants de chairs pour donner au noiraud l'opportunité de glisser sa langue dans ma bouche.

Mon mari et moi jouions à un jeu dangereux et nous le savions, mais c'était tellement amusant. Nous passions notre temps à nous exciter dans les pires moments, le risque de se faire surprendre donnant un côté bien pétillant à notre vie sexuel, pourtant, pour rien au monde nous n'aurions voulu être vu comme ça par nos enfants, l'atmosphère devant toujours pesante et gênante lorsque ça arrivait.

- Bébé-...

Celui que j'aimais me laissa respirer quelques courtes secondes avant de crasher pour la énième fois ses lèvres sur les miennes, son bassin tapant de plus en plus fort contre mon entrejambe. Nous étions complètement habillés, et pourtant mon estomac se nouait déjà tant mon mari me faisait perdre mes moyens. Folle de Jungkook, pour ne pas changer, j'étais à deux doigts de céder à ses avances bien explicites, quand soudain, la porte de notre chambre s'ouvrit pour attirer notre attention sur cette petite fille de quatre ans au visage bien similaire au mien.

- Papa ! S'écria-t-elle en accourant jusqu'au nommé pour commencer à taper ses petits poings contre la cuisses de ce dernier. Lâche ma maman ! Lâche-la tout de suite ! Tu vas lui faire mal !

Jungkook, surpris, regarda la petite noiraude avant de lever à nouveau les yeux vers moi, remarquant directement que je me retenais de rire aux éclats lorsque je plaçai ma main contre ma bouche. Mon mari était désespéré, mais ça ne l'empêcha pas de laisser un chaste baiser sur mes lèvres, puis ce fut bien rapidement qu'il me reposa au sol, me permettant de prendre ma fille cadette dans mes bras.

- Angel, bébé, papa ne faisait pas de mal à maman et il ne ferait jamais ça, dis-je en pinçant sa joue. Tu sais très bien que ton papa est un superhéros, non ?

La petite noiraude au teint naturellement hâlé hocha la tête, puis en guise d'excuses, elle passa dans les bras de son père, embrassant çà et là les joues de ce dernier avant de mordre son menton. Une plainte quitta aussitôt la gorge de mon mari et il ne fit ni une ni deux pour déposer Angel par terre, la laissant courir comme si de rien était jusqu'à sa chambre tandis qu'il frottait la rougeur apparente sur sa peau laiteuse.

- Finalement, tu as raison, marmonna-t-il avant de me laisser voir l'endroit douloureux. Cette fille est un vrai cauchemar. Doni et Eli combinés ne font pas autant de dégâts qu'elle.

- Tu voulais une fille, je te l'ai donné, alors maintenant tu te démerdes avec et je peux te dire que tu vas la supporter encore longtemps. C'est du cinquante-cinquante, mon cœur.

- Tu me donnes une fille qui est une copie conforme de toi et tu espères que je m'en sorte ? Interrogea Jungkook en posant ses mains sur ma taille. Je l'aime de tout mon cœur, mais franchement... J'ai l'impression qu'elle te préfère à moi.

- Tout le monde me préfère, lançai-je avant d'embrasser chastement les lèvres du noiraud. La preuve ! Tu me préfères. Vrai ou faux ?

- Vrai...

- Maintenant, chéri, tu bouges tes jolies fesses et tu viens m'aider à faire le petit-déjeuner ! Il n'y a pas de roi ici.

Mon mari fit la moue, puis tout à coup, il m'enferma dans ses bras, inspirant la douce odeur de mes cheveux avant de poser un délicat baiser sur le haut de mon front. Nous étions là, calmes et silencieux dans une pièce qui baignait de lumière, et aussi simple que cet instant puisse paraître, c'était le genre de moment que je voulais vivre pour l'éternité.

- Je t'aime tellement, susurra celui que j'aimais en me serrant encore plus contre lui. Je t'aime inconditionnellement, Seth.

- Je t'aime aussi, Jeon... Plus que tout au monde.

Mon époux, lui qui était si précieux, et mes enfants, tous les trois différents et formidables, me comblaient comme je n'avais jamais été comblée auparavant. Jungkook et moi étions enfin pleinement heureux, et malgré tout ce qu'il s'était passé dans nos vies avant que l'on ne parvienne à ce bonheur absolu auprès de nos enfants, je savais que tout ça en valait la peine si notre présent en était la destination.