L'écho de la raison 2

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À ces mots, les créatures perchées sur la voûte céleste piquèrent en pointe vers les cultivateurs et tous se postèrent en position de défense, vouant chacune de leur respiration à rassembler leur énergie. La magie affluait dans leurs corps et elle explosa finalement quand les Ombres les heurtèrent. Les épées volaient et tranchaient ses fumées noirâtres, les ondes pulvérisaient tous les ennemis en vue. Puisqu'ils n'étaient pas pris de court, ils s'avançaient comment mieux riposter. Ils parvenaient plus ou moins à les détruire avant qu'elles ne les touchent.

Des malheureux ne réussissaient pas. Ceux-ci brûlaient sur-le-champ ou étaient soulevés dans les airs pour s'écrouler beaucoup plus loin, sans défense. Meiling essayait de les secourir, mais elle croulait sous les assauts également. Elle remarqua que les gens de Jiǎo huá peinaient à tuer tous les convertis, alors elle fit le tour de la colline pour les rejoindre.

Hiwang guettait ce spectacle morbide avec délectation ; si, en apparence, il semblait que les cultivateurs s'en sortaient bien, il n'en était rien ! Ils gagnaient du terrain, oui, mais les Ombres ne cessaient de se démultiplier. En réalité, ils manquaient de concentration à cause des convertis. Le plan du Jeune Maître était simple : se focaliser sur les créatures et les tuer les unes après les autres. Mais les pantins les accaparaient.

— Forcez-les à quitter leurs corps ! cria Xian-Jun à l'attention de son peuple.

Les gens de Hù lǐ aux alentours entendirent cet ordre et s'y intéressèrent grandement bien qu'ils ne comprirent pas de suite. Néanmoins, ils analysèrent les mouvements souples du Jeune Maître qui s'entêtait à viser les convertis, à les blesser mortellement pour que les Ombres sortent. Méthode barbare, la majorité ne survivrait pas comme Yichen, mais ils n'avaient pas le choix. Ils en sauveraient un maximum plus tard. Les pacifistes rechignèrent, mais faute de solution et épuisés, ils imitèrent les gens de Zhī dào.

Ceux de Mó fǎ ne savaient pas encore. Wulong se glissa entre les combattants. Il répliquait peu, n'ayant jamais appris l'art de la guerre, il se contentait de parer et de fuir. Il dut contourner toute la colline pour localiser Jia Li. Cette dernière décapita un converti duquel s'évada les Ombres et elle les traqua pour les tuer jusqu'à la dernière. Ensuite, Muwen sauta dans son dos et la débarrassa des créatures qui fonçaient sur elle. Il la prit dans ses bras, la fit tournoyer et les bottes de la mercenaire décrochèrent la mâchoire d'un ennemi... Apparemment, ils avaient très bien saisi le plan...

Wulong observa autour de lui. Les gens de Zhī dào se débrouillaient à merveille. Contrairement aux autres Sectes qui attaquaient dans l'optique d'anéantir les Ombres sans vraiment réfléchir à une tactique, les survivants de la Sagesse Altruiste se mouvaient avec intelligence. Surtout Xian-Jun qui fixait Hiwang en haut de sa colline, tout en combattant avec aisance. Les créatures pliaient sous leur nombre et il n'en manquait pas une. Sa longue épée virevoltait dans les airs souplement et tranchait toutes les substances brumeuses qui passaient près de lui, les réduisant en cendres.

Il perçut également les hurlements de Meiling ; apparemment, elle criait à chaque coup pour se donner de la force et de la détermination. De la lame de son épée, elle empalait les Ombres ; dès que les créatures s'approchaient trop d'elle, la chasseuse utilisait ses crochets au corps -à-corps ; parfois, elle les cognait de ses poings. Elle ne reculait devant rien. Certainement pas devant la mort ! Ni elle, ni les autres. Tous se battaient vaillamment et sans faille. Il était ému, la gorge serrée, en voyant à quel point tout le monde était parvenu à s'unir dans l'adversité. Pour une fois, tous oubliaient les Clans et la hiérarchie ; ils survivaient avec une bravoure digne des plus grands maîtres !

L'alchimiste amorça quelques pas vers Xian-Jun, mais il stoppa sa course et ses orbes fatigués cherchèrent Hiwang qui avait disparu de sa colline. Il devait s'occuper de lui. Sauf qu'une main s'enroula autour de sa nuque et le souleva. Sous le coup, il lâcha son éventail qu'il n'utilisait pas vraiment. Il réclamait un souffle, mais s'étouffait. Un converti. Il toussa et ses pieds essayèrent de cogner son assaillant, en vain. La poigne le privait d'oxygène.

La fosse des LamentationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant