Adoptons un chiot ! 1

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— S'il te plaît, pourrais-tu m'apporter ma robe ?

— Non.

Après s'être séparé de son amant, l'alchimiste avait hésité à sortir du lit. Il était entièrement nu et devait ramasser ses habits aux quatre coins de sa chambre sous le regard insistant de Yichen. Celui-ci d'ailleurs contemplait avec avidité ses fines épaules et il ne résista pas à l'envie d'y déposer une dizaine de baisers papillons, faisant frémir Wulong. Cependant, les appels de Liang le dérangeaient, il ne pouvait plus se concentrer pleinement et il décida donc de se lever à toute vitesse, de récupérer son pantalon qu'il enfila sur-le-champ, et il attacha sa robe de dessous avec le ruban qu'il mit une poignée de secondes à localiser.

— Ne te presse pas, j'aime ce que je vois !

Son cadet s'amusait de ses réactions adorables, un large sourire plaqué sur sa bouche mesquine qui souhaitait encore rencontrer celle de son amour. Il observa ses courbes gracieuses de ses yeux brûlants. Puis, il quitta à son tour le lit et revêtit son bas. Torse nu, il se colla au dos de Wulong et embrassa langoureusement sa nuque, ses clavicules, il remonta jusqu'à ses tempes. L'alchimiste soupirait fort, ne dissimulant pas son envie de demeurer au sein de cette étreinte chaleureuse. Il se retourna et glissa ses bras autour du bassin de Yichen, les rapprochant un peu plus. À cet instant, il se demanda comment et quand avait-il pu tomber sous ce charme brut, perverti et malicieux ; ce jeune homme l'avait complètement séduit et il ne comprenait même pas la nature de cette attirance.

— Yichen, fit-il, cesse ces baisers, je t'en prie. Le petit attend, ainsi que le Seigneur.

— Je me fiche éperdument de ce Seigneur, grogna le benjamin, descendant dangereusement vers la bouche de Wulong. Hiwang patientera le temps qu'il faudra !

Toutefois, avant qu'il n'ait pu embrasser son amant, ils entendirent de lourds pas avancer vers eux et la porte s'ouvrit à la volée, claquant avec fracas contre le mur. Wulong reconnut le sourire innocent de son petit Liang et dans un geste de défense, il envoya son coude dans l'abdomen de Yichen dans le but de l'éloigner. Son benjamin se plia en deux sur le coup brusque.

L'alchimiste priait pour que son petit ne se doute de rien, trop jeune sûrement pour analyser la scène. Lui en robe de dessous, à moitié défaite au niveau de son col, les cheveux détachés et en pagaille ; le jeune homme pratiquement dénudé, pressé contre lui ; tous deux s'embrassant d'une façon bien torride. Subitement, l'aîné gagna le côté du garçon à l'entrée de sa chambre et s'accroupit à sa hauteur, un sourire bienveillant sur le visage. Il caressa sa joue et le coiffa. On dirait que le garçon sortait du lit. Le Seigneur n'avait-il pu le brosser, correctement ?

— Bàba ? Pourquoi est-ce que second bàba se tord de douleur ? Est-il toujours malade ? Pourtant, tu l'as soigné hier. Il allait bien.

— Eh bien..., hésita Wulong, pivotant et ignorant les regards noirs de son amant. Bàba... Enfin, Yichen n'est plus du tout souffrant, ne t'inquiète pas. Il est en pleine forme, crois-moi. Par contre, il va m'en vouloir un moment, murmura-t-il pour lui-même.

— D'accord ! s'écria gaiement Liang. Dans ce cas, que faisons-nous aujourd'hui ? Peux-tu ne pas travailler, s'il te plaît ? Tu rentres épuisé et je ne peux pas jouer avec toi... Ce n'est pas drôle.

— Yichen s'occupera de toi, suggéra l'alchimiste.

Soudainement, le mal au ventre du jeune homme disparut et il se redressa à toute vitesse, jetant une œillade terrifiante au garçon, le dissuadant d'accepter. Quand Wulong se tourna, Yichen recourba ses lèvres, mimant un sourire aimable, mais son aîné n'était pas dupe. Il roula des yeux, mais ne fit aucun commentaire.

La fosse des LamentationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant