De Fil en Aiguille

Chapitre 7

/!\ ce chapitre est bien avant le 8, même s'il a été publié par erreur après ! Désolée pour le désagrément...

Un grondement retentit, et Félix se redresse soudainement sur sa chaise.

Il soupire et se détend, se souvenant encore une fois que ce n'est pas à lui de se déplacer pour aller secourir Paris. Il fait tourner lentement son crayon à papier, tout en l'étudiant attentivement.

Rendre son Miraculous avait été une question mûrement réfléchie, mais ça ne voulait pas dire qu'il l'avait fait de gaieté de cœur. Il a l'impression de guérir lentement de la chose et c'est une excellente nouvelle. Mais sans plus.

Il tourne la tête vers son binôme, et la regarde somnoler devant ce qui semble être une tasse de soupe industrielle.

- Dis-moi, Agreste...

- Félix, grommelle-t-il en la coupant.

Elle poursuit comme si de rien n'était, regardant avec le plus d'attention possible la jupe posée sur la table, et réalisée par les bons soins de son partenaire :

- Tu n'as jamais vraiment appris à coudre, pas vrai ?

Il secoue la tête.

- Non, je connais juste les bases.

- Tes bases sont inutiles parce que je n'ai jamais besoin de retoucher mon travail, dit-elle mollement. Tu ne voudrais pas apprendre à coudre ?

Il pose son crayon, songeur.

- Je ne suis pas sûr d'en avoir le temps. De quoi tu aurais besoin que je sache faire ?

Elise semble puiser dans toutes ses ressources pour se lever. Elle semble néanmoins bien plus réveillée en s'installant près de lui. Elle pose un croquis sur le sien, celui qu'ils ont terminé et validé au bout de longues heures de travail la veille. Elle lui cite une douzaine de types de coutures différentes dont ils auront besoin. Par la même occasion, elle lui note trois d'entre elles parmi les basiques qu'il serait bon qu'il connaisse.

- Ce sont celles qu'on utilise le plus souvent. Si tu veux apprendre à les faire, souviens-toi qu'elles doivent être invisibles.

Félix acquiesce. Pour son père, l'apprentissage de la couture n'est pas nécessaire. En fait, Félix n'en n'a même pas besoin pour devenir styliste. Seulement d'être capable de choisir un bon couturier pour le représenter, et représenter l'entreprise lorsqu'il devra s'en occuper. De ce fait, il sait faire des retouches de base sur une tenue, recoudre un bouton, faire un ourlet dans l'urgence...

- Tu sais où je peux acheter une bonne machine à coudre ? demande-t-il en rangeant le papier pour ne pas le perdre.

Elise secoue la tête comme un vieil hochet cassé.

- Je vais t'en prêter une.

- Et toi ?

- Une, j'ai dit. Pas toutes. J'en ai d'autres. Je te l'amène demain matin, si tu veux. Parce qu'il vaut mieux la commander. Autant essayer plusieurs modèles pour prendre celle qui te plaît le plus. Ça coûte une fortune.

L'argent n'est pas vraiment un problème. Le délai d'attente, en revanche, c'est ennuyeux.

- Merci.

Elle se lève en répondant sobrement :

- De rien.

Et ils retournent tous les deux à leurs croquis.