Chapitre 11

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Adrien et Marinette frappent à la porte de Félix pas moins de cinq minutes après le départ d'Elise.

- Plein de jus de pomme, soupire-t-il en ouvrant la porte.

Marinette entre en sautillant :

- Alors, alors ?

- On n'a pas encore les résultats.

Elle le regarde avec des petits yeux déçus, et il lui ébouriffe gentiment les cheveux.

- Ne t'en fais pas. Ça s'est bien passé.

- Bien passé ? répète Adrien. Père m'a appelé au lycée pour savoir si j'étais avec toi avant ton concours ! Pourquoi vous êtes arrivés aussi en retard ?

- Parce que tu crois que c'était volontaire ? réplique l'aîné avec un froncement de sourcils.

Gêné, il secoue la tête.

- Non, je ne pense pas. Désolé. Tu as eu un problème avec ta coéquipière ?

Félix soupire une seconde, puis attrape une housse blanche par le cintre qui en dépasse. Il tend le bout en métal à Marinette, pour faire glisser la fermeture éclair jusqu'en bas. Il fait ensuite passer le tissu sur les côtés et découvre finalement leur travail.

Compte tenu du temps qu'ils avaient eu, et de ce qu'ils avaient fait, il trouve la qualité vraiment bonne, surtout avec les matériaux qu'ils avaient à leur disposition.

- C'est plutôt différent de ce que tu dessines d'habitude, laisse échapper Plagg.

Le kwami sort de la poche de son porteur pour poursuivre :

- C'est le dessin de la demoiselle qui donne un résultat pareil ?

- Elle a modifié un croquis à moi, explique Félix. Ce qu'elle fait est plus léger.

Marinette ouvre de grands yeux.

- Tu veux dire qu'elle a travaillé sur ton dessin ?

- Je te l'avais dit, non ? Nous travaillons ensemble.

Félix reprend la combinaison, la repose sur une chaise et entre dans la cuisine pour servir trois jus de pomme, avec du camembert et des macarons.

- Toi, tu sais comment me faire taire ! rit le kwami en se jetant sur l'assiette.

Félix regarde le mélange de victuailles avec un sourire mutin.

- Félix ? dit Adrien surpris.

Il se tourne vers son frère et Marinette éclate de rire.

- Tu ne l'avais jamais vu faire ça ? demande-t-elle à son petit ami.

Il secoue la tête.

- Tu sais... vous vous ressemblez plus que tu ne le crois, sur ce point-là. On ne sait pas à quoi vous pensez quand vous êtes comme ça. C'est déroutant. Mais saches que tu le fais aussi, Chaton.

Adrien tente de comprendre l'explication maladroite de Marinette, tout en fixant l'expression de son frère, qui retourne peu à peu à la normale.

Il a déjà remarqué que son aîné avait parfois des éclats d'émotions vives et qui lui étaient étrangères. Il ne se doutait pas en revanche que ce soit aussi fréquent. Et si Marinette en parle de cette manière, c'est que c'est sous la forme du Chat Noir que lui aussi a dû se laisser aller un peu, côté personnalité. Même s'il est le premier à le comprendre, il est étonné de savoir que son propre frère a aussi eu besoin d'avoir une autre identité pour être lui-même.

De Fil en AiguilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant