Chapitre 8

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/!\ ce chapitre est bien après le 7, même s'il a été publié par erreur avant ! Désolée pour le désagrément...


Marinette passe en tout près d'une heure à tout lui montrer. Par chance, il apprend assez vite pour ne pas mettre son outil de travail en défaut. Ce n'est qu'au moment où Adrien entre dans l'appartement, essoufflé, qu'il se rendent compte du temps qu'ils ont passé sur les coutures.

- Vous ne pouvez pas répondre au téléphone ?

- Désolée...

Elle s'empresse de regarder son téléphone, pour appeler ses parents et les rassurer. Félix, lui, se contente d'hocher la tête, avant d'éteindre la machine, pour signifier que la leçon est terminée à son professeur improvisé.

Marinette raccroche son téléphone.

- Je vous raccompagne, dit simplement l'aîné.

Les deux adolescents lui font un petit sourire et sortent de l'appartement, pour d'abord raccompagner l'héroïne, avant de rester entre frères, en direction de la demeure Agreste.

- Alors, c'est quoi cette histoire de binôme ? demande le cadet.

Félix ne se souvient même pas du moment auquel la jeune fille a pu parler d'une chose pareille avec son frère.

- Je croyais que le concours était en solo, poursuit-il.

- Oui, celui auquel je voulais participer. Mais je n'ai pas pu m'y inscrire. Donc je suis avec une fille de ma filière.

- Oh... je vois. Tu vas travailler avec une fille de ta filière, répète Adrien. Je ne savais pas que tu t'entendais avec quelqu'un de tes cours.

- Ce n'est pas vraiment le cas. Je ne la connais que depuis deux semaines.

- Et tu as accepté de travailler avec elle ? s'étonne l'adolescent.

Félix acquiesce doucement, avant de répondre d'une voix impassible :

- Ça se passe bien.

Adrien n'en croit pas ses oreilles.

- Donc tu t'entends bien avec elle ?

Il réfléchit longuement. Est-ce qu'il peut réellement dire qu'ils s'entendent bien ? Il n'en n'est pas sûr.

- On ne s'entend pas mal. Et elle n'empiète pas sur mon espace vital.

Son frère hoche la tête.

- Je crois que je comprends.

L'homme aux yeux gris soupir de soulagement. Une chance qu'il n'ait pas besoin de parler davantage de cette histoire, car ils sont déjà devant l'immense portail de métal.

- Je vais être beaucoup occupé, alors si tu veux passer, envoie un sms avant.

- Avec un peu de chance, tu verras le message avant que je ne fasse irruption chez toi.

L'aîné se contente d'un « bonne fin de journée », et s'en va sans un regard en arrière. Il est dix-huit heures, et il apprécierait de rentrer chez lui avant qu'il ne fasse totalement nuit.

Adrien le regarde longuement, en se faisant la réflexion que c'est certainement sur la question du travail de groupe, que son père et son frère se sont disputés. Il est vrai que s'il tolère la collaboration, il a beaucoup de mal avec le partage total des récompenses. Et pour un premier concours, le mieux aurait sûrement été de le faire en solitaire.

D'un autre côté, Adrien a confiance en Félix. Si son frère a trouvé quelqu'un qui lui correspond pour travailler, il ne peut qu'espérer pour lui que ça fonctionne. Et de ne pas trop poser de questions.

Il soupire et passe le portail après avoir sonné.

On ne lui dit rien pour son retard, s'imaginant déjà facilement que le lycéen passe régulièrement voir son frère après les cours. Il n'aurait donc pas été étonnant qu'il passe chez Félix en revenant de chez Nino.

Gabriel Agreste regarde son fils entrer dans sa chambre par le biais des caméras disposées dans le hall et certains couloirs. Décidément, élever des enfants seul n'est pas une mince affaire, surtout lorsqu'ils commencent à faire leurs propres choix.

Adrien se laisse tomber devant le piano, son sac toujours sur l'épaule.

Il s'est réellement inquiété de ne pas avoir de nouvelles de Marinette. Même s'il a totalement été soulagé de voir qu'elle était finalement chez Félix. Il soupire longuement, et appuie distraitement sur quelques touches.

Le jeune mannequin commence à jouer sans trop s'en rendre compte, les doigts mués par une habitude lancinante et s'arrêtent tout aussi rapidement. Adrien se lève en retirant ses vêtements un à un, se dirigeant vers la salle de bain.

- Tu es de si mauvaise humeur ? demande soudainement son Kwami.

- Je ne suis pas de mauvaise humeur, je suis fatigué. Ça arrive même aux meilleurs, non ?

La petite créature noire sourit, puis vient lui tapoter brièvement le crâne.

- Si tu ne m'apporte qu'un seul camembert aujourd'hui, je ne t'en voudrais pas.

- Trop aimable, Plagg.

Il sourit et laisse son porteur s'en aller prendre une douche bien méritée.

Adrien passe de longues minutes dans la douche, les mains arrêtées dans ses cheveux. Ce n'est que lorsqu'il se souvient qu'il est en train de se laver qu'elles reprennent leurs mouvements circulaires.

On frappe discrètement à sa porte.

- Tout va bien, Adrien ?

Il sourit, et hoche la tête dans le vide avant de répondre à sa petite amie :

- Tout va bien. Je prends ma douche et j'arrive, j'en n'ai pas pour longtemps.

De l'autre côté de la porte, Marinette acquiesce, avant d'aller s'asseoir sur le canapé de la grande pièce. La tête posée sur le rebord du canapé, son visage est soudainement mouillé par de petites gouttes échappées des mèches blondes d'Adrien. Il lui adresse un sourire lumineux qu'elle balaye d'une question :

- Tu t'es inquiété.

- Oui.

Elle se redresse, et il vient s'installer près d'elle, avant de se laisser glisser la tête sur ses genoux.

- Comment ne pas être inquiet pour toi, ma Lady ?

Elle secoue la tête.

- Je suis désolée. Je ferais plus attention, à l'avenir.

- Non, c'est moi. J'aurais dû penser que tu pouvais être chez Félix. J'ai tellement l'habitude qu'il vive ici que ça ne m'a même pas effleuré l'esprit.

- C'est normal. Je suis désolée, répète-t-elle.

Il sourit doucement et tend la main vers son visage.

- Tout va bien, maintenant.

Elle sourit.

- Oui, tout va bien.

Dans son propre appartement, Elise regarde une dernière fois les photographies qui ont été prises tout au long de la journée, avec un air satisfait sur le visage. Les nouvelles mannequins sont très professionnelles et toutes les tenues ont été photographiées dans la journée, ce qui représente près d'une centaine de tenues, toutes réalisées en une dizaine d'exemplaires. Maintenant que le lancement est prêt, et que toutes les photos sont validées, elle n'a plus qu'à activer tous les modèles sur le site en ligne le mercredi, jour officiel de la sortie de la collection. D'ici-là, elle n'a décidément plus rien à faire.

Elle soupire longuement et jette un œil dans le carnet qu'elle a acheté le samedi matin. Elle n'a encore rien noté dedans. C'est avec un sourire qu'elle note le titre au crayon noir : « Concours annuel 2020-2021 ».

- Parfait.

De Fil en AiguilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant