Chap54-Tyron

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On y est. New-york. Je ne peux plus faire marche arrière. Je n'arrive toujours pas à croire que je suis ici pour elle. La nuit est déjà tombée mais la ville reste très lumineuse, des phares de voitures aux écrans géants, je pourrais presque en devenir aveugle. J'erre depuis un bon moment déjà à la cherche du fameux immeuble de la belle aux boucles noires. Je ne pouvais pas tenir un jour de plus à la sachant à des kilomètres de moi. Je me suis soûlé à de nombreuses reprises depuis son départ dans l'espoir de l'oublier, de profiter de la vie comme je m'étais promis mais non, je n'arrive pas à reprendre ma vie normalement sans elle car, elle en fait partie. Je passais toutes mes journées avec ce sentiment de manque au plus profond de mon cœur, jusqu'à ce que ça fasse tic dans ma tête et que sur un coup de tête je prenne le premier avion dans l'espoir de la retrouver. Dans le fond, je crois que c'est là le début du commencement. C'est ça qui va tout foutre en l'air. C'est le fait de se rendre compte que la personne qui vous parle peut vous faire passer par toutes les émotions. Vous contrôlez, c'est presque ça. J'aurai tout donné pour que ce moment n'arrive jamais à vrai dire, mais comment repousser une personne qui vous rend tout simplement bien? Vous y arrivez vous? Parce que moi non. J'ai beau cherché des solutions, je n'arrive pas à passer au dessus d'elle. Je n'arrive pas à faire en sorte de ne pas penser à elle toute la journée. Me demander comment elle va, ou encore si elle pense à moi. Qui sait peut-être qu'un beau jour en me réveillant, je me rendrais compte que finalement toutes ces sensations auront disparues, et ce jour là je comprendrais que c'est fini, que tout est fini et qu'il n'y aura plus de retour en arrière, mais jusque là, ce n'est qu'un commencement qui n'est pas prêt de s'arrêter. On se croirait dans un vieux film à l'eau de rose. Je ne sais pas comment elle va réagir en me voyant, et je doute qu'elle se jette dans mes bras. Je ne suis pas dans sa tête, je ne sais pas à quoi elle pense, mais ce que je sais c'est que elle a réussie à foutre mes pensées en chantier.
Mon cœur bat à la chamade quand j'arrive enfin devant la grande bâtis d'au moins dix étages, j'ignore ce que je vais lui déblatérer une fois face à elle, j'espère juste pouvoir recevoir un baiser de sa part. Mes lèvres ne demandent que ça depuis notre inoubliable premier baiser. Même si elle, essaye de me faire croire que elle ne s'en souvient pas. Tyron depuis quand tu es devenu aussi pathétique? Depuis que tu tombes amoureux d'elle tête de con. Quoi? Non c'est impossible. Mais en même temps si ce n'est pas ça je ne vois pas une autre hypothèse. Mon cœur rate un battement quand je me rends compte que je suis enfin à son étage, que je suis enfin proche d'elle, que j'y suis presque il ne me reste plus qu'à trouver l'appart A22 et je pourrais enfin voir ses yeux d'une beauté indescriptible, je pourrais enfin apercevoir son visage non plus dans mes songes, mais en vrai. En chair et en os. Je ne perds pas de temps à trouver la fameuse porte qui nous sépare, le dernier obstacle. Ce bois peint en noir. Je presse mon index contre la sonnette et attends. Toutes les paroles que j'avais prévu de lui sortir quittent un à un mon esprit. Tant pis il est temps que j'agisse sans contrôle, que j'agisse au pif, que cette fois je laisse mon cœur me guider et mette mon cerveau en arrêt. J'entends des bruits de pas se rapprocher de la porte. Il est temps Tyron, il est temps que tu arrêtes de fuir, il est temps que tu assumes tout ce que tu ressens pour elle.  C'est peut-être de l'amour finalement. Non impossible.
La porte s'ouvre sur une Kayla en ensemble short, sweat-shirt Nike. Elle aurait pu porter un sac poubelle elle serait toujours aussi belle. Le visage de ma belle se décompose et celle-ci se dépêche de fermer rapidement la porte (il fallait s'y attendre) malheureusement pour toi Kayla je ne suis pas venu ici pour me prendre un vent. J'empêche donc la porte de se clore à l'aide de mon pied avant de la pousser pour entrer. Super l'entrée en mode agresseur.

-Putain c'est pas possible tu me suis! Sors de chez moi sinon j'appelle la police!
Elle s'éloigne de moi sur la défensive.

Malgré sa menace je referme la porte derrière moi.

-Il faut qu'on parle.
Je garde mon calme.

-Ah bon!? Pourtant ça ne t'a pas gêné de m'ignorer pendant des jours.
Elle croise ses bras sur sa poitrine.

Elle plaisante ou quoi? C'est elle qui m'a ordonné de lui foutre la paix.

-Alors maintenant c'est de ma faute!? Je te signale que c'est toi qui n'est pas venue!
Tant pis, je hausse la voix.

-Et tu sais quoi je suis heureuse de l'avoir fait, ça m'évite de traîner avec un connard doublé d'un menteur!
Aïe.

Mais qu'est-ce qu'elle raconte?

-Mais de quoi tu parles merde!
Je fronce les sourcils d'incompréhension.

-De ta maison, de ta vie!

Je comprends de suite de quoi elle parle.

-Pourquoi tu y es allée?
Je la questionne la voix plus calme.

-Ça n'a plus d'importance.
Je vois une lueur de tristesse furtivement traversée son regard.

Ne me dîtes pas qu'elle a cherché à me voir. Elle a cherché à me parler mais je n'étais même pas là parce que je lui ai menti.

-Arrête, toi tu passes ton temps à mentir à tout le monde donc tu n'es pas en droit de me blâmer pour ça.

-Oui je passe mon temps à mentir à tout le monde sauf à toi! Quand je te parlais de moi j'ai toujours été sincère! Je me suis confiée à toi! Je t'ai laissé entrer dans ma putain de bulle! Finalement je crois que j'aurais dû te fuir, jouer la comédie avec toi aussi! Tu ne mérites pas ma sincérité! Peut-être que pour toi c'est une broutille mais...
Ses paupières se ferment avant de se rouvrir.

-Mais pour moi c'est une putain de baffle.
Déçue, c'est le mot qui décrit parfaitement ce que j'arrive à entrevoir dans ses billes noisette. Mais pourtant je sais que ce n'est pas à mon égard.

Maintenant je me sens vraiment salaud. Elle s'est ouverte à moi et en retour je l'ai raconté des bobards je ne trouve rien à lui répondre, je n'arrive même plus à la regarder dans les yeux car je sais très bien que je suis fautif. Mais elle n'est pas à ma place, elle ne peut pas comprendre.
Un silence pesant s'installe, un silence rempli de non-dits. Là je sais pertinemment que je n'ai plus aucune chance et je m'en mords les doigts. On dit souvent que l'on ne se rend compte de la valeur des choses que quand on les perd, je regrette de ne m'apercevoir que maintenant que je suis dingue de cette fille.

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Tyron il fallait réfléchir avant!
Purée de pomme de terre😭

SECRET SUFFERING• Tome1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant