SECRET SUFFERING• Tome1

Chap25-Kayla

-Attends ça je m'en souviens c'est... l'aigle.
Dis-je en désignant la grande sculpture rouge en face de nous.

-Ça n'y ressemble pas.

-Tu sais l'art est trop complexe pour les petits esprits.

-Va te faire foutre.
Au moment où je comptais lui montrer mon doigt d'honneur, mon attention est attiré par une fille qui danse devant la sculpture.

Elle semble être entrain de se filmer. Je reconnais cette chorégraphie c'est WAP donc elle fait un tiktok. Tyron remarque que je suis distraite et il de tourne pour fixer à son tour la fille en jogging bleu.

-Un strip-tease en public.

-Non elle fait un tiktok.

-Donc c'est ça tiktok une appli de strip-tease j'en connais certains qui doivent se branler.

-C'est juste une danse et c'est toi qui va bander si tu continues à la regarder comme ça.

-Mais elle a quand même un beau cul.

-Vas lui parler alors sale pervers.

-Non et je ne suis pas un pervers.
Et il détourne son regard pour continuer sa route.
Je le suis.

Tout le long de notre petite promenade on a pu admirer (fin surtout moi mais bon) des œuvres telles-que: Échecs de Bunyon, père et fils, couverture nuageuse de Seattle... Là je repère un banc en forme d'œil donc je m'assois et Tyron fait de même.

-Merci.

-De quoi?

-De m'avoir emmené ici.
Je le zieute.

-Ah c'est rien. Tu devrais tenter plus de choses.
Il veut dire quoi par là?

Voyant mon incompréhension il continue.

-Plus sortir, tu n'es pas un vampire pour rester cloîtrer chez toi toute la journée.

-Non ça va ma vie est bien comme elle est.
Il me fixe droit dans les yeux puis hausse ses épaules.

-Comme tu veux.

Je me lève et dit:

-J'ai trop envi d'aller au vivarium.

-Youpi une autre merde.
Il se lève à son tour.

Et nous voilà dans la serre. Je me précipite vers le grand végétal.

-Une proche de l'ouest de quatre-vingts mètres.
Dit-il en désignant le grand arbre alongé sur le sol.
Je l'ignore et demande une loupe a l'un des employés.

J'observe les  plantes et champignons. Tandis que monsieur grincheux bâille derrière moi.

-Envrai si tu n'avais pas envi de venir ici pourquoi m'y emmener?
Je me baisse légèrement pour pouvoir admirer de plus prêt une plante à la couleur un peu rosé.

-Je croyais que ça ne serais pas si chiant que ça.

-Tu ne connais pas apprécier ce qui est beau.

-Une grande merde rouge qui est sensé ressembler à un aigle  et un observatoire à champignons waouh quelle beauté.
Je lui fais volte-face et le regarde avec une mine énervée.

-Excusez moi, mais je suis du même avis que votre copine.
Un homme qui a l'air d'avoir la trentaine s'adresse au grand métis en face de moi.

Pourquoi il y a toujours des gens qui se mêle de ce qui ne les regardent pas? Et je ne suis pas sa copine, ça jamais.

-Du con de un ce n'est pas ma copine, de deux je ne t'ai rien demandé.
Moi je l'aurai dit plus gentillement mais bon ça manière marche aussi.

L'homme lance un regard noir à Tyron.

-Oh respecte tes aînés salauds.
Rétorque le monsieur.

-Respecter quoi? Mec retourne au près de tes frères les champignons.
Je tape le bras de Tyron.

-Désolé vraiment, désolé il ne le pense pas.

L'homme ne m'écoute pas et se rapproche de Tyron.

-Vas te faire foutre.
Je devrais faire quelque chose non?

Avant que je n'ai eu le temps de réfléchir à ce que pourrai faire pour essayer de régler tout ça, Tyron assène un coup de poing dans la gueule de l'homme à la courte chevelure blonde. Il se retrouve par terre sa main contre sa joue.

-Merde pourquoi tu as fait ça!?

-Il m'emmerdait.
Tyron hausse ses épaules.

Et comme je m'y attendais les personnes présentent dans la serre on les regards braqués sur nous. Je déteste être au centre de l'attention ça m'angoisse. Deux hommes vêtus de t-shirts noirs se rapproche de nous. Voilà qu'on nous expulse du parc.

-Pourquoi on ne peut jamais passer un moment avec toi sans que ça ne finisse mal.

-Avec moi rien de fini bien. Et arrête de me soûler.
Il se s'oriente vers sa voiture et le suis furieuse.

-Sinon quoi tu vas me frapper?
Le grand métis s'arrête brusquement et je le heurte.

-Non mais tu te prends pour qui? J'essaye d'être sympa avec toi mais tu fais toujours tout pour que je te traite comme de la merde. Arrête de me soûler sinon je ne vais pas te frapper mais, te laisser ici.
Me hurle-t'il en plein visage.

-Ce n'est pas moi le problème c'est toi. Vas-y, laisse moi ici j'en ai rien à foutre.

On est là à juste quelques centimètres l'un de l'autre, au beau milieu d'un parking à se disputer.
Il me tourne le dos, monte dans sa voiture, démarre et s'en va. Quel con, voilà l'une des raisons pour lesquelles je n'aime pas les interactions humaines. Je me place au bord de la route et stoppe un taxi. Je n'ai qu'une envie c'est de me retrouver dans mon lit, je n'aurais jamais dû sortir.
Arrivée chez moi, je suis fatiguée et ma mère n'est pas là, ça me va.
J'entre dans ma chambre retire mes chaussures et me faufile entre mes draps. Je fixe le plafond j'ai sommeil cette journée ma tout simplement fatiguée. Je peux me permettre une petite sieste. Je m'autorise donc à fermer mes paupières et me voilà dans les bras de morphée.

*-Kayla!
Ma mère m'appelle d'en bas. Je soupire, et sors de mon lit.

Je dévale les escaliers puis reste dans l'entrebâillement de la porte du salon.

-Oui maman.

-Je sors ne m'attends pas pour dîner.
Dit-elle en saisissant son sac à main.

-Okay.
Elle me fait son habituel joli sourire puis passe devant moi direction la porte d'entrée.

Au moment où elle sort, je la regarde s'éloigner quand je m'apprête à fermer la porte, j'entends le bruit d'un klaxon je cligne des yeux et ma mère se fait renverser. J'ai l'impression que tout se passe au ralenti. Je reste figer. Je ne bouge pas, je ne pleure pas, je n'émets aucun bruit, rien. Je regarde juste son corps baignant dans son sang. Au bout d'un moment j'entre et referme la porte de la maison puis remonte me coucher dans mon lit.*

Je me réveille en sursaut. Putain, voilà pourquoi je ne dors pas. Je ne fais jamais de beaux rêves, mais d'horribles cauchemars où tout le monde y compris moi souffre. Je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi. Et à chaque fois tout semble si réel. Je revois encore et encore le corps de ma mère sur la route et j'éclate en sanglots. Tout est pourrie chez moi. Pourquoi ma vie est recouverte de souffrance? Pourquoi même dans mes rêves je ne peux pas avoir un peu de répit?
Je tremblote mes larmes ne s'arrêtent pas. Je suis juste une âme perdue dans un océan de douleur. Là il me faut ma lame, il faut que je me punisse, il faut que je vois du sang couler le long de mon poignet, il faut que je ressente non plus seulement une douleur mentale mais aussi une douleur physique. Je tends donc ma main pour ouvrir le premier tiroir de ma commode, puis soulève mes sous-vêtements et trouve l'objet que je cherche. Je commence alors mon œuvre. Après quelques entailles le sang coule déjà et je souris. Oui je souris cette douleur est familière et je l'apprécie. 

*******
Pauvre Kayla :(