Je triture mes doigts. On ne s'est rien dit lui et moi depuis que nous nous sommes assis là.-Tu n'es pas fatiguée?
Il casse le silence.-Non non.
Sûrement il croît que je dors la nuit comme toute personne normale devrait le faire.-Okay.
-Je ne savais pas que tu aimais la poésie.
Il a reconnu toutes les citations que je lui ai dites sous la pluie ça m'étonne qu'il ait ce genre de lecture.-Ouai j'aime bien lire.
Voilà enfin un vrai truc que j'apprends sur lui.
-Cite moi tes romans préférés.
Il ricane.-Moi je ne porte aucune importance à ce genre de classement.
-Tu dois bien avoir un que tu as aimé plus que les autres, un qui t'a le plus parlé.
-Okay j'en ai mais, je ne te le dirais pas là maintenant.
-Pourquoi?
-Pourquoi tu poses trop de questions?
-Oh donc tu préfères quand je suis sèche et que je fasse comme si tu n'étais pas là, soit.
Je ne sais pas à quoi je m'attendais, j'ai juste été intriguée par ses connaissances sur les œuvres littéraires.-Non c'est pas ça... juste que là maintenant je n'ai pas envi de t'en parler. Toi dis moi quels sont tes romans préférés?
-Je ne porte aucune importance à ce genre de classement.
Dis-je en l'imitant.-Et bun, on va pas y arriver.
Il soupire.Bon je pense que je peux bien lui en parler. Je soupire à mon tour et commence:
-Mais plus sérieusement, je ne serais te le dire car il y en a tellement, j'ai passé toute ma vie à lire. Dès mon plus jeune âge, j'éprouvais déjà un amour pour les livres.
-Ce qui explique pourquoi je te retrouve souvent seule entrain de lire sous le vieux chêne.
-Ouai. Pour moi la lecture est en quelque sorte un moyen de m'évader. Ça m'ouvre les portes vers d'autres vies.
Il hausse un sourcils m'incitant à continuer, et c'est ce que je fais.
-Je suis arrivée à un stade où je ne lis plus pour me divertir mais pour me trouver. Les romans sont capables de nous faire vivre pleins d'émotions différentes...
Je m'arrête là me rendant compte que je risque en dire trop.-Et la manière dont tu en parles en est encore plus belle.
Il me fixe droit dans les yeux en prononçant ces mots.Ses yeux d'un noir profond me déstabilisent, j'essaye tant bien que mal de ne pas flancher mais je finis par détourner le regard.
-Et toi tu lis pourquoi?
-Dans la vie il y a des choses que l'on ne peut pas expliquer et moi c'est ça je ne sais pas comment l'expliquer. Retiens juste que ça me plait c'est tout.
Je comprends parfaitement son point de vue.On est là assis à même le sol, enveloppés par des couvertures, nos cheveux et nos vêtements mouillés, à parler de lecture c'est l'une des rares conversations intéressantes que j'ai depuis longtemps. Ça fait du bien de ne pas parler de vêtements, de followers où d'autres trucs futiles. J'avoue là maintenant je me sens bien. Je profite de ce moment innocent et paisible.
-Néanmoins, "Voyage au bout de la nuit" constitue bien plus qu'une simple critique de la guerre. C'est à l'égard de l'humanité entière que le narrateur exprime sa perplexité et son mépris: braves ou lâches, colonisateurs ou colonisés, blancs ou noirs, Américains ou Européens, pauvres ou riches. Céline n'épargne personne dans sa vision désespérée et, pour son personnage principal, rien ne semble avoir finalement d'importance face au caractère dérisoire du monde où tout se termine inéluctablement de la même façon. On peut y voir une réflexion nihiliste
Essaye de me convaincre Tyron.-J'avoue que je n'avais pas vu ça de cette manière. Pff tu as raison je vois que tu connais bien le sujet.
Je m'avoue vaincu.Que puis-je faire d'autre quand il détaille de cette manière le roman. J'en suis presque admirative.
-Voilà.
Il fanfaronne.Je lève les yeux au ciel.
Là, je me rends compte que la pluie a cessée et le soleil est déjà entrain de se lever. On est là depuis combien de temps? Je sors de mon petit moment de tranquillité en me rappelant que ma mère va se réveiller d'un moment à l'autre. Je lève donc mon regard vers l'horloge au dessus de la télé, il est cinq heures trente merde!-Faut que tu rentres chez toi.
lancé-je.Tyron se lève tranquillement, je fais de même et on se dirige vers la porte d'entrée.
-Bon à plus.
Dis-je en fixant le trottoir couvert de flaques d'eau.-Tu fais quoi de ton week-end?
me questionne-t-il.Je lève la tête pour pouvoir plongé mon regard dans le sien car il me dépasse largement d'une tête. Là les souvenirs du jour de la manifestion me revienne en tête.
-Rien... pourquoi?
L'air frais me frappe en plein visage et je frissonne.-Je viens te chercher à quatorze heures.
m'informe-t-il avant de se diriger vers sa voiture.-Pour aller où?
-Ça t'arrive souvent de ne pas poser de question?
Il ricane.Je croise les bras sur ma poitrine et là, je me rends compte que mes seins pointent sous mon t-shirt blanc. Eh merde! Je n'imagine même pas à quoi j'ai dû ressembler tout le long de la soirée les seins moulés par le tissu mouillé. Je cache alors vite ma poitrine à l'aide de mes bras, et le métisse rigole. Il a dû voir ça toute la soirée et n'a rien dit quel pervers! Et moi quelle conne je fais.
Au moment où il entre dans sa voiture et démarre, je plisse les yeux confuse. Sa voiture n'était pas censée être en panne? Bien évidemment il a joué la comédie pour rester. Mais pourquoi? Et que faisait-il dehors à cette heure là?
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SECRET SUFFERING• Tome1
RomansKayla une adolescente de dix-sept ans, entame sa dernière année de lycée avec le poids de sa souffrance qu'elle traine depuis tant d'années. Dans la lutte contre cette douleur, elle fait la rencontre de Tyron un mec des plus détestable qui semble av...