Chap24-Tyron

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Je suis enfin rentré chez moi. J'avoue que j'ai passé un bon moment avec la chialeuse. J'ai l'impression que j'apprécie de plus en plus ce regard scintillant qu'elle a quand elle parle de l'une de ses passions. Elle a ce mélange d'innocence et de fille brisée par la vie qui m'intrigue de jour en jour et j'ai l'impression qu'elle devient un peu plus à l'aise avec ma présence. Quand je passe dans le couloir direction les escaliers j'entends:

-Tyron.
Je me retourne et c'est une Laurene le visage à moitié endormi que j'ai dans mon champ de visoin.

-Ouai.

-Où as-tu passé la nuit? On s'est inquiété.
Je ne vois même pas pourquoi ça inquiète quelqu'un dans cette maison. En Californie je passais déjà la plupart de mes nuits dehors.

--Là où j'ai passé la nuit ne regarde personne. Et le "on" là c'est qui? Mes géniteurs incompétents?

-Tu n'as pas à me parler sur ce ton. Et tu sais très bien qu'ils t'aiment.
Comment ose t'elle dire une chose pareille, ils ne m'aiment pas. Pour eux, je suis sûrement juste un moyen d'assurer la relève de leur entreprise et rien de plus.

-Si j'arrête de te parler sur ce ton comme tu dis, arrête de te prendre pour ma mère. Et si ils m'aimaient vraiment, ce seraient eux qui m'auraient attendu toute la nuit et non toi. Tu as gâché plusieurs heures de sommeil pour rien.
Je me retourne et monte les escaliers en marbre.

Ouai je sais, je suis une mauvaise personne.
Je ferme la porte de ma chambre derrière moi et récupère directement mon carnet dans le tiroir de mon bureau. Je saisis le stylo poser sur ce même bureau et commence mon résumé.

Jour 9
À vrai dire, je n'avais pas prévu ce qui c'est produit ce soir mais, peu importe ça m'a aidé à avancer un peu plus. J'ai appris qu'elle avait une passion pour la littérature. Elle m'a confié que ça lui permettait de s'évader de soi-disamment vivre d'autres vies. Si elle a besoin de s'évader c'est parce que sa vie ne doit pas lui plaire. Mais maintenant pourquoi sa vie ne lui plaît pas? C'est une question à la quelle je trouverai bientôt la réponse. Malgré toutes les manières qu'elle fait avec moi, pour paraître froide et forte, je réussis quand même à l'attendrir. Encore un peu et je saurai dompter la bête.

Je ferme et range mon carnet. Là il faut que je réfléchisse où emmener la pleurnicharde aujourd'hui. Je suis nouveau dans cette ville donc, je ne suis pas le mieux placé pour proposer à quelqu'un de sortir. Je cherche alors sur google les endroits à ne pas manquer à Seattle. Je choisis au final l'Olympic sculpture park. Je fais quelques recherches sur le lieux.
Il est Treize heures trente quand je me décide enfin d'aller chercher la chialeuse. L'air est assez frais heuresement que j'ai mis un sweat. Après quelques minutes de route, je me gare devant la demeure dans laquelle j'ai passé ma soirée d'hier. Je remarque l'absence de la voiture de la mère de la chialeuse alors, je sors de ma caisse et marche direction la porte d'entrée. Au moment où je m'apprête à sonner la porte s'ouvre sur la métisse vêtue d'un t-shirt noir, d'un jean et d'une paire de vans. Elle semble d'abord surprise puis referme la porte derrière elle, et nous restons sous le palier pendant un moment. Je ne dis rien, elle ne dit rien.

-Si c'était devant chez moi que tu voulais m'emmener il fallait me le dire.
Je vois qu'elle n'a pas oublié son habituel ironie.

-Tu me parles encore comme ça je te laisse en plan ici.
Elle roule des yeux et se dirige vers ma voiture.

Je fais de même et on s'installe tout les deux à l'avant.
Elle baisse sa vitre quand je démarre. Je roule en silence. Quand je lui jette un coup d'oeil, elle observe le payasage avec le vent qui met en bataille ses cheveux curly. Bizarrement le contraste est assez jolie. Elle repousse encore et encore ses mèches derrière ses oreilles mais elles continuent de virevolter. Elle se résigne et les attaches à l'aide d'un élastique, en un chignon un peu débraillé en lassant quelques mèches tomber autour de son visage.

-Arrête de me regarder merde.
Je suis cramé.

-Une fille n'est pas censée parler de cette manière mademoiselle.
Elle me toise.

-Si tu continues de me regarder on va finir par faire un accident jeune homme.
Réponds t-elle en s'attardant longtemps sur le "jeune homme".

-Pff pleurnicharde.
Je chuchote.

-Mon prénom c'est Kayla!
Je ne lui réponds pas et me concentre sur la route.

J'aime bien la pousser à bout.
Elle allume la radio et c'est Before you go de Lewis Capaldi qui résonne dans l'habitacle. Je l'entends fredonner les paroles. Elle chante bien. J'en ai marre vivement qu'on arrive à ce parc à la con.
Trente minutes de route plus tard, nous voilà garer dans le parking du parc. La chialeuse descend de la voiture et en silence je l'emboîte le pas. Elle s'arrête devant l'entrée.

-Tu vis ici depuis quand?

-Hum depuis ma naissance.

-C'est la première fois que tu viens ici?
Je suis intrigué parce qu'elle admire l'endroit comme si c'était nouveau pour elle.

-Non juste que ça fait longtemps. Genre onze ans.
Okay je vois. Je dépose ma main contre son dos et la pousse légèrement pour l'inciter à entrer. Elle frissonne et retire ma main.

-Et toi tu es là depuis combien de temps?
On entre dans le parc.

-Un mois environ.
On a vite déménager mes géniteurs de merde ne sont pas du genre à attendre.

-Oh avant tu étais où?
Et elle se stoppe devant une tête blanche géante.

-Hum...en Californie.

-Ah on en dit que c'est une belle ville, assez animée. Mais j'ai envi de juger par moi même.
Elle détaille la statut du regard.

-Echo.

-Pardon?

-Le nom de la statut c'est Echo.
Elle tourne son regard vers moi.

-J'ai l'impression que tu sais toujours tout. La honte pour moi je vis ici depuis toujours mais je ne connais presque rien de ma propre ville.

-Tu n'es pas du genre à sortir c'est ça?

-Oui.
Elle continue sa marche et je fais de même.

Pourquoi reste-elle si renfermer? Si j'étais elle, je connaîtrais déjà tout les moindres recoins de cette ville qui pourtant me fait chier.

SECRET SUFFERING• Tome1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant