Anne avec un e - Lettres et confidences

Lettre de Roger à son épouse - le 1er décembre

Ma tendre épouse.
J'espère que tu te trouves en santé ainsi que notre enfant que tu portes.

Je suis enfin arrivé sur l'île dont je t'ai parlé. La traversée par ce froid n'était pas des plus agréable et l'arrivée dans la petite ville locale ne m'a guère réchauffé. Tu verrais comme c'est pittoresque et bien loin de ressembler à chez nous. Comme je le craignais, ce n'est pas dans ces rues que j'allais trouver ce que je cherchais. Cependant, je suis tombé sur une annonce dans le bureau du journal local. L'homme qui tenait cette gazette était aussi sympathique que notre concierge doublé d'aucune envie d'aider son prochain! Bon le principal est que j'avais une piste. Et pour cela il me fallait me rendre plus au nord.

Avec les recommandations de quelques passants, j'ai pris un train et suis arrivé dans une bourgade. Quel choc! C'est comme si j'avais fait un bond dans le temps. Les gens ici vivent comme au siècle dernier, ce n'est pas croyable! Les rues ne sont pas éclairées, les maisons, le plus souvent en bois, ne disposent pour certaines ni d'électricité, ni d'eau courante et encore moins du téléphone! J'ai aperçu une seule automobile au bord de laquelle le notable du coin se pavanait. Au vu de l'état des routes, il devrait faire attention! La plupart des gens se déplacent encore à l'aide de charrettes tirés par des chevaux comme le faisait les premiers arrivants. La ville, ou plutôt le village ne dispose que d'une rue commerçante, le reste des logis est dispersé dans les campagnes. Je n'ai pas mis longtemps à trouver la mairie, seul bâtisse un peu plus grande en pierre. Figure-toi que les portes étaient fermées! Il n'y a pas de réception et le personnel devait vaquer à d'autres occupations. Cela dit je n'en ai eu guère besoin car sur les vitrines extérieures j'ai trouvé ce que je cherchais: une annonce pour un poste d'enseignant!

Je vais te laisser, je dois encore trouver où loger cette nuit. Mais n'aie aucune inquiétude, je ne sais peut-être pas encore où je dormirai mais je peux t'assurer que je ne mourrais pas de faim ! J'ai été dans une pâtisserie des plus rustique, le personnel y était aimable et causant et, surtout, si les gâteaux n'était pas des plus délicats, je n'ai pas le souvenir d'en avoir mangé d'aussi bons! Dommage que je ne puisse t'en apporter ma chérie, tu les aurais sûrement appréciés!

Je t'embrasse tendrement ma chère épouse. Prends soin de notre enfant.
Je fais au plus vite, je te promet.

Ton Roger