Chapitre 17.

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Pendant deux heures le lendemain, Voldemort avait expliqué à Bellatrix les enjeux de la régulation des différentes créatures magiques, de la sirène au gobelin en passant par le centaure. Il lui avait instruit tout ce qu'il savait sur ces populations, prenant soin de lui faire comprendre les origines de leurs mœurs. Il avait parlé du rapport étroit qu'entretenaient les centaures avec l'astronomie, comment ils pouvaient lire l'avenir dans les étoiles mieux que n'importe quel sorcier. Il s'était penché sur l'organisation des groupes de sirènes en prenant pour exemple celles qui peuplaient le lac noir. Il avait démontré à Bellatrix qu'un sorcier qui connaissait le fonctionnement des différents être était un sorcier capable de régner sur n'importe quelle espèce.

- Lorsque l'on naît sans pouvoir, la meilleure façon de devenir puissant est le savoir, avait-il expliqué à sa jeune élève.

Bellatrix avait docilement pris en note chacun de ses mots, écoutant avidement les paroles de son tuteur. Voldemort l'avait observé faire, satisfait. L'héritière Black lui avait alors paru être l'élève idéale. Intelligente, obéissante et polie. Si elle montrait cette façade d'elle même lors des rendez-vous au Ministère, tout se passerait pour le mieux.
Mais Voldemort ne savait que trop bien que tout cela n'était qu'une image habillement tissée par la jeune sorcière. Derrière cet aspect lisse de sa personnalité, il y avait une arrogance extrême, une violence prête à exploser à chaque instant, une ambition sans borne et un sadisme déjà bien implanté. Il aurait pu parier un de ses Horcruxes que la gamine avait aimé ôter la vie à sa harceleuse.

Lorsque l'horloge de son bureau indiqua onze heures, il la laissa aller. Ils avaient déjà bien avancé, et Voldemort avait d'autres choses à faire. Même s'il était désormais responsable de la fille Black, il ne pouvait pas lui accorder tout son temps. Il avait une armée à monter et à former, une stratégie à mettre en place, un gouvernement à renverser. Bellatrix serait prête à temps pour prendre la place qui lui était prédestinée dans les rangs des mangemorts. Il n'avait nul besoin de s'en préoccuper pour l'instant.

Les jours passèrent de façon assez similaire. Le matin, Voldemort faisait cours à Bellatrix. Il prenait toujours soin d'expliquer les enjeux de chaque chose, de rajouter des détails qu'elle n'aurait pas pu avoir en étudiant à Poudlard. Lorsqu'il parlait de guerres, il lui expliquait toujours les stratégies utilisées. Il allait au fond des choses, expliquant les raisons pour lesquelles telle armée avait été défaite, et telle armée avait vaincu. Il relevait habilement les erreurs, décortiquait les coups qui avaient permis les victoires. Bellatrix assimilait les informations sans difficulté, posait des questions toujours pertinentes, et se taisait lorsqu'il parlait.

Au fils des semaines, elle devenait de plus en plus confortable en sa présence. Il pouvait le voir à la façon dont elle se tenait, à la façon dont elle parlait, Bellatrix était plus détendue. Elle s'était peu à peu acclimatée à sa nouvelle résidence, à son nouveau tuteur.
Elle s'adressait à lui de manière plus respectueuse, aussi. Elle ne l'appelait plus monsieur mais « Maître », comme il avait fini par le lui demander. Mieux valait qu'elle prenne le pli le plus tôt possible. Désormais, lorsqu'elle se référait ainsi à lui, c'était de façon naturelle. Voldemort savait qu'en obligeant ses serviteurs à l'appeler ainsi, il posait dores et déjà une relation de pouvoir. Inconsciemment, en appelant Voldemort « Maître » ou « mon Seigneur », les sorciers se plaçaient en-dessous de lui. Le mage noir s'en délectait. Il aimait voir ces sangs purs tout puissants s'incliner devant lui.

Il aimait plus particulièrement quand c'était Bellatrix qui agissait ainsi. Ces marques de respect sonnaient particulièrement bien entre ses lèvres. Lorsqu'elle faisait ses révérences, il aimait la façon dont ses boucles brunes ondulaient autour de sa nuque. Lorsqu'elle attendait son aval pour prendre la parole, il aimait la façon dont elle retenait son souffle. Lorsqu'elle lui posait une question, il aimait la façon dont ses yeux noirs brillaient de curiosité. Sa soif de savoir était insatiable. Il aimait cela, aussi.

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