Chapitre 23.

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L'année 1969 débuta. Les semaines passaient, et Bellatrix devenait plus forte chaque jour. Les plans de Seigneur des Ténèbres se précisaient, et ses rangs ne cessaient de gonfler. Le mage noir regardait avec satisfaction sa pupille développer ses dons, et louait sans retenue la soif de sang de la jeune sorcière. Entre deux caresses, il entretenait son désir de violence. Entre deux baisers, il alimentait les ténèbres qui existaient déjà en elle.
Bellatrix était embarquée dans un train qui roulait à toute allure, et elle n'avait aucun moyen d'en sortir. Elle n'en avait aucune envie non plus. Elle aimait l'idée être présente pendant l'ascension de son Maître bien-aimé. Elle embrassait la perspective de demeurer à ses côtés lorsqu'il atteindrait le sommet. Le monde qu'il lui décrivait était plein de merveilleuses promesses, et Bellatrix n'avait aucune raison de ne pas y croire.

Le seul point négatif de sa vie à ce moment étaient les restrictions posées par le Ministère. Mais en dehors de cela, Bellatrix vivait le plus délicieux des songes.

Alors, lorsque son Maître posait la main sur elle, elle oubliait tout les maux qui pouvaient la toucher. Peu importe si le contact lui laissait un bleu, une brûlure ou le plus doux des frissons. Chaque geste de la part de Lord Voldemort était pour elle une bénédiction.

En l'occurrence, ce matin de janvier, il avait préféré projeter sur elle une vague de plaisir qu'une vague de douleur. Le cours sur les sirènes qu'ils avaient entamé avait vite pris une tournure pour le moins torride. Rapidement, Bellatrix s'était retrouvée contre lui, ses lèvres pressées sur les siennes et sa jupe relevée sur ses hanches pour dévoiler ses courbes féminines. Leurs souffles saccadés ne faisaient plus qu'un, et leurs corps avaient pris vie à l'unisson.
Alors que Bellatrix savourait la sensation des mains de son Maître sur ses cuisses nues, alors que ses propres mains étaient agrippées sur ses épaules comme si elle menaçait de tomber d'une falaise, la porte du bureau s'ouvrit brusquement, et Abraxas Malefoy apparut.

Voldemort repoussa Bellatrix si fort qu'elle manqua de tomber. Les trois individus se dévisagèrent un instant, et Bellatrix aussi bien que Voldemort surent que le maître du manoir savait très exactement sur quoi il venait de tomber. Leurs souffles courts, leurs joues rouges et leurs lèvres gonflées ne laissent aucun doute sur cela. Et Abraxas était visiblement terrorisé à l'idée d'avoir découvert une liaison entre son Maître et la fille de Cygnus Black III.

- Je...je...hum... je suis absolument désolé du dérangement, hum... les... des employés du Ministère sont là, mon Seigneur. Pour une visite, balbutia monsieur Malefoy qui était devenu livide en une fraction de seconde.
- Hum, merci, Abraxas. Tu peux disposer, répondit Voldemort en regardant par la fenêtre.

Les deux amants eurent juste le temps de se remettre de leurs émotions avant qu'une horde d'employés débarquèrent à leur tour dans le bureau.

- Monsieur Jedusor, miss Black, brigade d'inspection du Ministère de la Magie, annonça un homme en leur présentant un badge orné d'un « M » argenté. Je suis Apollo Bundle, chef de la brigade. Nous sommes ici pour une inspection des lieux sur ordre du chef du département de la justice magique. Avez-vous quoi que ce soit à déclarer avant que nous entamions le protocole de recherche ?

Voldemort se racla la gorge et se força à adopter son sourire le plus courtois.

- Non, répondit-il d'une voix soyeuse. Faites donc... je suis certain que votre inspection sera rapide. Nous n'avons rien à cacher.

Bundle hocha la tête, sceptique, puis fit signe à ses hommes de se disperser. Pendant une demie heure, Bellatrix les observa aller et venir dans le manoir, à la recherche du moindre indice indiquant une infraction au règlement imposé par le Ministère. Mais la jeune sorcière et son Maître avaient toujours pris soin de dissimuler toute trace de leurs expériences douteuses, et les hommes du Ministère ne trouvèrent rien. Même les poisons fabriqués la veille par Bellatrix sous l'œil attentif de Voldemort avaient été soigneusement détruits par le mage noir. Quand tout le manoir eut été scruté de fond en combles, au grand dam d'Abraxas Malefoy qui avait passé son temps à râler après les employés indiscret, Apollo Bundle revint vers Voldemort.

- Bien. Tout semble en ordre, dit l'homme d'une voix dure, ses yeux verts et perçants scrutant le visage de son interlocuteur qui restait d'un calme olympien malgré la situation. Monsieur Malefoy, merci pour votre accueil. Nous nous reverrons au Ministère.
- C'est cela, répondit Abraxas. Vous connaissez le chemin de la sortie, Bundle.

À l'instant même où les portes du manoir se furent refermés sur les sorciers, Abraxas se tourna vers Voldemort un grand sourire aux lèvres.

- Une chance que nul ne connaisse l'existence de la cave, dit-il d'un ton moqueur. S'ils avaient mis la main sur tous nos artéfacts de magie noire, même moi je n'aurais pas pu échapper à Azkaban.


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