Chapitre 37.

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- Qu'est-ce que tu penses de l'adultère maintenant, hmm ?

Si Voldemort n'avait pas été son Maître, et si elle n'avait pas eu le souffle coupé par l'orgasme qu'il venait de lui donner, Bellatrix aurait peut-être répondu une de ses réponses les plus cinglantes. Mais tout ce qu'elle réussit à faire fut émettre un gémissement de plaisir et passer ses bras autour du torse du mage noir.
Voldemort ne tarda pas à être lui-même submergé par une vague de plaisir, et il finit son affaire en laissant ses fluides dans le corps de sa servante avant de se laisser tomber à côté d'elle en soupirant. Bellatrix fut surprise quand il la serra contre lui, sans prêter attention à la sueur qui collait leurs corps. À cet instant précis, elle était incapable de ressentir la moindre colère contre sa mère, ni le moindre embarra à l'égard de sa jeune sœur. Tout ce qui importait, c'était la respiration lourde de son Maître adoré contre sa nuque, et la façon dont son bras était enroulé autour de sa petite taille.

Les deux restèrent l'un contre l'autre un long moment avant que Voldemort ne se lève pour aller se doucher. Bellatrix le regarda s'éloigner, impressionné par la façon dont il n'avait plus aucune gêne à être entièrement nu devant elle. Ils étaient si familiers désormais, aussi familier que leur relation le permettait bien sûr. Il restait son Maître, et elle son esclave, et cela ne changerait jamais. Mais une certaine intimité s'était installée entre les deux, une relation de confiance. Malgré la distance formelle qui était d'ordre, la présence de l'autre était toujours confortable.

Bellatrix n'avait jamais déçu Voldemort, et Voldemort ne cessait de faire rêver Bellatrix. Avec ses mots doux, avec ses promesses et ses divines caresses. Elle ne pourrait jamais se lasser de lui. Elle ne pourrait jamais se lasser de ses yeux noirs, parfois traversé par un éclair de lumière rouge qui lui donnait un air surnaturel. Ni des rides qui s'étaient formées sur son visage, de ses cicatrices, de ses cheveux grisonnants, de son corps moins athlétique que ce qu'il avait été. Il était absolument parfait tel qu'il était. Cela ne dérangeait pas Bellatrix qu'il soit plus vieux, et qu'en conséquence il ait l'air plus vieux. Elle n'avait pas besoin qu'il ait la musculature et la peau lisse de Rodolphus. Elle avait simplement besoin qu'il soit lui, Lord Voldemort, le sorcier le plus puissant du siècle.

****

Elle lui faisait perdre tout contrôle.

Pendant que l'eau chaude coulait sur son corps, Voldemort repensa à la façon dont le corps parfait de Bellatrix lui avait encore une fois fait perdre ses moyens, et il lui fallut toute la force du monde pour se retenir de sortir immédiatement de sa douche et de la prendre une seconde fois.

Elle était si jeune, si belle, si féroce. Elle était un diamant brut qu'il avait lui-même perfectionné. Il avait fait d'elle la terrible mangemort qu'elle était aujourd'hui. En d'autres termes, elle était l'incarnation même de la perfection pour Lord Voldemort.
Il savait qu'en la mettant en avant, et faisant son éloge devant ses autres serviteurs, comme il le faisait si souvent, il les encourageait à ressembler un peu plus à la jeune femme. Certainement, si tout le monde était comme Bellatrix, Voldemort serait depuis longtemps au pouvoir.

Mais des progrès étaient encore à faire, même si les choses avançaient à une vitesse fulgurante ces derniers temps. Voldemort n'était plus surpris de recevoir chaque semaine des courriers d'admirateurs narrant leur désir de rejoindre ses rangs. Il avait même reçu des lettres absolument déplacées de la part de jeunes sorcières qui désiraient le servir des façons les plus incongrues. Ces lettres l'avaient fait sourire, ridicules qu'elles étaient, et il savait qu'il pouvait ordonner à n'importe laquelle de ces sorcières pour disposer de son corps dans la seconde, mais il n'en avait aucune envie.

Aucune de ces sorcières n'était Bellatrix.


****


2 mai 1970, Manoir Malefoy, Wiltshire.


- ...ce qui nous fait exactement dix-sept espions au Ministère, sans compter les jeunes sorciers encore à Poudlard qui ont juré de vous prêter allégeance, dit Corban Yaxley. Si mes informations sont bonnes, nous serons bientôt rejoints par messieurs Evan Rosier, Rabastan Lestrange et Lucius Malefoy.
- Evan n'est qu'en troisième année, marmonna Bellatrix d'une voix presque inaudible.

Corban lui lança un regard exaspéré et continua son compte rendu sous l'oreille attentive de Lord Voldemort.

- Albus Dumbledore essaie par tous les moyens de rallier le Magenmagot à sa cause, assurant à qui veut l'entendre qu'il n'y a qu'un sorcier qui peut être derrière toutes les disparitions de sangs de bourbe, et que c'est vous, mon Seigneur. Il a réussi à convaincre Scrimgeour, le chef du Bureau des Aurors, de monter des dossiers sur plusieurs d'entre nous. Nous sommes désormais surveillés par les autorités.
- Quoi, ils vont nous prendre en filature maintenant ? hissa Bellatrix. Sur quoi se basent-ils ? C'est complètement illégal, ils n'ont aucun motif.
- Bella... fit Voldemort d'un ton létal. Laisse Yaxley dire ce qu'il a à nous dire, veux-tu ?

Yaxley eut un petit sourire en coin et Bellatrix se tut instantanément. Le sorcier se racla la gorge et continua.

- Madame Lestrange n'a pas tout à fait tort. Les aurors n'ont pour l'instant aucun mandat leur permettant officiellement de mener une enquête approfondie sur nous, ce qui inclurait des perquisitions ou autres procédures du genre. Néanmoins, rien ne les empêche de garder un œil sur les suspects.
- Et avons-nous la liste de ces suspects ? demanda Voldemort.
- Oui, Maître, répondit gravement Corban. La liste, d'après mes sources, a été fournie par Dumbledore lui-même. Hum...

L'assemblée de mangemorts redoubla d'attention. Tous craignaient d'entendre leurs noms. Voldemort se tendit d'un coup. La plupart de ses hommes étaient très loin d'être assez fidèles pour risquer de terminer à Azkaban pour lui. Le mage noir savait qu'il avait très intérêt à leur faire comprendre qu'il n'avait pas le choix que de prendre ce risque, pourtant. Mais d'abord, il lui fallait les noms de ceux qui étaient dores et déjà suspectés. Il fallait qu'il sache qui surveiller, ou qui protéger si nécessaire.

Corban sortit un parchemin de sa poche et commença à lire la liste de noms d'une voix claire.

- Abraxas Malefoy, Orion Black... il marqua une pause avant de regarder son père d'un air embarrassé, Icarus Yaxley, Malacus Crabbe, Rodolphus Lestrange et... Bellatrix Lestrange.

Voldemort soupira. Ses deux meilleurs soldats comptaient parmi les suspects désignés par le Ministère. Cela signifiait qu'ils allaient devoir faire profil bas durant un moment, et cela rendait Voldemort fou de rage. Sans les Lestrange, le mouvement allait considérablement ralentir. Mais il ne pouvait pas prendre le risque que Rodolphus et Bellatrix se fassent prendre par le Ministère. Son mouvement ne pouvait pas encore être exposé, par aux yeux de tous. Voldemort savait qu'ils devaient tous garder leur anonymat, pour le moment. Le temps n'était pas encore venu de se faire connaître. Ils n'étaient pas encore prêts.

- Tous ceux qui ont été appelés, faire profil bas jusqu'à nouvel ordre, dit Voldemort d'une voix dure. Plus de missions, plus de réunions pour vous. Ne venez à moi que si je vous appelle, et ne me contactez qu'en cas d'extrême urgence. Ceux qui travaillent au Ministère, faites en sorte de ne pas vous faire remarquer. Gardez vos oreilles et vos yeux ouverts, effacez toute preuve de vos agissements ces derniers mois.

Bellatrix se décomposa sur place, ses yeux écarquillés par l'indignation, et Voldemort soupira. Il sut exactement qu'ils allaient tous avoir le droit d'assister à une autre de ses réactions démesurées dans 3...2...1...

- JE NE VAIS PAS M'ARRÊTER DE SERVIR MON MAÎTRE À CAUSE D'AURORS INCOMPÉTENTS QUI NE FONT RIEN D'AUTRE QUE STIGMATISER MA COMMUNAUTÉ À CAUSE DES ALLÉGATIONS INFONDÉES D'UN VIEILLARD SÉNILE !

Voldemort ferma les yeux et inspira profondément. À sa gauche, Rodolphus avait perdu toutes ses couleurs et regardait son épouse d'un air effaré.

- S'ils croient pouvoir nous impressionner, ils se trompent lourdement ! continua-t-elle de crier. Je les tuerai tous s'il le faut, Maître, et plus personne ne se mettra en travers de votre chemin !
- Silence, Bella, dit Voldemort sans jeter un regard à sa servante.
- Ces immondes...
- SILENCE.

La sorcière sursauta si fort qu'elle manqua de tomber de sa chaise, et ses yeux s'emplirent aussitôt de larmes. Elle commença à supplier Voldemort de la pardonner, mais celui-ci lui fit signe de se taire.

- Partez. Tous, hissa-t-il enfin. Pas toi, Bellatrix.


****


Allait-il la tuer ?

Elle lui avait manqué de respect devant tout le monde. Allait-il la tuer ?

Bellatrix regarda son époux lui lancer un dernier regard désolé avant de refermer les portes de la salle de réunion derrière lui, et un silence létal tomba sur la pièce. Bellatrix frissonna d'effroi sur sa chaise, n'osant pas lever les yeux vers son Maître, laissant ses cheveux tomber devant son visage. Elle l'entendit se lever, et l'entendit se rapprocher d'elle.

- Debout.

Elle sentit une larme chaude couler le long de sa joue, et dut réprimer un sanglot quand elle se leva pour lui faire face. Ce fut presque trop quand elle lut la déception sur son visage.

- C'est la première et la dernière fois que tu t'adresses ainsi à ton Maître devant ses serviteurs, Bellatrix, dit-il d'une voix glaciale.

Elle baissa les yeux.

- Regarde-moi quand je te parle ! aboya-t-il. Petite ingrate ! Je t'ai donné tout ce dont tu rêvais et c'est comme cela que tu me remercies ? En te comportant comme mon égale, comme si tu avais ton mot à dire ? Comment oses-tu contester mes ordres ?
- Je suis dé...
- Silence.
- Si tu crois un seul instant que tu as plus de valeurs à mes yeux que le reste de mes servants, tu te trompes lourdement, Lestrange. Tu n'es devenue ma pupille que parce que j'ai vu un potentiel à exploiter en toi. Je ne prends ton corps que pour mon propre plaisir. Je t'assigne des missions que parce que tu es capable de les exécuter efficacement. N'oublies jamais que tu es un outil, et que je peux disposer de ta vie comme je l'entends. Je peux récupérer n'importe quelle sorcière et l'entraîner comme je l'ai fait avec toi pour te remplacer. Des dizaines de sorciers me contactent chaque jour, espérant occuper la place que tu occupes dans mes rangs. Le privilège que tu as peut t'être retiré aussi rapidement qu'il n'est venu, comprends-tu ce que je te dis ?

Bellatrix acquiesça en silence, luttant pour ne pas laisser la peine la submerger totalement.

- Tu sais que tu ne peux pas rester impunie, n'est-ce pas Bellatrix ? dit-il d'une voix effroyablement douce.

Bellatrix ferma les yeux. Lentement, elle acquiesça à nouveau, et prépara son corps à recevoir n'importe lequel des sortilèges qui allait la frapper.

Il y eut une pause, très courte, puis Voldemort leva sa baguette.

- Endoloris.


****


26 mai 1970, Manoir Malefoy, Wiltshire.


Il l'avait renvoyée chez elle sans un mot de plus après cela, et n'avait pas pris de ses nouvelles depuis. Elle s'était relevée, pâle comme un linge, ses yeux dépourvus de la moindre lueur, la bouche ensanglantée et le corps tremblant, et elle était partie.

Les Lestrange n'étaient pas revenus aux réunions. Ils en avaient reçu l'ordre, bien-sûr, mais Voldemort ne pouvait s'empêcher de se demander s'il n'avait pas perdu leur soutien inconditionnel en torturant Bella. Peut-être y était-il allé un peu fort. Peut-être n'avait-elle pas mérité un tel châtiment. Mais il avait été contraint de la remettre à sa place. Elle avait pris trop confiance à cause de la place privilégiée qu'elle occupait.

C'était son anniversaire aujourd'hui. Elle avait dix-neuf ans.

Dix-neuf ans.

Bellatrix était la sorcière la plus douée qu'il n'ait jamais rencontré. Et pourtant, il avait côtoyé des individus extrêmement puissants. Aucun n'arrivait à la cheville de sa protégée.

Il porta son verre de whisky pur feu à ses lèvres. La réunion d'aujourd'hui avait été d'un ennui mortel. Ses meilleurs soldats avaient été absents, et la chaise vide de Bellatrix à sa droite l'avait distrait tout du long.

Tout à coup, sa marque le brûla. Il jura dans sa barbe et se leva pour aller chercher sa cape de voyage posée sur sa commode. Les battements de son cœur s'accélérèrent lorsqu'il réalisa que l'appel venait de Rodolphus Lestrange. Sans attendre une seconde de plus, le mage noir transplana.

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