A la terrasse du bar-tabac, le serveur maladroit regarde le fleuriste, et les habitués en rient.
A la terrasse du bar-tabac, Yunho vagabondait comme bon lui semblait, entre les clients de passage et les habitués.
C'est beau, cette insouciance dans ses gestes, sa manière de gambader joyeusement entre les tables, d'entonner la commande au bar, de rire quand il renverse les verres et plaisanter quand il se fait bavard. C'est beau, cette insouciance liée à la maladresse qui se dégage de lui, le serveur maladroit du bar-tabac est certainement là la plus belle âme de la ville entière. Les garçons l'enviaient, les filles le jalousaient, les humains l'adoraient, cette liberté incroyable plaisait et parlait bien à tout être qui passait, c'est vrai.Ainsi l'âme solaire du serveur maladroit choyé était-elle attirée par l'âme lunaire du fleuriste d'en face.
En effet, Yunho depuis quelques semaines s'adonnaient à la délicieuse passion de détailler sans s'en soucier le fleuriste de la vitrine d'en face.
Une rue pavée les sépare, tout un monde de passants pressés lassés les sépare, une marrée de poissons empoisonnés blessés par le quotidien les sépare, mais de tout ce beau monde miséreux Yunho n'en voit rien. Non, lui, ce qui l'intéresse, c'est bien la façon délicate que ce fleuriste fleuri a de vivre tout simplement.
Cette jolie façon qu'il a d'arroser ses fleurs en chantonnant un chant que nul n'entend. Cette tendre façon de s'épousseter le tablier si bleu et si mouvant qu'on pourrait y voir un océan et s'y noyer. Ô ! Cette adorable façon qu'il a de nettoyer la vitrine sur la pointe de ses pieds car la vitrine est bien trop grande pour son corps si petit, cette guillerette façon de s'essorer le front avant de sourire à l'aube et même, cette intrigante tristesse quand vient le crépuscule qui déforme ses traits en tout le contraire d'un sourire.
Tout lui va si bien au teint, tant l'aurore que le jour que la pluie que l'amour, tout se pose si bien sur ses lèvres, tant la joie que la peur que la mélancolie que la rêverie que la colère que la déception que les remous des remords...Tout. Tout ce qui se pose sur lui fait de lui une beauté infinie.
Ah, ça ! Yunho pourrait en écrire de ces jolis vers à propos de cette âme qu'il a pu discerner à travers le verre de ces fenêtres aux meneaux verts, mais il n'oserait pas.Alors oui, le stupidement charmant serveur maladroit du bar-tabac vit bien là une situation délicate : il ne peut approcher l'âme tant convoitée de ses rêveries enchantées.
Et pourtant, en ce mardi de clients rares, un vent de changement souffle sur le cœur de ceux qui le regardent, et Yunho, il a bien les yeux rivés sur ce vent de renouveau, ce torrent qui lui agite le cœur.
C'est avec un énorme sourire qu'il vagabonde entre habitués et clients de passages, les yeux décidément impatient de rencontrer ceux de ce fleuriste.
Et alors, le clocher sonne douze, et alors, Yunho jette l'éponge au sens propre, son collègue le regarde, interloqué par son comportement comme s'il était surprenant, puis il le regarde partir dans un léger rire. Le souffle est léger, les pas de Yunho aussi.
Et alors, c'est l'heure pour le fleuriste de nettoyer sa vitrine, et alors, c'est l'heure pour Yunho de le rejoindre, et alors, c'est l'heure pour le soleil de s'élever au plus haut, et alors, et alors, et qu'est-ce que ça fait ?
Il s'approche de la vitrine en riant, une musique bien précise bien en tête.
De là il observe un peu le fleuriste concentré dans son ménage, si concentré qu'il ne le voit pas.
"Bonjour...Monsieur..."
Il avait pris une voix anormalement grave et il se maudit bien pour ça, rien que le fait de l'avoir interpellé l'intimide plus que de raison, il observe partout où il ne peut le voir, dans l'espoir de réussir à fuir son regard.
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100 OS Yaoi/kpop Pairing [RÉÉCRITURE]
Random/!\Ce livre n'est pas terminé, mais j'en avais marre d'attendre, alors j'ai décidé de commencer à poster, ce qui m'encouragera à accélérer mon rythme d'écriture d'OS, si vous avez des commandes de ship, soumettez-les ! /!\ ...