100 OS Yaoi/kpop Pairing [RÉÉCRITURE]

79. JunHao (Junhui x Minghao Seventeen)

Une odeur d'œuf grillé réchauffe l'atmosphère, le dernier avant un petit moment.

Dans la pièce d'à côté, une jolie âme amoureuse se réveille, elle s'étire, sourit un peu à l'odeur, et s'extirpe du lit pour rejoindre son âme sœur.

"Que prépares-tu, sublime beauté ? demande-t-il tout en sachant pertinemment la réponse.

-Des œufs brouillés pour nous deux, comme hier et les cinq derniers jours...Bien dormi, bel ange ?

-Actuellement plutôt bien, mais ne pas m'être réveillé à tes côtés était éprouvant.

-Oh, voyons, ne fais pas semblant, se moqua Junhui, je sais bien que tu as adoré te réveiller avec l'incroyable appel du petit-déjeuner."

Minghao se contenta d'un haussement d'épaule puis s'installa sur l'un des deux tabourets de bar.

Et ainsi, ensemble, ils sont hors du temps, hors de l'espace.

Il observe le dos de son amant, son compagnon, son monde, et derrière son sourire tendre un éclair de lucidité l'a foudroyé : nous sommes devenus fous, sublime beauté...

Mais il se garde bien de le dire, car après tout, c'était bien aussi, la folie...

Il avait un peu le tournis, cette impression constante le suivait depuis quelques jours et ne le lâchait plus, peut-être à cause de ses besoins de sommeil, ou de soleil.

Mais il se garde bien de trop le penser, son seul et unique repos, c'était lui, sa seule et unique chaleur, c'était lui, et la seule folie qui existait en cette Terre, c'est de vivre comme un vulgaire mouton, il se fichait bien d'être fou, de finir par périr, si c'était dans ce monde de couleurs en compagnie de son amour.

Oui, c'est ça, tout ce qui importait, c'était ce monde qu'ils s'étaient créés, pas le dehors, pas le vrai, pas la lucidité, pas le monde, pas la vie. Juste, l'autre.

De la folie.

"Eh oh ? Mon ange ? l'interpella son amour.

-Ah, désolé je rêvassais.

-Ce n'est rien~."

Junhui disposa les œufs brouillés et le thé, comme chaque matin, la routine les guettait; mais d'ailleurs, était-ce le matin ?

Aucun moyen de le savoir, volets fermés, cœurs piégés.

Séquestration consentante.

Une longue semaine qu'ils s'étaient enfermés dans le faux, leurs téléphones éteints et les volets clos, rien n'allait.

Emprisonnement sans péché.

Et ça, Minghao venait d'en prendre conscience : rien n'était bien dans ce qu'ils faisaient, ils ne voyaient plus le monde, plus les gens, plus le soleil, plus les vraies couleurs, seulement l'autre, et ça pourrait paraître doux mais ça les menait dans une étrange atmosphère malsaine qu'il ne pouvait ignorer.

"Tu m'as l'air réellement ailleurs, Minghao...l'interpella Junhui plus sérieusement que plus tôt.

-Peu importe, laisse-moi un peu...soupira-t-il.

-Je suis là si tu as besoin."

Son "bel ange" comme il aimait l'appeler ne lui répondit pas, et le petit-déjeuner se fit en silence, dans la tête de Minghao, tout était disloqué, chamboulé, envolé, bousillé, usé, séché.

Il avait besoin de voir le dehors, sentir le soleil, l'air pollué de la grande ville, enlacer ses amis, sourire avec son insouciance habituelle, rire pour rien, sentir la pluie, danser sous les stroboscopes du soleil, se faire accompagner par les feuilles tombantes de l'automne, il en rêvait, ça empirait à mesure que les jours avançaient, et à présent, ça s'imposait comme une évidence : Le monde, ce n'est pas qu'eux deux. C'est bien plus que ça, ô oui, tellement plus, et ça Minghao aimerait tant le conter à son amour.