100 OS Yaoi/kpop Pairing [RÉÉCRITURE]

77.WooSan (Wooyoung x San Ateez)

Assis sur le sol car le lit est trop loin de la fenêtre, ils partagent un énième silence.

Depuis le jour où le brouhaha de leurs propres mots les avaient étouffés ils préféraient partager leurs plus beaux silences, et puis, la magie de la nuit était bien plus belle ainsi.

Chaque jour juste avant le crépuscule, ils se rejoignaient parfois chez l'un, parfois chez l'autre. Ils aimaient se voir à cette heure-ci car c'était à ce moment que leurs peaux sous le soleil était la plus jolie, ils se l'étaient avoués une fois, le blond s'était embruni et le noiraud lui avait souri.

Dans le silence de la chambre, les deux amis se remémoraient des milliers de souvenirs dans des sourires bien plus parlants que leurs brouhahas de paroles.

Comme ils étaient jeunes, comme ils étaient stupides, au passé des paroles anodines.

Comme ils étaient aveugle, comme ils communiquaient peu, au temps des fausses amitiés.

Comme ils sont égarés et remplis de regrets, au présent des amours ignorés.

Qu'il est fou, qu'il est flou, le futur embrumé !

C'est ce qu'ils se disaient dans un soupir las, les yeux rivés sur le paysage de l'avant-aube, l'instant où toutes les planètes du système solaire se trouvaient au plus près de la Terre et qu'eux se trouvaient au plus près du moment où leurs peaux doreraient dans le lever du soleil.

Le ciel s'éclaircit dans l'horizon, Wooyoung se tourne vers San complètement, en tailleurs. Et ce serait mentir que de dire qu'il ne voulait pas que leurs genoux se touchent, se frôlent et que leurs lèvres se découvrent. Il masque tous ces désirs, ils font mieux de rester dans les pensées inexprimées de son cœur.

"Viens, on va boire la lueur d'aurore.

-D'accord."

Un sourire, un soupir, un désir, les voilas sur le toit de la petite maison de San.

D'ici, le ciel est plus près d'eux, et ça paraît beau comme image, seulement ce matin c'est un ciel sans nuage qui les accompagne.

Alors ils seront les seuls témoins du réveil du soleil, et ça les attriste un peu, ça les effraie par-dessus tout, car il n'y a plus qu'eux, le monde et la beauté de l'aube.

Il n'y a qu'eux, leur amour dissimulé, leurs yeux émerveillés mais surtout leurs désirs refoulés.

C'était si douloureux de cacher ces choses qui leur tordaient le cœur et faisaient trembler leurs os, mais le silence était leur lien et leur roi, ils préféraient le conserver, son étreinte les rassurait.

L'étreinte de l'autre les comblerait de tendresse et tuerait leur détresse.

Mais pour l'heure, ils observaient la beauté de l'aurore orangé, sans un geste et sans un mot, l'esprit rempli de désirs inavoués et de ressentis contrastés.

Le soleil seul dans son ciel de bleu envahissant fait don de son aura colorée : ambrée, dorée, et rosée. C'est semblable aux couleurs de leurs peaux au contact du regard de l'autre. Pensées inavouées.

Trop peu de choses dites. Les laisser s'échapper, c'est tout ce qu'ils demandent, mais seuls eux peuvent réaliser ce souhait.

Le monde est silencieux, et le poids sur leurs cœurs est pieux. Ils voudraient tant se le dire.

Puis la main tremblante et hésitante, les pensées emmêlées par leur courte nuit, San caresse ses doigts des siens.

Innocence du premier instant après tout ce temps.