90. Ereri (Eren x Livai Attack On Titan)

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"Eren ? Eren, tu nous entends ?!

- Laisse-le, depuis qu'il est parti il est devenu plus muet que du béton...

- T'as bien pécho là-bas mon salop, elle était jolie, c'est pour une fille, c'est ça ?

- Arrêtez arrêtez, il a vraiment pas l'air bien, on le laisse avaler cet adieu soudain.

- Ouais... Bon, c'est ton tour."

Les gars se font une partie de uno sous mes yeux songeurs, je les entends me parler, je les entends rire, le sourire dans leur voix, ça a l'air si amusant de jouer au uno, tellement, mais qu'est-ce que je m'en fiche.

Je regarde les images défiler à travers la fenêtre, l'atmosphère est feutrée, tellement qu'on pourrait presque s'y sentir étouffé, tellement qu'on pourrait presque s'y laisser tuer.

Je regarde là-dehors, l'après-midi bat son plein et le soleil fier brille sur les plaines, je ne peux m'empêcher de penser à ce matin, quand il s'éveillait timide et que toi et moi on partait le cueillir.

Ce matin encore tu m'enlaçais et on marchait entre les champs dans la chaleur de l'aurore, et là, je suis là, dans ce train qui va m'emmener quelque part où je ne te verrai plus, la pensée m'est insupportable alors je me repasse les instants, encore et encore inlassablement.

Hier soir tu brillais, tellement, tu flamboyais, tout comme le feu, tout comme les étoiles, tout comme le crépuscule, tu flamboyais.

J'aimerais leur dire aux gars, comme un jeune homme de la campagne a bouleversé ma vie de citadin en une nuit, comme ce jeune homme est le meilleur d'entre tous, comme il flamboyait hier, comme il me souriait et que j'avais le sentiment de l'avoir enfin rencontrée, ma bonne personne à moi dont tout le monde parle.

Hier soir je m'en souviens comme si je le vivais encore.

Tu étais là, tu pleurais dans l'herbe du parc, il était minuit passé. Tu pleurais, seul, abandonné, sans que personne ne sache trop pourquoi...

Moi j'étais dehors pour une raison des plus nobles et communes : je me devais de faire mes besoins dans les sanitaires. Au sortir de mon affaire pressante, je t'ai vu là au milieu du parc, à pleurer seul, et je me suis dit qu'il serait bon de faire ta connaissance.

Je me suis assis à côté de toi, la brise était légère, nous étions éclairés par la lune et les lampadaires, assis sur l'herbe, et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Et c'était si doux, Livai, quand j'ai fait le premier pas pour te rencontrer et que tu ne m'as pas rejeté.

Non, tu ne m'as pas rejeté loin de là, tu m'as laissé te regarder pleurer, puis quand tu t'es calmé, tu m'as regardé comme si la douleur était normale, comme si souffrir était banal, comme si au final, être triste n'avait rien de grave.

Et comme c'est si rare, les gens qui dédramatisent le dramatique, tu m'as de suite intéressé.

"Ça va ? avais-je bêtement demandé.

- Non, mais tranquille ça ira."

Tu t'es étiré, tu m'as regardé, je n'arrivais pas à parler, le temps s'était figé et toi, toi tu paraissais flamboyant.

"Qu'est-ce que tu fais ici ? as-tu demandé.

- Hum... Je sais pas. Je... Je... Disons que je... Faisais..."

Je toussotai, incapable de t'avouer que j'étais allé aux toilettes.

"Les besoins premiers de tout humain normalement constitué dans le bâtiment d'à côté, affaire urgente, puis en y sortant je t'ai croisé."

100 OS Yaoi/kpop Pairing [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant