94.Bokuaka (Bokuto x Akaashi Haikyu)

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La nuit luit dans la lueur lumineuse de ses ennuis de jour. Un jour il y reviendra, un jour il saura. Et ainsi, il aura toutes les réponses à ses questions.

Aujourd'hui, Bokuto prend le dernier train du soir, celui qui accompagne les luminaires de la ville et tous ses échos. Celui qui est bourré de gens bourrés, de gens fous, de gens nouveaux. Celui que personne prend parce qu'on sait jamais parce qu'il fait nuit et qu'on est pas à l'abri.

Aujourd'hui, tout du moins cette nuit, il ignore les échos et laisse s'envoler le flot de ses pensées contrastées, perdu dans l'horizon de ses songes il observe par la fenêtre du train pleine de buée les silhouettes des réverbères éloignés.

Jaune, orange, blanc, à flamme à lumière artificielle à spectre lumineux, les réverbères ont toute une diversité de spectres lumineux tous plus sublimes les uns que les autres.

S'il est dans ce train cette nuit ce n'est pas pour rien : En effet, il aimerait le temps d'une journée retrouver le bonheur de son amourette passée. C'était il y a un an, il y a un siècle, il y a une éternité.

C'était en Bretagne, il faisait beau cet automne-là : c'était l'été indien. Il avait retrouvé un petit aux cheveux corbeaux éparses et au gros pull rayé qui n'allait pas du tout avec le temps ensoleillé.
Ils s'étaient trouvés, parmi la foule, dans une fête de campagne, puis ils s'étaient parlés, puis ils s'étaient découverts, puis ils avaient fait l'amour, une fois, comme ça, pour essayer. Puis à peine une semaine après, ils s'étaient séparés, le coeur déchiré, les yeux embués, les visages fatigués... Et depuis ils ne s'étaient jamais reparlés, ils s'étaient échangés leurs coordonnées, ne sait-on jamais, mais ils ne sétaient pas parlés.

Alors cette nuit si Bokuto prend ce dernier train de nuit, c'est pour retrouver dans la lueur rosée de l'aube ces cheveux pagaille et ce coeur artichaut. Il est plus déterminé que jamais cette nuit, malgré sa nonchalance de façade.

Pour l'heure il n'est qu'un passager les yeux dans le vide, bien distinct de tous ces gens bourrés et fous qui l'acccompagnent. Il est silencieux, parmi le brouhaha de rires et de n'mporte quoi, fantôme du jour dans train de nuit il erre son regard dans le flux des horizons.

Il repense à ces yeux lumineux, ces lèvres tentatries, ces sourires hypnotisants, ces aux revoirs déchirants, et cette nuit à ses côtés qui était comme une île flottante, comme de la barbe à papa, comme la vie simplement, la vie qui l'anime, encore aujourd'hui. La vie qui l'abîme, encore cette nuit, l'impatience qui lui arrive : il s'ennuie.

Le jour s'élance au loin et il n'y prête pas une once d'attention : il se perd dans de lointains paysages, il attend, simplement.

Quelques heures d'ennui plus tard il entendra la voix du train qui annoncera 17h et un retard conséquent, mais peu importe le temps qui passe il s'en fiche éperdument, pour lui qu'un objectif, qu'un évènement : leurs retrouvailles qu'il attend depuis trop longtemps.

C'était il y a un an.
C'est tout de même long un an, c'est huit-mille-sept-cent-soixante heures, cinq-cent-vingt-cinq-mille-six-cent minutes, quand on pense que c'est si long, sept heure dans un train, comment peut-on imaginer une année à attendre ?

C'est aux alentours de minuit qu'il arrive enfin en Bretagne, dans une ville proche du village où se trouve un jeunet au pull rayé, il rejoint terre ferme et se dirige vers son pied-à-terre.

C'est un appartement de particulier loué pour deux semaines, quelque chose de sobre mais bien, juste comme il faut, un peu vieux mais beau, un peu défoncé mais bien.

Sourire aux lèvres rêves plein la tête il pose sa valise à terre.

Soupir, sourire, puis petit rire.

100 OS Yaoi/kpop Pairing [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant