Dans un bureau vide, seul le bruit d'un clavier déchirait le silence encombrant.
L'être qui produisait ce son par le biais de son ordinateur avait le visage pâle, neutre, vide de vie, mais bien heureusement on ne pouvait pas en dire autant de ses écrits qui en était remplis.
Effectivement, cet être était complètement transparent, il ne donnait de nouvelles à personne, ne sortait jamais de chez lui, mise à part pour s'acheter des nouilles instantanées et éditer ses livres pour espérer réussir à payer le loyer et les impôts.
Mais quelqu'un, depuis bien plus longtemps que l'écrivain ne pourrait l'imaginer, tentait toujours de sonner à la porte de cet appartement, parfois même il passait plus d'une heure sur le seuil, avant de finalement abandonner et s'échapper.
Il s'agissait de Kagami, l'ami d'enfance de Kuroko.
En fait, ils s'étaient connus à l'époque où le bleuté n'était pas encore passionné que par son clavier et ses pages de papiers, à l'époque Kuroko n'aimait que le basketball.
Jour et nuit, sans jamais se lasser de cette activité il pratiquait, lui et Kagami s'étaient ainsi rencontré, ils avaient gagné plusieurs matchs ensemble, en fait, ils s'étaient même promis de ne jamais se séparer.
Car Kuroko était l'ombre de Kagami qui était sa lumière, et ainsi, l'ombre ne pouvait pas vivre aussi intensément sans sa lumière pour la créer, et la lumière ne pouvait qu'être plus faible sans son ombre, alors c'est en réfléchissant longuement à ce sujet qu'ils avaient décidé de ne jamais se séparer.
Mais voilà, il y a de cela un an, l'ombre avait décidé d'abandonner son soleil pour des pages et des pages de papier.
Depuis tous les jours sans exception, la lumière revenait sur ce pallier, sans jamais oser tenter de le franchir.
Tout s'était arrêté soudainement, tout comme une demi-cadence, et cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : Cette histoire était bien loin d'être terminée.
Alors juste pour ça, il revenait toujours; car rien ne semblait fini, tout n'était qu'inachevé, mais surtout car il voulait du plus profond de son être le revoir, le toucher à nouveau, d'ailleurs il ne s'en était rendu compte que par la douleur que lui créait son absence mais c'était un fait : Kagami voulait toucher Kuroko, d'une bien autre façon qu'il l'a toujours fait, il l'aimait, alors il voulait le toucher en plein cœur, lui montrer son amour, sa sensualité, tout.
Mais seulement, bien que trop souvent le hargneux le cachait sous un masque de colère, il était bien trop gêné en général, il appréhendait bien trop le fait de le revoir, surtout maintenant qu'il avait conscience de ses sentiments.
Et puis, il ne supporterait vraiment pas que le bleuté le déteste.
Non, décidément, c'était vraiment une très mauvaise idée.
Mais un mauvais jour, vraiment un jour pourri, tout simplement car : Kuroko avait été refusé par son éditeur, l'angoisse de la page blanche le hantait et les nouilles instantanées qu'il avait mangé la veille avaient été atroces pour sa digestion, il avait déjà vomi deux fois depuis son réveil. Kagami quant à lui avait fait un long chemin sous un orage et avait manqué de se faire percuter par un éclair en passant sous un arbre, il a eu beaucoup de chance de ne pas être touché, surtout avec sa taille de géant.
Et c'est en ce jour parfaitement atroce que leurs regards se croisèrent à nouveau.
Ça ne ressemblait vraiment pas à l'une de ces scènes clichées comme le plus grand avait pu se l'imaginer, il était essoufflé car il venait de courir dehors pour se protéger de l'averse et de l'orage, les cheveux en bataille, trempé, les vêtements complètement en pagaille également, le pantalon plein de bouillasse, et enfin un air renfrogné sur le visage, et puis il y avait Kuroko, qui était lui verdâtre à cause de son indigestion, qui sortait pour acheter des médicaments et qui pouvait vomir d'un moment à l'autre.
Puis le plus petit était passé sous le nez de Kagami, tout comme l'ombre qu'il était.
Mais une lumière ne peut jamais rater son ombre du regard.
Alors il l'avait vu, et s'il n'était pas lui, il aurait pleuré toutes les larmes de son corps en voyant l'indifférence de cette personne qu'il chérissait vraiment.
Mais il est lui, ce mec borné et irréfléchi, celui-ci même qui court tout à coup après celui qu'il plus que tout, et qu'il serait capable d'aimer bien mieux qu'il pourrait le faire avec lui-même.
En fait, il avait aperçu ce magnifique faciès, et il en était si impressionné, et même si celui-ci paraissait malade et ravagé par le temps, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à cela : Il était encore si magnifique.
Alors, il avait rattrapé cette personne après plusieurs instants de léthargie.
Puis alors, leurs deux regards s'étaient à nouveau entrecroisés, entremêlés, noyés, Kuroko cette fois, s'arrêta, pour observer longuement ce garçon.
Cette lumière, qu'il avait lâchement fui il y a un an, en découvrant sa nouvelle passion, en découvrant ses sentiments pour cette personne et son manque soudain d'intérêt pour le basket, il avait lâchement fui et il ne l'avait pas regretté avant de voir à quel point les yeux de Kagami l'observait avec cette lueur, autant pleine de regrets que de douceur, autant de colère que d'amour, autant emplie de joie que de peur.
Alors, Kuroko, ému, avait décidé qu'il allait écrire tous ces ressentis sur le papier pour les graver à jamais sur des feuilles vierges remplies d'encre noire.
Puis, tout s'était fait spontanément, ils s'étaient enlacés, puis embrassés, comme si tout était évident, normal, banal.
Du moins, c'est l'image que cela renvoyait, pourtant à l'intérieur d'eux, rien n'a jamais été si coloré.
Le plus petit n'aimait pas les couleurs mais comme il aimait celles-ci, le hargneux n'était pas non plus ce type de personne à exhiber ses sentiments, mais il était tout près de pleurer de bonheur.
Mais il ne le fit pas, il pleura simplement à l'intérieur, tout en serrant son amour aussi fort qu'il put, pour qu'il ressente sa joie du plus profond de son être.
Kuroko aimait Kagami, mais il n'avait pas besoin de le dire car celui-ci avait bien compris, à cet instant où leurs regards s'étaient plantés dans le sable de celui de l'autre, ils avaient compris tout ça, tout ce qu'il se passait dans l'esprit de l'autre.
Ils étaient comme des nouilles instantanées, l'eau bouillante et les nouilles, l'un n'avait plus d'intérêt sans l'autre qu'il faisait vivre.
C'était magique, c'était magnifique.
C'est les yeux tels des voies lactées qu'ils retournèrent à l'abri dans le cocon de la maison remplie de débris du passé de Kuroko.
Finalement, cette journée était loin d'être pourrie, ils étaient si biens, là.
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100 OS Yaoi/kpop Pairing [RÉÉCRITURE]
Acak/!\Ce livre n'est pas terminé, mais j'en avais marre d'attendre, alors j'ai décidé de commencer à poster, ce qui m'encouragera à accélérer mon rythme d'écriture d'OS, si vous avez des commandes de ship, soumettez-les ! /!\ ...