༺ Chapitre 60 ༻

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_ Tu es prête ? Me demanda Happy alors que je sortais de ma chambre

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_ Tu es prête ? Me demanda Happy alors que je sortais de ma chambre.

_ Je crois qu'on est jamais vraiment prêt pour ça, répondis-je en souriant tristement.

Happy hocha la tête avant de me prendre dans ses bras pour me réconforter et m'assurer que tout se passerait bien. C'était en réalité un réconfort mutuel, Tony était pour lui aussi quelqu'un de très important dans sa vie. Il avait perdu un ami de longue date. Comme pour mon père, Happy avait toujours été là pour moi, et je lui en était très reconnaissante. Je lui avais parfois mené la vie dure pourtant, et il ne manquait jamais une occasion de me le rappeler. C'était notre manière à nous de se montrer que l'on tenait l'un à l'autre. Je me rendais enfin compte de l'importance qu'il avait eu dans ma vie depuis mon arrivée aux Etats-Unis, il y a maintenant sept ans. Sa présence à mes côtés aujourd'hui, pour rendre hommage à Tony n'avait pas de prix.

_ Ça va aller trésor, ne t'en fais pas, dit-il en souriant, ses mains sur mes épaules.

Je souris.

Concentrée sur les battements de mon cœur qui battait la chamade, je descendais les marches des escaliers en bois, aux côtés de Happy, lissant les plis inexistants de ma robe, signe de l'angoisse qui me gagnait petit à petit. Au loin, de l'autre côté des baies vitrées, je voyais le jardin au bord du lac, se remplir de toutes ces personnes chères à mon cœur, aux regards tristes, qui se recueillaient aujourd'hui pour les funérailles de mon père. Les voir toutes ici, me réchauffait le cœur.

Et, à peine mes pieds avaient-ils foulés l'herbe verte du jardin, qu'un jeune homme aux cheveux bruns, avança dans ma direction, d'un pas pressé. Il s'agissait de Peter, le regard triste et les yeux rougis. Pas un mot ne fut échangé avant que l'on se prenne dans les bras. Je resserrais l'étreinte. C'était la première fois depuis cinq ans, que nous nous retrouvions sans être menacés de mort imminente. Je savais ce que Tony représentait pour lui aussi, c'était son modèle, son mentor, et à travers cette étreinte je pouvais ressentir toute la tristesse qu'il éprouvait et tout le chagrin que sa perte lui causait.

_ Je suis désolé Evie, dit-il en se détachant.

_ Tu n'as pas à l'être Peter, répondis-je en souriant, merci d'être là aujourd'hui.

_ Je me devais d'être ici.

Je souris, j'étais heureuse qu'il soit là. Durant un court instant j'avais presque oublié les autres personnes tout autour, et les regards pleins de compassion qu'ils m'adressaient. Je frissonnais, malgré les températures estivales qui réchauffaient l'air, ne me sentant soudain plus aussi courageuse que quelques minutes auparavant après avoir écouté le message de mon père, qui m'avait donné tant de force. Tout s'emblait s'être évaporé. Mon cœur venait de s'emballer, j'avais l'impression d'être prise au piège, aucune issue de secours, l'air devint soudain difficilement respirable, je suffoquais. J'étais prisonnière de la compassion des autres qui m'assommait. Une crise d'angoisse...

𝐋𝐄 𝐅𝐑𝐄𝐑𝐄 𝐄𝐓 𝐋𝐀 𝐒𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐒𝐓𝐀𝐑𝐊 [𝚃𝚘𝚖𝚎 𝟸]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant