Chapitre 36

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Elle n'était rentrée dans l'appartement que depuis une demi-seconde, mais Hakim avait déjà sauté par-dessus le dossier du canapé, manquant de peu de s'étaler de tout son long sur le carrelage, pour se poster devant elle. Il observait son regard, sa bouche, ses mains, comme pour trouver des indices qui lui permettraient de comprendre comment elle allait. En réalité, il aurait été aussi simple de parler, mais il la connaissait assez pour se passer de mots. Elle avait l'air épuisée, un peu à cran, mais rien ne lui laissait deviner des larmes ou un état trop catastrophique. Et c'était le meilleur scénario qu'il ait pu imaginer.

Elle n'avait pas attendu pour se jeter dans ses bras. Sentir sa chaleur et ses bras qui l'enveloppaient lui apportait un réconfort immédiat. Tout était trop fort, ces derniers jours, tout était trop éprouvant. Alors la simplicité d'un câlin de l'homme qu'elle aimait, c'était vraiment tout ce dont elle avait besoin.

En resserrant ses bras autour de son cou, dans lequel elle avait enfouie sa tête, elle s'appliquait à parsemer une ligne de baisers, tout doux au départ, et qui gagnaient rapidement en intensité. Elle aurait pu le mordre au sang tellement elle avait besoin d'un contact animal.

Hakim avait un peu de mal à comprendre ce qu'elle cherchait à faire et ce dont elle avait besoin. Il l'adorait quand elle était aussi sulfureuse, mais il lui semblait étrange qu'elle agisse ainsi dans ce contexte. Alors dans un premier temps, il se contentait de savourer la sensation de sa bouche contre sa peau, en renforçant son étreinte.

Maé faisait glisser son sac de son épaule pour le laisser s'échouer par terre, avant d'avancer une première main sous le T-shirt du jeune homme. C'était électrisant de le sentir réagir et d'établir ce contact. Elle adorait le toucher, c'était devenu vital, indispensable à sa vie. De son ventre, elle passait à son dos, puis de son dos, montait jusqu'à ses épaules. Chaque fois qu'elle avait l'occasion de parcourir son corps, et chaque fois qu'elle ressentait son ventre se tordre de désir, elle comprenait ce qu'était le véritable amour. Quand cet amour éveille vos sens, quand il vous fait presque suffoquer de désir, quand l'envie de sentir l'autre contre soi est si puissante, l'amour n'a plus de limite. Et là, à cet instant précis, elle était déterminée plus que jamais à ne pas s'en imposer, des limites.

- Maé, tu veux pas m'expliquer avant d'attaquer mon cou avec tes crocs ? Il plaisantait, toujours curieux.

- Je t'expliquerais, mais là j'ai de meilleurs plans, elle murmurait en faisant migrer sa bouche vers ses lèvres pour s'en emparer.

- Et c'est quoi ton plan ? Il demandait, conscient que la tension entre eux ne pourrait que s'en trouver amplifiée.

- Que tu me fasses oublier tout ça. Tu sais, comme quand tu fais ce truc avec ta langue et tes doigts... elle lui chuchotait, le regard coquin, et la lèvre coincée entre ses dents

- Putain mais tu vas me rendre fou toi...

Les explications pouvaient bien attendre encore quelques minutes ou quelques heures, il avait une mission ! Et c'était une mission qui lui tenait particulièrement à cœur. Alors il la poussait vers la chambre, sans jamais rompre le contact physique, et il commençait à s'imaginer ce qu'il allait bien pouvoir faire pour être certain que plus rien n'occupe ses pensées à part lui. Mieux qu'imaginer, il fallait agir. S'il adorait quand elle prenait les rênes, il était clair qu'il prendrait pour ce moment toutes les responsabilités. Elle voulait oublier, elle allait oublier.

Très vite, Maé se trouvait dévêtue devant lui. Il aurait voulu se jeter sur elle comme une bête, mais il tâchait de prendre son temps, et de mesurer la chance qu'il avait d'avoir une femme comme elle dans sa vie.

EQUILIBRE INSTABLE [MEKRA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant