EQUILIBRE INSTABLE [MEKRA]

Chapitre 53

L'idée de fêter l'anniversaire de Maé, comme au bon vieux temps, avait germé dans l'esprit de Valentine, qui avait lourdement insisté auprès de tout le monde pour organiser une soirée dantesque et surtout sans enfants, dès leur retour de voyage de noce.

Ce n'était pas chose aisée pour Maé de s'imaginer de nouveau entourée de toute la bande. Elle était un peu mal à l'aise, n'ayant pu avoir de discussion avec qu'aucun d'entre eux. Si au moins Hakim avait pu s'imposer en précisant qu'ils étaient de nouveau ensemble, et que personne n'avait son mot à dire, peut-être que ça aurait été plus simple. Mais ce n'était pas prévu du tout, Hakim campait sur ses positions : pour le moment, personne ne devait savoir. Elle craignait le malaise, les silences gênants et le sentiment d'être de trop. Mais elle les aimait bien trop pour pouvoir se priver de leur compagnie plus longtemps. Alors elle avait accepté, de bon cœur, avec la volonté profonde de profiter d'eux.

Attelée à se préparer un thé à boire avant de partir pour rejoindre tout ce beau monde, elle n'entendait pas Hakim arriver derrière elle. La faisant sursauter, il déposait ses mains de part et d'autre de ses hanches, enfouissant son nez dans son cou parfumé. Elle ricanait en sentant sa barbe la chatouiller.

Rapidement, la bouche du jeune homme venait déposer des baisers tout le long de sa nuque, provoquant en elle d'incontrôlables frissons. Elle se demandait souvent si un jour, elle allait devenir insensible à ses attentions ou agacée par sa présence. Elle se demandait si un jour, ils deviendraient ce genre de couple chiant, qui reste ensemble par habitude, sans passion et sans tendresse. La vérité c'était que même quand il l'énervait, il lui plaisait. Alors ses paumes et sa bouche contre sa peau, elle perdait lentement pied, comme à chaque fois, incapable de dompter les feux follets qui sévissaient au creux de son ventre.

- Hakim...

- Quoi ?

- On n'a pas le temps.

- Je dois rendre des comptes à quelqu'un ? Il grondait contre son oreille.

- Non mais...

Il n'écoutait pas ses mises en garde, et faisait glisser une de ses mains jusqu'à la couture de sa jupe. Quelle idée de mettre une jupe s'il n'avait pas le droit de s'y aventurer. Lentement, il passait sous le tissu, et remontait sa main délicatement, faisant remonter avec elle son vêtement. Il caressait ses cuisses, ses fesses, se félicitant de l'effet qu'il lui faisait en voyant sa tête basculer en arrière et en entendant son souffle se faire plus lourd. Il avait l'impression de connaître son corps par cœur et de ne jamais s'en lasser. Il connaissait chacun de ses grains de beauté, chaque relief sur son corps, et il adorait ce sentiment. Il la connaissait par cœur, mais il voulait continuer de la découvrir.

- Arrête, on va être en retard... Elle essayait de s'indigner, sans être très crédible.

- Je m'en tape d'être en retard...

Agilement, ses doigts venaient côtoyer la bordure élastique de sa culotte en dentelle, avant de s'aventurer plus loin. Il était délicat, il était précis. Au touché, il sentait bien qu'elle ne voulait pas qu'il s'arrête. Il n'en avait pas vraiment douté jusqu'ici, mais là, elle ne pouvait plus faire semblant.