Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]

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Madinah.

Gare de Lyon / 30 juin 1997 / 13h14.

Amel - ... Je sais déjà que t'es en train de m'insulter dans ta tête, je sais que c'est pas bien mais j'arrive pas à l'oublier. Parfois j'en viens à me dire que c'est qu'un détail, le fait qu'on ait été allaitée par la même femme. J'me dis aussi que Hichem n'est pas arrivé sur ma route par hasard, ce qu'il s'est passé entre nous c'était écrit. Ça me fait mal d'y penser tout le temps et de faire semblant d'être indifférente.

Elle a soupiré avant de s'adosser au mur, je l'écoutais et je comprenais ce qu'elle pouvait ressentir ou du moins j'osais m'imaginer à quel point elle devait être frustrée. Néanmoins, je ne peux pas la rassurer et la conforter dans cette voie, je dois être là pour elle mais je suis son amie, je dois lui dire ce qu'elle doit entendre et non pas ce qu'elle aimerait entendre. J'ai posé ma main sur son épaule, avant de chercher mes mots, il ne faut pas que je sois trop brusque... Mais je ne sais pas comment lui dire ça.

- Amel, c'est grave ce que tu es en train de dire. Tu ne peux pas nier ce fait, il ne peut rien se passer entre vous, religion à part vous êtes peut-être compatibles mais je pense qu'il y a une raison à ce que votre histoire s'achève si violemment. Cet homme n'est pas fait pour être ton futur époux, le père de tes enfants. Amel t'en es consciente ? Hein ?

Amel - Je sais, je sais... Mais, j'ai pas fini mon histoire, si seulement c'était que ça. Hichem et moi on a un peu dépassé les limites, sous le feu de l'action, étant donné qu'on avait la maison à nous tout seul on a... On a commencé à se... On s'est... Je sais pas comment le dire sans être trop crue mais en gros notre baiser s'est vite intensifié et on avait tout oublié sur le moment, on profitait juste de l'instant sans penser au reste. Il a stoppé notre baiser avant que ça n'aille plus loin mais, je sais qu'il l'a fait à contre cœur et je regrette de pas avoir su me contrôler. Je suis toujours aussi faible en sa présence et... J'suis dépassée par les événements, depuis ce jour-là je ne fais qu'y penser. J'sais plus quoi faire Madinah, j'arrive pas à passer à autre chose, j'ai l'impression que même quand je suis sur le point de l'oublier il se passe un truc je me remémore tout... En fait, j'ai l'impression que ça s'empire.

Elle a l'air tellement affectée, ça me brise le cœur, et je réalise que l'amour fait des ravages. J'ai été aveuglée par tout ce que je voyais, toute cette publicité mensongère autour de ce sentiment, je n'y croyais pas et pourtant dernièrement, j'ai baissé ma garde. J'en fais actuellement les frais, et Amel en souffre aussi. Alors, l'amour nous fait perdre la raison... J'en ai la chair de poule.

- Amel... Tu es vraiment amoureuse de lui, c'est presque flippant.

Je l'ai prise dans mes bras, lui faire la morale serait inutile, elle a seulement besoin de réconfort.

- Il faut que tu restes forte et que tu continues à lutter contre tes pulsions, tu ne dois pas craquer ni faiblir de nouveau face à lui, d'accord ? Je suis sûre qu'un bien se cache derrière toute la souffrance causée par cette relation impossible, j'en suis sûre Amel, tu verras que la vie est belle parfois.

Elle s'est contentée de me serrer fort contre elle pendant quelques instants puis on s'est détachées l'une de l'autre. Elle m'a souri et a posé sa tête sur mon épaule.

Amel - ... Et toi ? T'as l'air au bout de ta vie, qu'est-ce qu'il s'est passé, c'est encore Sam ?

Je n'ai pas envie de lui prendre la tête avec mes soucis. Elle a déjà assez de choses en tête alors si je lui raconte... Je préfère éviter de tout rapporter à ma vie. J'ai soupiré avant de répondre.