Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]

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Madinah.

Parc / 29 juin 1997 / 7h53.

Il m'a fixée longuement, sans rien dire, il avait l'air perdu dans ses pensées. Il a raison, moi qui suis de nature bavarde, voilà que je reste silencieuse face à celui que j'aime. J'aimerais bien savoir quand est-ce que tout est parti en vrille, moi aussi. En voyant que je m'apprêtais à rétorquer, hésitante, il m'a interrogée du regard.

- ... Sam, c'est moi la fautive. En ce moment, comme tu l'as remarqué, ça va pas fort. J'ai quelques problèmes mais c'est pas important... Ça influe juste un peu sur mes humeurs et sur mon attitude, alors vous êtes touchés mais vous devriez arrêter de vous en faire. Tout ira mieux, mais je te rassure : ce n'est pas contre toi. J'me dis seulement que ma vie a trop changé en quelques mois. J'aimerai retourner à l'instant où tout a commencé à changer pour éviter tout ce qui a suivi...

Sam - Tu veux en parler ?

J'ai hoché la tête de gauche à droite, et il a souri tristement.

- Nan, c'est nos derniers instants avant ton départ. J'veux pas plomber l'ambiance.

Je me suis forcée à sourire et il a passé son bras autour de mes épaules avant de caler ma tête contre son épaule. J'avais la gorge nouée et le cœur serré mais je devais rester forte, même si cette situation m'attriste. Après son départ, je n'aurais plus besoin de faire semblant, et s'il est loin de moi... Alors peut-être que tout ira mieux, oui, s'il se trouve loin de moi, je passerai rapidement à autre chose.

Sam - Arrête de faire la fille forte qui se retient de pleurer, pleure un bon coup, j'suis là pour ça.

- Sam je ne me retiens pas de pleurer, je vais bien.

J'ai souri et il m'a serrée un peu plus fort contre lui. Mon rythme cardiaque a augmenté et j'ai fini par me débarrasser de cette boule au ventre que j'avais depuis tout à l'heure. J'ai soufflé, soulagée, et j'ai fini par lui dire ce qui me rongeait doucement de l'intérieur, une nouvelle fois. J'ai toujours dû lutter pour dire ces mots, pourtant cette fois, ils m'apparaissent si légers.

- Tu vas me manquer.

Sam - Toi aussi, tu vas me manquer à un point, tu n'peux pas imaginer.

Il a commencé à s'amuser avec mes cheveux, et nous sommes restés ainsi quelque temps sans parler. J'appréciais ces moments simples, ce genre de moments sur lesquels je devrais tirer un trait.

Sam - Tu te souviens du jour où on s'est rencontrés ?

- Comme si c'était hier.

Sam - Je n'arrête pas d'y repenser ces derniers jours. Tu vois, j'avais passé une journée de merde et t'as réussi à effacer tout ça en si peu de temps... J'ai compris directement que tu n'étais pas n'importe qui et qu'on serait sûrement amenés à nous revoir, dans un futur proche ou lointain peu importe. J'espérais seulement que nos chemins se croisent à nouveau, pour qu'on puisse finir notre discussion et parce que tu m'avais fait bonne impression.

- J'étais loin d'imaginer que tu serais le frère du futur mari de ma sœur, mais ça m'a rassurée de voir que tu étais son frère. J'me suis dit qu'il devait être quelqu'un de bien tout comme toi dans ce cas.

J'ai esquissé un sourire et il a souri aussi avant de regarder droit devant lui.

Sam - Nassim et moi on n'a rien à voir, tous les deux. Tu le sais autant que moi.

- C'est vrai, vous êtes si différents. J'ai toujours du mal à comprendre ce qu'il s'est réellement passé entre vous, tu sais.

Sam - C'est pas important.