Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]

84.

Madinah

J'ai besoin de toi maintenant, mais je ne te connais pas encore.

Chez Madinah,
7 mars 2007,
17h01.

Les jours sont passés à une vitesse folle, nous sommes revenus en Angleterre et on a repris nos vies insipides. Issam n'est plus très présent comme il me l'avait dit, il passe son temps à la salle de sport, à s'entraîner ou au stade. De mon côté, rien de nouveau, les nausées ne sont plus aussi intenses, et j'ai compris que c'était vraiment l'odeur de la viande en général qui me rendait comme ça. J'ai décidé de varier un peu plus, en préparant plutôt du poulet ou du poisson, et ça marche.

Bref, du coup, Soumaya a prévu de passer cet après midi pour qu'on aille faire une petite balade avec nos enfants. C'est bien de leur faire prendre l'air, malgré la fraîcheur, ils ont besoin d'air frais donc on compte sortir un peu. Les filles vont venir aussi, ça sera un peu une sorties entre copines.

Je m'étais déjà vêtue, une longue robe grise en maille avec un collant noir épais et un long manteau noir. J'ai mis une écharpe avec des motifs pied-de-poule et des UGG noires. J'étais pas maquillée, j'avais pas la force pour faire cet effort, et Hajar était couverte de la tête aux pieds, emmitouflée dans une couverture bien épaisse, aucun risque qu'elle tombe malade.

J'ai fais une dernière vérification de la maison, fenêtres fermées, gaz éteint, fils débranchés, et j'ai pris Hajar avant de la mettre dans sa poussette et on est sorties. Soumaya nous attendait, juste là, avec son fils dans la poussette également. Son fils s'appelle Suleyman, et voilà un mois qu'il est sur Terre. Ça pousse vite, les gosses.

Soumaya - Le plus beau duo mère/fille de tout Londres est dans la place !! Ça va ?

Elle m'a tapé la bise et j'ai ri.

- Ça va et toi ?

Soumaya - Al Hamdûlilah.

- Les filles nous attendent au parc ?

Soumaya - Ouais, elles ont préparés une sorte de goûter apparemment, pour les « deux mamans en herbe ». J'ai hâte de voir c'que ça donne.

- Et moi donc.

On a commencé à avancer, en avançant vers le parc, et j'ai ressenti à nouveau cette sensation d'être suivie, traquée, épiée. J'ai pris sur moi et je me suis convaincue que je psychotais mais-

Soumaya - Reste calme, je crois qu'on est suivies, ça doit être les paparazzis. Couvre bien Hajar.

Elle a baissé le « toit » de sa poussette et j'ai fais de même. Comment est ce qu'elle arrive à garder son calme en étant consciente d'être suivie, et surtout, ça venu dire que je n'étais pas folle... On était vraiment suivies.

Soumaya - Fais comme si de rien était, on arrive bientôt au parc.

On a continué à avancer jusqu'au parc et on a pu voir les filles, assises autour d'une petite table entourée de bancs, et la table était déjà remplie de nourriture. J'ai souri en voyant ça, elles sont folles, elles se comportent comme si on était en été ou en printemps, alors qu'il gèle. On s'est assises avec elle et elles ont directement sautés sur les poussettes, c'était drôle à voir, elles étaient obsédées par les bébés.