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Madinah.

Chez Madinah / 14 juin 1997 / 16h55.

Parmi toute ma garde-robe, une pièce avait retenu mon attention plus que les autres : une mini-jupe moulante en cuir noire. Ibtissem me l'avait offerte à une période où elle voulait me voir plus féminine. Je ne l'ai jamais mise de toute ma vie, elle était trop courte à mon goût, pourtant aujourd'hui j'ai bien envie de la tester. J'ai attrapé un chemisier vert kaki et j'ai enfilé la tenue complète avant de me regarder dans la glace... Je confirme, elle est très courte, je doute d'être apte à pouvoir faire le moindre mouvement sans qu'on ne puisse voir ma culotte. J'ai longuement hésité et finalement, j'ai décidé de la garder malgré tout car si je ne la mets pas aujourd'hui, je ne la mettrais sûrement jamais. J'admets avoir fait la plouf pour savoir si je devais m'habiller ainsi ou partir sur une tenue plus simple, la réponse était sans appel : cette jupe devait voir le jour aujourd'hui.

Je suis donc passé au maquillage, j'ai seulement mis du mascara, de l'anticerne et un peu de fard à paupières sans oublier de maquiller mes lèvres comme à mon habitude. J'ai choisi de mettre mes Air Force 1 blanches puis j'ai fait mon sac pour la nuit, avec un pyjama et le strict nécessaire. L'horloge affichait 17h45... Je ne serais jamais à l'heure, quinze minutes ne seront pas suffisantes pour arriver chez Shérazade, à moins qu'on me récupère en hélicoptère. Je me suis précipitée malgré tout et j'ai mis toute la nourriture dans un grand sac cabas. J'ai soupiré en voyant tout ce que j'étais censée me trimballer jusqu'à chez elle : le gros sac de nourriture, mon gros sac d'affaires et mon sac à main.

- Je ne vais jamais y arriver...

J'ai tout de même trouvé une solution, j'ai mis mon sac à main dans mon sac d'affaires que j'ai mis sur mon épaule droite et j'ai dû porter l'autre sac, assez lourd, avec ma main gauche. Je suis descendue de chez moi et contrairement à ce que je pensais, ma jupe ne remontait pas tant que ça. J'étais donc en train de marcher vers l'arrêt de bus lorsqu'on a crié mon nom, je me suis retournée et j'ai vu Sam au volant d'une voiture. J'ai ouvert grand les yeux et il était mort de rire, il a ralenti et s'est arrêté près de moi avant de me regarder de haut en bas, choqué.

- Sam ?! Mais tu- Elle est à qui cette voiture ?

Sam - C'était à Nabila. J'devais la réparer depuis un moment, parce que j'avais fait un accident avec en février mais j'avais pas encore assez d'argent pour ça.

- C'est trop cool, mais tu l'as réparée maintenant alors que tu pars dans deux semaines ?

Sam - Ouais, comme ça j'peux faire ce que j'veux sans restriction pendant deux semaines.

Il est d'une logique implacable, je n'ai pas pu m'empêcher de rire, il a une de ses manières de penser...

- Si tu le dis...

Sam - Sinon tu vas où comme ça, avec ce gros sac ? Tu ramènes du linge à ton mec en prison ou quoi ?

Il me regardait avec un sourire en coin, il se fout de ma gueule, en plus !

- Haha ! Très drôle, j'te retourne la question, tu vas où ?

Sam - J'faisais un tour, vu que j'viens de récupérer ce bolide. Bref, monte j'te dépose.

J'ai levé un sourcil avant de poser le sac cabas sur le sol.

- Tu sais même pas où je vais...

Sam - J'ai passé ma journée à la cuisine pour une fête à laquelle tu dois être pour 18h... T'es en retard d'ailleurs. Mais bon, tu dois sûrement aller ailleurs... Ton gros sac de taularde, là.

Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant