Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]

58.

Madinah.

Hôtel / 27 juin 1998 / 23h12.

Il m'a regardée, les yeux grands ouverts, et j'ai ri nerveusement avant de baisser la tête. La honte, qu'est-ce que je viens de faire... ? Alors c'est donc ce qu'il se passe lorsqu'on décide de ne plus réfléchir ? Je l'ai fait, sur un coup de tête, mais j'ai aimé ça bien que je sois gênée, je n'ai pas de regrets. J'ai passé ma main dans mes cheveux et, n'osant affronter son regard, j'ai fixé mes pieds nus sur la moquette. Sa réaction se faisait tellement attendre que j'ai fini par me dire que c'était une erreur, et que je devais m'excuser.

- Je suis d-

Il a posé sa main sur mon menton, délicatement, et a relevé ma tête. Nos regards se sont alors affrontés et la tension dans l'air était différente de tout ce qu'on avait déjà pu connaître avant. Il avait les joues légèrement rosies, ce qui m'a arraché un petit sourire, mais je n'arrivais plus à réfléchir et mon cœur battait de plus en plus fort, de plus en plus vite.

Sam - Nan, t'as pas intérêt à t'excuser.

Il a caressé ma joue et a collé son front au mien, en souriant de toutes ses dents.

Sam - J'ai voulu t'embrasser tellement de fois, mais je trouvais pas le courage parce que... Parce que pour moi, t'es pas comme les autres filles que j'ai pu connaître. J'voulais prendre mon temps avec toi, j'étais prêt à prendre sur moi, je voulais pas te presser... Mais, j'aime quand tu prends des initiatives.

Il a posé ses mains sur mes hanches et j'ai regardé ses mains l'une après l'autre, avant de le regarder dans les yeux à nouveau, l'esprit embué.

Sam - J'ai plus envie de partir maintenant... J'crois que j'veux rester avec toi.

J'ai esquissé un sourire avant de passer mes bras autour de sa nuque. Je dois avouer que je ne veux pas non plus qu'il parte, après ce qu'il vient de se passer. Si seulement il n'y avait pas ce match demain... Nous aurions pu passer plus de temps ensemble.

- J'aimerais que tu restes aussi, mais...

Sam - Je sais, je sais. J'me rattraperai après tout ça, promis.

J'ai hoché la tête de haut en bas et il s'est penché pour m'embrasser à nouveau, mais, cette fois, ça a duré plus longtemps que la première fois. C'était inexplicable, je me sentais flotter dans les airs, comme si j'étais en plein mirage. Je pense que mon cœur a été tellement secoué, au cours de cette journée, que je suis encore plus amoureuse de lui et que je vais avoir du mal à trouver le sommeil. Ses lèvres étaient douces et avaient un petit goût sucré, puis même si ce baiser était maladroit, ne sachant comment m'y prendre, je sentais cette foutue barbapapa imaginaire enrouler mon cœur. Il a fallu qu'on se détache, et alors qu'il s'apprêtait à s'emparer à nouveau de mes lèvres, j'ai mordu ma lèvre...

Je dois le repousser, il faut qu'il s'en aille, mais pourquoi est-ce que j'en raffole ? Je crois que l'affection qu'il me transmet à travers ces baisers était plus forte que tout ce que j'avais pu connaître... J'ai peur de devenir accro, mais ce que je ressentais à cet instant était bien trop beau pour que je fasse une croix dessus aussi rapidement. Je n'ai pas lutté et j'ai accepté son baiser, qui ne dura pas plus longtemps que les précédents, avant de finalement retirer mes mains qui entouraient son cou. Je les ai posées sur les siennes, elles-mêmes posées sur mes hanches, et j'ai fui son regard, sentant qu'il me fixait ouvertement. La chaleur avait envahi tout mon visage, à nouveau, et dans ma tête c'était le carnaval... Je l'ai eu, mon premier baiser, et c'était bien.

- Wouah tu... T'embrasses vraiment bien. J'crois que si tu continues, on ne va pas s'arrêter, c'est addictif, c'est... Wouah.

Il a éclaté de rire et j'ai finalement retiré mes mains des siennes, il m'a lâchée également avant d'approcher son visage du mien, avec un sourire en coin. J'ai retenu ma respiration, craignant qu'il ne se joue de mon point sensible et qu'il m'embrasse à nouveau, mais il ne l'a pas fait.