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Madinah.

Chez Madinah / 20 juin 1997 / 18h36.

Doha - J'me suis forcée à ne pas y croire, je me suis dit que si elle avait pu avoir un enfant de mon mari et moi non c'était un signe. Et dans ma tête, tout s'est emmêlé, j'ai paniqué et les jours suivants cette rencontre, je ne faisais que d'y penser. J'me suis dit que t'étais en danger avec elle, que tu serais mieux avec nous... L'idée de te retirer à ta mère m'est passée par la tête, j'ai voulu t'enlever mais j'ai jamais mis mon plan à exécution. J'allais devoir tout expliquer à Issa, et elle serait revenue vivre avec nous. Je ne voulais pas que ça se passe ainsi, et au-delà de ça, j'trouvais ça trop cruel après tout ce que j'avais déjà fait. J'ai décidé de ne pas en parler à Issa mais je suis allée trouver Juwayriya et je l'ai faite chanter. J'avais le droit de te voir quand je le souhaitais et en échange je n'en parlais pas à Issa. Elle n'avait aucune envie qu'il soit mis au courant de ton existence pour la simple et bonne raison qu'après avoir été jetée comme une malpropre et avoir découvert sa grossesse, elle avait tenté de lui révéler... Mais qu'il l'a à nouveau envoyée balader, sans lui donner l'occasion de dire ce qu'elle voulait. Sa fierté en avait pris un coup...

Issa - Si j'avais su, j'aurais écouté ce qu'elle avait à me dire...

Ali - C'est trop tard pour y penser, Issa.

Il avait lancé ça froidement, tandis que les informations s'agglutinaient dans mon cerveau sans que je ne puisse réellement les traiter.

Doha - ... Je termine. Face à cette humiliation, elle a décidé de se débrouiller seule et de ne jamais lui en parler. Elle voulait prouver qu'elle n'avait besoin de personne pour s'en sortir et qu'elle avait de l'amour propre. C'était une femme tellement courageuse, je l'ai toujours admirée au fond bien que je l'ai haïe plus que quiconque, encore une fois elle prouvait qu'elle avait du caractère. Elle a accepté que je puisse te voir quand je le souhaitais, je te considérais comme ma propre fille et à chaque fois que je devais te dire au revoir, mon cœur se déchirait. Je t'aimais plus que tout au monde et pourtant tu n'étais pas de mon sang. Je t'ai nourri, couvert de cadeaux, j'oubliais même que tu n'étais pas mon enfant parfois. Et du jour au lendemain, elle ne voulait plus que je vienne te voir, tu devais avoir 2 ans, à cette époque. Elle m'a posé un ultimatum : ou je restais loin d'elle et de vous tous, ou je risquais de me séparer de mon mari pour tous ces mensonges. Elle était prête à révéler ton existence à Issa, si je n'arrêtais pas de venir te voir. J'ai pas compris directement pourquoi elle avait changé d'avis... Mais, elle replongeait lentement dans la drogue et j'étais spectatrice de son suicide progressif. J'ai préféré couper les ponts, pour ne pas que mon couple en prenne un coup mais je souffrais loin de toi. Alors, pour la deuxième fois, j'ai commencé à penser au kidnapping. J'étais prête à passer à l'acte, même si ça impliquait de devoir mentir à Issa sur ton identité.

J'ai froncé les sourcils, depuis le début, je ne réagissais pas trop, sous le choc je présume, mais là ça fait beaucoup. Doha est réellement timbrée, je ne veux pas avoir affaire à des personnes comme elle. Elle a avoué avoir voulu me kidnapper déjà deux fois, avoir volé celui que ma mère aimait par pure jalousie ou je ne sais trop quoi, elle l'a droguée par jalousie, elle l'a fait chanter pour me voir... Comment est-ce que ma mère a-t-elle supporté tout ça ? J'aurais déjà commis un meurtre à sa place, ma mère était très courageuse, je n'arrive pas à y croire. Doha est folle, il faut l'interner très sérieusement... C'est très grave. Je n'ai pas envie d'être liée à cette psychopathe, qui sait ce qu'elle peut faire, moi qui pensais qu'elle était juste méchante. Elle n'est pas forcément méchante, mais je pense qu'elle a un trouble psychologique pour être honnête.

Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant