79.

103 11 6
                                    


Issam

Je veux faire disparaître ta tristesse et ta douleur.

Chez Issam,
13 septembre 2006,
8h48.

- Madinah, calme toi, je sais que c'est soudain et que c'est de la folie mais je t'assure que tu le regretteras pas. J'te demande même pas de t'en occuper, je le ferais, c'est pas un soucis, j'veux juste que t'acceptes ma décision. Si ça avait été une source de malheur, j'aurais jamais accepté mais regarde moi son joli minois... Elle est trop mignonne, tu peux pas m-

Elle a commencé à rire, et plus elle riait, plus je lisais de l'hystérie sur son visage. Elle me regardait avec incompréhension et a souri en regardant le bébé.

Madinah - En fait, j'attends toujours que tu me dises que c'était une blague parce que j'suis pas sûre de comprendre. Pourquoi t'as accepté comme ça, sans même prendre le temps de me demander mon avis ? Le bébé ne me dérange pas en lui même mais c'est juste tes agissements qui me font mal... Issam s'il te plaît, dis moi que tu rigoles.

- Tu comprends vraiment rien...

Madinah - Nan, n'inverse pas les rôles, mon chou, c'est toi qui comprends rien. Est ce que tu veux bien m'écouter deux minutes ? Je vais résumer la situation, ça fait...

Elle a compté sur ses doigts et m'a montré 3 doigts, avec un sourire nerveux.

Madinah - Ça fait presque 3 mois qu'on est mariés, c'est encore récent, et je suis sûre qu'on a déjà parlé du fait que je ne voulais pas d'enfants directement après le mariage. Il y a une bonne raison à tout ça, j'ai perdu trop de temps, loin de toi, et je voulais qu'on puisse rattraper le temps perdu et qu'on s'amuse rien que tout les deux. J'aurais aimé qu'on voyage, qu'on vive comme un jeune couple pendant quelques années, sans traîner de lourdes responsabilités derrière nous, je voulais prendre mon temps pour avoir un enfant...

Sa voix a commencé à partir dans les aigus, comme si elle était sur le point de pleurer. Je sais que j'ai merdé, mais, je l'ai fais pour une bonne raison. J'suis pas un con, me prenez pas pour c'que je suis pas. Vous croyez que j'y ai pas réfléchi à tout ça ? J'ai pensé à ce qu'elle dirait et à sa réaction au moins cent fois avant d'accepter mais j'étais pressé par le temps et je n'avais plus le choix.

Je devais assumer cet enfant, bien que nous n'ayons aucun sang en commun, je l'ai aimé dès que j'ai appris son existence. J'ai pris soin de sa mère au mieux pour que la fin de grossesse se passe bien, j'ai vraiment mis toute mon énergie pour qu'il puisse naître dans de bonnes conditions et inconsciemment je me suis attaché à ce petit bout de chaire avant même qu'elle ne pointe son nez.

Je l'aime déjà, d'un amour inconditionnel, comme si c'était vraiment ma fille et je ne peux pas la laisser comme une inconnue. J'ai veillé à ses côtés depuis sa naissance, j'ai pris soin d'elle même avant sa naissance. Tout ça me paraît irréel, c'est vrai que tout s'est passé si vite, en un mois et demi, j'ai rencontré sa mère et voilà qu'elle nous a quitté en me laissant cette petite princesse.

Madinah - Et le pire c'est que tu le savais mais qu'est ce que tu as fais ? Tu as détruit tout mes projets en un instant, t'es conscient de ce qu'il va se passer ? On vient à peine de se marier ! Notre couple n'est pas encore si solide pour assumer la garde d'un enfant sans frôler le divorce à cause de tout ce que ça implique.

Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant