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Madinah

Remercie ceux qui ont été là pour toi...

Hôpital,
8 juin 2006,
9h10.

L'infirmière avait quitté la chambre et Doha était à présent face à moi, elle me regardait, en cherchant ses mots. Je la fixais en fronçant les sourcils, qu'est ce qu'elle fait ici ?

- Pourquoi est ce que tu es là ? Qui t'as dit que j'étais ici ?

Doha - J'avais toujours un œil sur toi, tu sais, une de mes amies a aménagé près de chez toi. Tu lui as déjà parlé, et elle t'as beaucoup apprécié d'ailleurs. Sa fille était dans le coin quand il y a eu l'accident, et elle l'a rapporté à sa mère, alors elle est venue me le dire. J'ai appelé les hôpitaux des environs pour savoir où est ce que tu étais et je suis venue.

- Ta copine ? Tu m'espionnais ?

Doha - Nan, jamais de la vie, je me contentais de vérifier que tu allais bien. C'était le fruit du hasard si ma copine a aménagé dans ton quartier. Je sais que tu me vois comme une folle mais je ne suis pas si dingue... J'ai... J'ai hésité à venir, on ne se parle jamais et tu ne veux plus rien à voir avec moi, ce que je peux comprendre. Seulement, à mes yeux, tu es ma propre fille, je ne pouvais pas rester là à ne rien faire, ça serait indigne.

Je ne savais pas trop si je devais bien le prendre pour pas, je sais qu'elle a un problème mais vous savez, elle me fait de la peine en vrai. Ce qu'elle a vécu n'a pas dû être facile au cours de sa vie et malgré tout elle a su se montrer douce avec moi par moment. J'ai du mal à la cerner, mais je sais qu'elle n'est pas si méchante.

- Pourquoi est ce que tu t'accroches autant à moi ? Après tout ce qu'il s'est passé.

Elle a souri tristement avant de s'asseoir au bout de mon lit, le regard rivé vers la fenêtre.

Doha - Je t'ai élevée, en quelques sortes, ça n'a duré que quelques années et après ça j'ai essayé de me forcer à te détester mais c'était inutile parce que tout l'amour que je te portais quand tu étais plus jeune était toujours enfouis au plus profond de mon cœur. À mes yeux, tu restes ma fille, peu importe qu'on ne partage pas d'ADN ou je ne sais trop quoi, alors... J'ai beau essayé de te laisser vivre ta vie, je ne peux pas, je veux juste m'assurer que tout se passe bien pour toi.

- Je n'ai aucun souvenirs de toi, j'étais trop jeune, j'imagine.

Doha - C'est pas grave, c'est normal.

- Je... Je suis désolée, pour tout ce que tu as pu vivre à cause de moi ou de ma famille. J'ai l'impression qu'on a en quelques sortes gâché ta vie.

Doha - Tout n'est jamais tout blanc ou tout noir dans la vie, et, je n'en veux à personne dans toute cette histoire. J'avais besoin de m'accorder plus de temps et d'amour, c'est tout, j'ai voulu combler mon manque avec les gens qu'il y avait autour de moi. Juwayriya était ma meilleure amie, et je l'aimais plus que quiconque, elle me comprenait sans que je dise le moindre mot, en général... Et j'ai passé de très bons moments en sa compagnie, mais, j'ai fini par tout gâcher toute seule. Elle m'a fait du mal, oui, mais je n'ai pas été un ange avec elle non plus. Tout ce qui m'est arrivé était mérité, tout. Puis, ça serait plutôt à moi de m'excuser, je dois avouer que j'ai fais le plus de mal autour de moi.

Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant