Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]

14.

Madinah.

Kebab / 7 mai 1997 / 13H04.

Amel venait de dire ça sans mesurer ses propos. Je ne lui ai jamais rien dit, et je ne suis même pas sûre de ce que je ressens alors il est trop tôt pour s'avancer. Et, on ne se tourne pas autour, il ne se passe rien entre lui et moi. J'étais tellement choquée par ce qu'elle avançait que je n'ai pas répondu de suite, et c'était sans compter sur le regard meurtrier que Kawtar me lançait.

- ... Nan, il n'y a rien entre lui et moi, tu te fais trop de films.

Elle a haussé les épaules en souriant avant de boire une gorgée de sa canette.

Amel - Si tu l'dis, mais tu sais, j'vois bien qu'il te plaît et que c'est réciproque. Tu verras que j'avais raison.

- N'importe quoi...

Kawtar - Il s'est passé quoi ? J'ai raté un épisode ?

Elle parlait sèchement, voilà, c'est également pour ça que je ne lui ai pas parlé de ce que je pensais ressentir. Elle déteste Jessim et ne voudrait pas que j'entretienne une quelconque relation avec lui.

- Mais rien, 'fin comme toujours quoi... Quand on s'croise, on se salue et on parle un peu c'est tout. Y'aura jamais rien entre nous, tu peux me croire.

Je le sais parce qu'on ne joue pas dans la même cour et que je ne lui dirais jamais ce que j'ai sur le cœur. Je peux me contenter de cette relation, dans laquelle je l'apprécie secrètement, ce n'est pas si horrible...

- Amel, faut vraiment que t'arrêtes de te faire des films.

Amel - Mais puisque je vous dis que mon cousin est complètement obsédé par toi ! Il n'arrête pas de me demander de tes nouvelles, il te regarde pas comme il regarde les autres, je suis sûre de moi, il t'a dans son viseur. J'le vois quand même, on a grandi ensemble, c'est mon frère.

- T'as grandi avec lui ?

Amel - Ouais, quand je dis que c'est mon frère, je pèse mes mots. Ma mère avait beaucoup de problèmes de santé, aussi loin que je me souvienne, elle passait tout son temps à l'hôpital et mon père travaillait. Quand j'étais toute petite, j'ai vécu chez Jessim, mais j'étais discrète donc personne ne l'avait remarqué... Nos mères étaient sœurs et d'ailleurs elle m'a donné le sein quand j'étais bébé, donc c'est mon frère, oui.

Kawtar - Attends, tu veux dire que... Genre potentiellement, tu peux pas l'épouser ?

La tête d'Amel s'est décomposée et elle a affiché une tête dégoûtée.

Amel - Berk, t'es sérieuse ? Jamais de la vie, ne me dis pas que t'as cru que je l'aimais ?

Kawtar - Nan nan, c'est juste que... Bref on s'en fout, tu disais, Jessim et Dinah ?

- Euh, j'vous dérange pas ? Donc j'ai pas l'droit de donner mon avis ?

Amel - Bon, on est entre copines... On peut tout se dire, nan ? Tu le trouves comment ?

- De qui, moi ?

Amel - Bah non, Jacques Chirac. Oui toi ! C'est de toi qu'il est question, ma chérie.

- Ah euh... Bah, il est normal.

Kawtar - Bref, on s'en fout, c'est pas notre vie.

Amel s'est tournée vers elle et Kawtar m'a souri, elle a dû sentir mon malaise. On a rapidement changé de sujet et on a fini de manger assez rapidement. Après ça, je suis partie à la mosquée pour prier le dohr et je suis allée à la bibliothèque. Sur le trajet entre la mosquée et la bibliothèque, j'ai aperçu Sam, au loin. Il ne m'avait pas vue alors j'ai continué ma route et à mon arrivée, Ismaïl était déjà là.