21.

263 28 4
                                    


Madinah.

Lycée / 22 mai 1997 / 16H33.

- Rien de grave... On a juste quelques trucs à régler mais, rien de grave.

Amélie - Cette salope a osé me voler mon petit copain !

Elle s'adressait au type qui se trouvait à ses côtés, le fameux Farid. Il se contentait de me regarder de haut, en souriant, le tout avec insolence. Il a l'air de s'y plaire, dans ce rôle de voyou, pourtant quelque chose me dit qu'il n'est pas ce qu'il prétend être. Je suis sûre qu'une baffe lui détendrait son slip. Amélie m'a montrée du doigt à son ami et j'ai soupiré en le voyant s'avancer vers moi. Amel regardait la scène, dans l'incompréhension la plus totale. Il avait une démarche de faux délinquant et s'est arrêté devant moi, après avoir jeté son bâton de sucette au sol. Pathétique, vraiment. Je le regardais sans sourciller.

Farid - T'as pas honte de toi, la kehloucha ?

Je perds mon temps ici, j'ai autre chose à faire donc j'ai tchipé avant de reprendre mon chemin, en le snobant. Je n'ai même pas pu faire deux bas que ce salaud m'a attrapée par les cheveux. J'ai donc été retenue et je me suis retournée brusquement en manquant de tomber, avant de le toiser. C'est tellement humiliant, il ose me toucher et qui plus est, il ose toucher à mes cheveux ? J'ai bien horreur qu'on y touche sans mon consentement, alors je sentais ma rage et ma frustration augmenter rapidement.

J'aurais préféré qu'il m'insulte, pour être honnête, je ne supporte pas le contact physique avec n'importe qui. En voyant l'air amusé et fier qu'il affichait et le sourire d'Amélie, je n'ai pas pu rester immobile et je l'ai repoussé violemment en réussissant à me libérer de son emprise. Je ne sais pas me battre mais je ne peux pas laisser passer ça .

- Retire tes mains parce que j'vais m'énerver.

Il s'est mis à rire, comme s'il ne me prenait pas au sérieux alors j'ai froncé les sourcils. Amel m'a attrapée par le bras avant de le regarder avec mépris et s'apprêtait à m'embarquer avec elle mais je n'étais pas de cet avis.

Amel – Ignore-le, viens on y va...

- Nan mais t'as vu ce qu'il a fait ? J'peux pas partir comme si de rien était !

Farid - Tu vas faire quoi ? Appeler ta mère ? Ah ouais merde, j'avais oublié qu'elle avait pris une dose de trop... Tu vas rien faire, sale traînée, et tu le sais très bien. C'est bien toi qui as cherché les problèmes avec Amélie, nan ? Bah, récolte ce que t'as semé. C'est simple, s'en prendre à elle c'est comme s'en prendre à moi donc je vais te niquer toi et tous tes morts.

Il souriait en tenant ces propos plus que choquants. Je me suis mise à trembler de colère et mes yeux se sont légèrement humidifiés, je refuse de pleurer de haine à cause d'un vulgaire chien comme lui. Je n'ai qu'une envie, lui refaire le portrait, quoiqu'il m'en coûte. J'ai serré les poings, en entendant ce qu'il venait de dire, et je n'ai pas pu m'empêcher de lui renvoyer l'ascenseur.

- Franchement, vas niquer ta mère sale rat. Ta mère la grosse pute qui s'fait baiser par tout le quartier... Sa fouf' plus sale que la Seine... À c't'heure-ci un d'tes amis est sûrement train de se faire suc-

Il m'a giflée, je ne l'avais pas vue venir celle-là. J'ai tenu ma joue quelques instants avant de lever ma main pour lui rendre sa gifle mais il m'a fait une balayette avant que je ne puisse l'atteindre. En moins de deux, je me suis retrouvée au sol et j'ai commencé à entendre plus de bruit autour de nous, j'ai regardé et tous les lycéens présents commençaient à s'approcher de nous pour mieux voir la scène. Malgré tout, personne ne réagissait, ils se contentaient de me regarder avec de gros yeux, de la peine ou même en riant.

Madinah ~ Le reflet de soi-même. [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant