Chapitre 2

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- On peut faire une pause ?

La plus jeune des deux filles se plaint déjà depuis une vingtaine de minutes, suppliant la femme rousse de s'arrêter. Je proposerais bien de la porter mais l'idée qu'elle puisse faire ça pour me piquer mes armes m'envahit l'esprit alors je continue ma marche silencieuse.

Le ciel est de plus en plus sombre. Nous marchons depuis bientôt six heures, la nuit s'apprête à tomber et il faut que l'on trouve un lieu sûr pour dormir au cas où la pluie se remettrait à tomber ou si des infectés veulent nous attaquer. Ce n'est que maintenant que je me rends compte que nous avons suivis des inconnus, fait les pauses quand ça leur chantait toute l'après-midi sans avoir la moindre idée d'où ils veulent aller. Je décide donc de proposer un lieu que je connais au cas où ils décident de nous tuer ou nous abandonner.

- Je sais qu'on ne se connait pas mais je connais un lieu où je suis déjà allée avec mon frère pour passer la nuit, on devrait y aller.

Le groupe regarde le ciel avant de se concerter silencieusement. Je ne sais pas depuis combien de temps ils se connaissent tous mais ils répondent tous en chur par la négative avant que la rousse n'ajoute :

- Dans cinq kilomètres environ, on pourra trouver une maison au milieu d'une forêt, ce sera sûr.

- Une forêt ? Vous n'êtes pas sérieux.

Aller dans la forêt est le lieu de plus dangereux. La pluie est tombée dans la matinée et les arbres pourraient laisser tomber des gouttes sur nous, ce qui nous tuerait.

- Non. On y va pour dormir depuis trois jours et il n'y a eu aucun problème jusque-là.

- Jusque-là Avec la pluie qu'il y a eu, aller dans la forêt, sous des arbres, est la pire des idées.

- Elle n'a pas

Le plus grand des trois garçons se ravise avant de terminer sa phrase. Visiblement, aucune des personnes de ce groupe ne sera d'accord avec moi. Ils ne le diront pas à haute voix en tout cas.

- Faites comme vous voulez mais nous on va à cette cabane, il y a de quoi manger et se réchauffer.

Je regarde mon frère qui essaie de se réchauffer en frottant ses mains contre ses bras. Je ne sais pas quelle solution est la plus dangereuse : se séparer du groupe pour aller dans un bâtiment à quelques mètres d'ici avec mon frère ou suivre des inconnus dans une forêt.

Si j'étais seule je les aurais sûrement abandonnés mais il faut que je pense d'abord à mon frère et depuis que l'on n'est plus seul, il paraît si heureux.

- Au moindre danger, on va dans ma planque, d'accord.

- Ça nous va.

Le plus âgé parle pour le groupe.

Pour la première fois depuis notre rencontre, je me mets à leur hauteur pour les observer.

La plus jeune fille qui rigole avec Ben et se plaint s'appelle Ava. Elle est très énergique, sautant dans tous les sens tout en répétant qu'elle en a marre de marcher. Elle a l'air d'être très directe et de savoir se débrouiller mais l'idée qu'à son âge, qui ne doit pas être bien loin de celui de mon frère, elle soit obligée de vivre dans ce monde me donne des hauts le cur.

- Fascinée par les enfants ?

Juste à côté de moi, l'homme aux cheveux grisonnant me bloque la vision que j'avais quelques secondes auparavant. Je suis gênée qu'il m'ait pris sur le fait, espionnant son groupe.

- J'aime observer les personnes que je rencontre.

- Et vous avez rencontré beaucoup de monde ces derniers temps ?

After The RainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant