Chapitre 5

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- On doit y retourner.

Depuis qu'il est réveillé et a mangé, Ben ne cesse de vouloir retourner dans la forêt pour chercher Ava et les autres. Il ne comprend pas mon refus et s'est mis à hurler au moment où il a compris que je ne changerai pas d'avis. Je ne l'ai jamais vu me tenir tête d'une telle manière.

- Ce n'est pas une bonne idée.

- On peut rester un jour au moins, voir s'ils viennent ici comme on l'a fait cette nuit.

Je soupire, fatiguée de me battre contre lui et finis par accepter cette demande d'un signe de main bien que je sois contre.

***

La journée a été calme et souffler m'a fait du bien. On a visité la ville, trouvé de nouveaux vêtements, fais des réserves de nourriture et regardé si on pouvait trouver une arme ou des munitions, ce qui n'a pas abouti.

- On retourne au centre commercial pour prendre de quoi dîner et on ira dans la maison la plus proche pour la nuit, ça te va ?

- On a déjà de quoi manger, pourquoi retourner au centre commercial ?

Je le regarde qui marche à mes côtés avant de répondre.

- Pour ne pas gaspiller ce que l'on a pris.

A chaque tentative de discussion, Ben a trouvé un moyen de détourner la conversation ou de la stopper nette. Je crains bien que la rencontre de la veille n'ait pas été si bénéfique que je le pensais. Je n'ai jamais vu mon frère aussi heureux mais également aussi fermé depuis que nous sommes à nouveau seuls.

Je n'ai jamais pris de risque pour le protéger mais j'ai bien peur qu'il ne tienne pas en place très longtemps s'il pense que ce groupe est mort alors il ne me reste qu'une chose à faire.

- On va y aller.

Je ne le regarde pas. Je marche, les yeux rivés sur la route qui s'étend jusqu'au centre commercial.

- C'est vrai ?

Il paraît bien trop surexcité pour une personne qui s'apprête à risquer sa vie pour des inconnus mais il s'attache vite, contrairement à moi, alors il les considère peut-être comme ses amis même après une seule journée.

- Oui mais ce sera en fonction de mes règles.

- Promis.

Il me tend son petit doigt en signe de promesse, je l'imite. On finit le chemin jusqu'au magasin en parlant de tout ce que Ben aimerait faire si on vivait encore dans une vie sans virus et sans infectés. Son idée de devenir un grand footballer pour plaire aux filles comme Ava est assez hilarante mais j'essaie de le soutenir dans son idée du monde idéal pour un garçon de douze ans me contentant d'un léger rictus pour ne pas rire.

- Il est encore tôt non ?

Je vois très bien où mon frère veut en venir et ça ne me plaît pas.

- Il doit être dix-sept ou dix-huit heures.

- On est en été, le soleil se couche tard, on pourrait

- Ce n'est pas une bonne idée.

Ben s'arrête et le temps que je m'en aperçoive, quelques mètres nous séparent.

- Imagine qu'ils soient blessés, ils ne survivraient pas sans eau et on les retrouverait mort demain.

Il a raison. Mais si on se fait surprendre par la pluie ou par la nuit, ça pourrait nous être fatal.

- On va devoir prendre de quoi se couvrir et s'éclairer alors.

- D'accord.

Et sans attendre une seconde de plus, mon cher frère se met à courir vers le magasin qui n'est plus qu'à une centaine de mètres.

After The RainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant