After The Rain

Chapitre 34

Le réveil n'est pas aussi doux que je l'aurais imaginé en me couchant. La pluie se déchaine, résonnant dans l'habitacle. Je n'ouvre pas les yeux jusqu'à ce qu'un mouvement m'interpelle. Quand je m'aperçois que je ne suis pas seule, je sursaute me retrouvant au pied du couchage prête à attaquer mais il ne me faut pas longtemps pour reconnaître la bouille d'Aiden endormie. Depuis quand est-il ici ? Il ne pouvait pas rentrer, j'ai verrouillé la porte. Malgré la pluie qui assombri l'extérieur je vois bien qu'il fait jour. Pour avoir l'heure, j'essaie d'attraper le bras d'Aiden où il porte sa montre mais il dort sur le côté avec la main sous la tête.

-   Tu veux me faire le bisou du matin ? C'est mignon.

Je ne pourrais jamais être plus gênée qu'à cet instant. Il doit croire que je profitais de son sommeil pour lui sauter dessus.

-   Je voulais juste voir l'heure. Désolée.

Techniquement je n'ai aucune raison de m'excuser mais la situation est si embarrassante que je ne sais pas quoi lui dire d'autre.

-   Oh ne sois pas désolée, c'est la plus belle vue que tu puisses m'offrir au réveil.

Je souris, flattée du compliment et sans attendre une seconde il m'embrasse avant de laisser tomber sa tête contre le matelas.

-   Tu embrasses chaque fille que tu vois au réveil ?

-   Seulement les plus jolies.

Il m'attire contre lui. Être allongée avec lui sans pouvoir être dérangé est plaisant alors je laisse ce moment s'éterniser en silence mais c'est sans compter sur l'humeur taquine d'Aiden.

-   Mick est plus bavarde après mes baisers matinaux.

Je rigole mais une partie de moi se demande s'il y a une possibilité qu'il se soit déjà passé quelque chose entre eux malgré la différence d'âge.

-   Non il n'y a rien eu entre nous. Je ne suis attirée que par les enquiquineuses de première classe.

Il commence à me connaître, un peu trop à mon goût.

-   Je ne...

-   Si, tu te posais la question.

Je ne réponds pas, ce qui revient à confirmer ce qu'il pense.

-   Tu avais tort hier.

Je ne relève pas la tête vers lui mais je sens son muscle bouger et son regard interrogatif sur moi.

-   A propos des changements que tu as vu chez moi. J'ai pris ce risque par peur de perdre l'un d'entre vous, de te perdre.

-   Adi...

-   Laisse-moi finir.

Le laisser parler m'empêcherait de finir mon monologue et je ne pourrai pas tout lui avouer.

-   Tout le trajet mes mains tremblaient mais je serrais le volant pour que tu ne t'en rendes pas compte. Je n'ai même pas vu son visage plus d'une seconde et pourtant il s'est ajouté aux autres victimes. Je sais ce que tu penses, je m'y fais, je n'hésite plus mais je ne pourrais jamais m'habituer à tuer bien que l'hésitation soit moins longue.

-   La rapidité de ton action m'a surpris mais je te connais. Tu sauverais tous les infectés si tu le pouvais mais tu dois arrêter de prendre des risques inconsidérés. J'ai cru te voir mourir quand tu tes levée.

Il accompagne ses paroles d'un baiser dans les cheveux.

-   Il fallait faire quelque chose.