Chapitre 23

71 4 0
                                    

Je suis la première de la chambre à me lever. J'observe le ciel par la fenêtre ouverte, il fait toujours nuit. Je ne prends pas le risque de réveiller Aiden qui est à quelques centimètres de moi juste pour savoir l'heure qu'affiche sa montre. En sortant du lit, j'aperçois Ben et Ellie profondément endormis sur le second lit de la pièce. Bien que certaines planches du parquet craquent, aucun d'entre eux n'a l'air de se réveiller et j'arrive à sortir sans encombre. La nuit, on éteint toutes les bougies pour qu'il n'y ai aucune lumière qui puisse être aperçue de l'extérieur mais regagner la cuisine dans le noir n'est pas tâche aisée. Heureusement pour moi, la maison est plein pied, je n'aurais donc pas à tomber dans les escaliers et réveiller tout le monde. Être entrée ici sans visiter me vaut une douleur dans le petit orteil quand j'entre en contact avec ce qui doit être la table à manger.

Quand j'atteins enfin la cuisine, je trouve une lampe torche que j'allume pour y voir plus clair. Les assiettes sales jonchent l'évier. A croire qu'il n'y a que moi qui fais la vaisselle. Ils doivent se dire que ce n'est pas utile puisqu'on va partir mais je n'aime pas laisser de la pagaille alors je m'active à trouver une éponge et un liquide vaisselle pour tout nettoyer. Je me fais peur à moi-même dans ces situations. Une personne normale se contenterai de boire et repartir dormir pour ranger le lendemain mais quand je vois des affaires qui ne sont pas comme je veux ou qui sont sales je ne peux pas m'empêcher de tout remettre en ordre. On peut être en pleine nuit, ça ne change rien, je ne pourrais pas repartir dans ma chambre sachant que ce n'est pas en ordre ici.

A peine quelques assiettes plus tard, je vois une lumière éclairer la maison. Je me baisse sans réfléchir et regagne le salon en atteignant la lampe torche. Il est impossible qu'un infecté soit assez sain d'esprit pour se servir d'un objet tel que celui-ci mais la possibilité qu'il y ait des survivants au même endroit que nous est encore plus faible. J'essaie toutes les fenêtres à la recherche d'une réponse mais il n'y a plus rien. Soit j'ai été repéré et je suis dans le pétrin, soit il a éteint la lumière pour pénétrer dans la maison.

Il me suffit de quelques secondes pour savoir qu'il y a plusieurs personnes sur le pas de la porte d'entrée. Les craquements du perron m'aident à les localiser et me permettent de passer par une fenêtre au moment où ils se regroupent pour entrer.

-   Tu vas par ici et moi ici. On ne doit pas traîner avant que l'un deux ne se réveillent.

Un homme entre, rallumant sa lampe torche pour éclairer la pièce. Il est suivi de deux hommes et une femme qui pourrait facilement se faire passer pour un homme vu sa carrure. Deux d'entre eux se dirigent vers la cuisine et en reviennent quelques minutes plus tard avec les provisions qu'il nous restent pour manger demain. Je suppose qu'on devra faire sans. Le pick up caché risque d'être tout ce qu'il va nous rester si je ne fais rien. Face à eux je n'ai aucune chance, j'en suis consciente alors je dois ruser pour les faire partir.

-   Dépêchez-vous. On est censé être rentré depuis deux jours. Ils vont se poser des questions.

-   Ne tinquiète pas Toby, dans trois jours maximums on aura fini notre mission et on retournera au camp.

De quoi parlent-ils ? Si un camp existe, il doit y avoir de nombreux survivants là-bas pour qu'ils laissent quatre personnes partir en même temps et pour une seule et même mission. Quelles missions d'ailleurs ? Piller tout ceux qu'ils trouvent ? Depuis quand nous observent-ils ? Je suis assez confuse par cette information.

-   Notre mission n'a même pas été commencé.

-   Tais-toi un peu, on va les réveiller !

Je prie pour que ce ne soit pas le cas.

-   On est supposé chercher des survivants et les ramener, pas les piller.

-   Plus on ramène de personnes au camp, plus les rations seront faibles.

After The RainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant