Chapitre 38

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Les paysages qui défilent au fur et à mesure que je me rapproche de chez moi sont riants. Conduire m'apaise, c'est comme une thérapie conte toute anxiété. Avant je conduisais des heures sans but observant les passants en imaginant à quoi doit ressembler leurs vies. Ces personnes doivent être décédées à l'heure d'aujourd'hui. Cette pensée me donne la nausée mais j'ignore la sensation et tourne la tête vers Aiden. Il n'a pas tardé à s'endormir après notre départ me laissant seule avec mes pensées. Dès que la route est droite et sans débris, je me tourne pour vérifier que tout va bien à l'arrière et finis toujours par poser mon regard sur Aiden. Je n'ai jamais tenu autant à une personne qui ne fait pas parti de ma famille, Ellie exclue. Il a su me donner envie de faire partie d'un groupe bien qu'aux premiers abords ils nous mettaient avec mon frère bien trop en danger à mon goût. Je ne les connais que depuis quelques semaines mais cela aura suffi à faire naître en moi un amour inconditionnel. Je les protègerai quitte à donner ma vie.

-   Maman ?

Je regarde dans le rétroviseur pensant qu'Ava appelle Mick mais non, Ellie a les yeux rivés sur moi.

-   Ma puce, tu sais que je ne suis pas...

-   Ma maman ? Oui je sais.

Savoir qu'elle a choisi précisément cette appellation pour attirer mon attention me met les larmes aux yeux mais je ne peux m'empêcher de penser à sa réelle mère qui gît toujours là où j'ai dû la laisser.

-   J'aime ma maman comme toi alors je peux t'appeler comme elle. Maman n'était pas son réel nom tu sais.

-   Tu peux me dire quel était son nom ?

-   Diane.

-   C'est très joli.

Mettre un nom sur le visage de cette femme ne va sûrement pas m'aider à accepter mon geste mais au moins elle a un prénom maintenant: Diane.

-   Oui. Ses amis l'appelaient Die.

-   Et toi, comment t'appelaient-ils ?

-   Parfois ma maitresse m'appelait El.

-   Ça te va bien.

Je l'aperçois sourire dans le rétroviseur. J'aime cette petite. Elle est discrète, ne parle pas beaucoup mais elle est si douée pour son jeune âge.

En la fixant, je vois son petit corps bouger dans tous les sens comme si elle était gênée.

-   Quelque chose ne va pas ?

-   Je veux faire pipi.

J'observe les environs et la grande route n'a pas l'air de donner sur une sortie avant un bon moment alors je m'arrête au niveau d'une voiture retournée.

-   Tu peux aller derrière la voiture, tu sais comment faire ?

Elle me fait signe de non de la tête.

-   Je vais te montrer, viens.

On sort de la voiture et nous éloignons tout en vérifions que les environs sont sûrs. Une fois derrière la voiture, elle descend son pantalon et sa culotte puis me regarde avec un air si innocent que j'ai du mal à ne pas rire.

-   Baisse-toi comme moi.

Je lui montre la position et une fois en place, elle tombe sur les fesses et rigole à gorge déployé. Je l'imite avant d'aller la relever.

-   Je te tiens, tu peux faire pipi.

Elle m'écoute me montrant une confiance aveugle.

-   C'est bon.

After The RainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant