After The Rain

Chapitre 37

-   Tu vas bien ?

Je me relève pour m'installer correctement dans le siège de la voiture et constate que je suis la seule assise.

-   Pourquoi on ne roule pas ?

-   On fait une pause pour manger et se dégourdir les jambes.

Je regarde derrière son épaule et vois le groupe assit, dégustant des biscuits.

-  On t'a entendu crier alors je suis venu.

-   J'ai juste fait un cauchemar, ça va.

-   Tu veux me le raconter ?

Je le laisse sans réponse et sors de la voiture. Le paysage qui s'offre à moi me redonne le sourire. Un lac dont la couleur m'éblouit se dresse derrière le groupe. Ils ont choisi le lieu parfait pour faire une pause.

-   Adison, parle-moi.

-   Je voudrais aller voir mon frère mais je te promets de te raconter ce qui m'a fait crier après.

Les larmes aux yeux l'empêche d'insister et il acquiesce me laissant partir. La peur de perdre mon frère a envahi mon esprit et je veux juste le serrer dans mes bras.

-   Tu vas bien ?

Tout le monde s'exprime en chœur mais je ne réponds pas pour m'avancer et atteindre Ben.

-   Viens-là.

Il ne comprend pas et met quelques secondes pour rendre mon étreinte mais rien que le serrer moi dans mes bras me soulage.

-   Tu as faim ?

Mickaëla me tend un paquet de chips que je prends. Aiden nous rejoint et s'assoit à côté de moi. Qu'il soit si protecteur et attentionné me touche mais je n'ai aucune idée de la manière dont je peux lui raconter mon cauchemar.

-   On a fait combien de kilomètres ?

Dean jette un coup d'œil sur la carte qu'il a déplié avant de répondre.

-   Un peu plus de deux cent trente kilomètres. On est dans le Wyoming.

-   Vous avez dû rouler vite.

Les routes sont souvent encombrées par des voitures abandonnées ou des cadavres qui nous empêchent de rouler à plus de quatre-vingt-dix kilomètres heure.

-   Je n'ai pas pris les petites routes alors j'ai facilement évité les voitures et les corps.

-   Tant mieux. J'aimerais conduire quand on repartira.

Tout le monde se regarde comme si leurs réponses allaient m'empêcher de conduire.

-   Je prendrai le volant après toi dans ce cas.

Je dois tout faire pour qu'ils s'endorment tous et je pourrais conduire autant de temps que je le souhaite.

-    On va se promener ?

Aiden chuchote à mon oreille avant de se lever en me tendant la main. Je la saisit et le suit tandis qu'ils dit aux autres qu'on revient. Se balader le long du lac est romantique et l'odeur de l'eau me fait du bien.

-   Tu aimes vraiment l'eau, je me trompe ?

Je souris avant de développer une réponse.

-   J'aime être au bord de l'eau oui. Quand on était enfant, mon père nous amenait au bord dun lac pour les vacances et j'avais mon propre endroit comme une bulle où seule moi allais.

-   D'écris-moi cette bulle.

Il m'attrape la main.

-   C'était un ponton avec une chaise cloué. Tout est en bois, je m'amusais donc à y graver des noms ou des dates. Je pouvais voir la majorité du lac. L'après-midi un arbre me faisait de l'ombre. Je me sentais seule et libre, ça me faisait du bien. Le ponton était derrière des arbres et un champ alors personne ne connait son emplacement. En y allant, je savais que je ne risquais pas de croiser qui que ce soit.

-   J'aimerais que tu m'amènes à cet endroit un jour.

L'idée qu'une personne autre que moi entre dans ma bulle me terrifie mais Aiden est la seule personne que j'imagine être avec moi sur ce vieux ponton en bois.

-   Ça me plairait beaucoup.

Je me penche vers lui et l'embrasse sur la joue.

En arrivant au niveau de rochers, il prend place sur l'un d'eux et m'encourage à le suivre.

-   Tu vas me raconter ton cauchemar ?

-    Je revivais la première pluie. Quand je revois les images dans ma tête tout semble si réel que je revis la scène et le cri, ce n'était rien.

-   Ta première victime ?

-   Comment ?

Il baisse la tête et me répond en posant son regard loin devant.

-   Chacun de nous a dû tuer lors de la première pluie. Un homme a voulu entrer chez moi après avoir été touché. Il s'est transformé dans mon salon. Il a repeint la pièce avec son sang.

-   Tu repenses à cet homme, la vie qu'il avait ?

-    Souvent oui mais il est mieux mort qu'errant dans les rues sans vie.

-   Tu as raison. L'homme a foncé sur ma voiture, je l'ai écrasé pour rentrer vite chez moi.

-    Et il te remercierai s'il savait ce qu'il serait devenu. Tu ne peux pas t'en vouloir pour chaque mort.

-   Même Fred ? Je lui ai demandé de m'aider à inspecter lavion.

-   Il est mort pour nous sauver. Il ne t'en veut pas et serait en colère que tu penses être responsable de sa mort.

-   Vous l'aimiez.

-   Tout comme toi.

Je ne sais pas quoi rétorquer. Je m'en voudrai quoi qu'il dise alors j'écourte la conversation en me réfugiant contre lui.

-   On devrait rejoindre les autres.

Nos minutes de silences à contempler le lac l'un contre l'autre sont apparemment finies.

Nous nous levons en faisant attention de ne pas glisser puis nous faisons marche arrière.

-   Moi aussi Aiden.

Il doit me prendre pour une folle mais j'ai le sentiment que c'est le bon moment pour lui répondre. Il me regarde totalement perdu par ma phrase.

-   Moi aussi je t'aime.

Il ne réagit pas, bouche-bée.

-   Je ne dormais pas quand tu me l'as dit.

Aucun son ne sort de sa bouche mais il me prend dans ses bras et me fait virevolter dans les airs.

-   Oh je t'aime.

En me reposant il m'embrasse tendrement avant d'aller rejoindre les autres.

-   Vous avez passé un bon moment ?

On se contente d'acquiescer.

-   Alors c'est reparti.

On range les affaires qui ont servi de table puis nous allons à la voiture pour tout ranger. Je monte côté conducteur et Aiden côté passager.

-   Tout le monde est attaché ?

-   Oui !

Je démarre le moteur et me concentre sur la route tout en profitant des papouilles d'Aiden.

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Chapitre calme aujourd'hui. Le calme avant la tempête ? 🙄
Pour le savoir, il faudra attendre dimanche !