Chapitre 44

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Le paysage de Dakota du Sud est relaxant. Bien que l'habitacle bouge dans tous les sens dû aux voitures abandonnées ou aux cadavres jonchant les routes, j'essaie de me concentrer sur les forêts, les villes que l'on peut apercevoir au loin. Deux lacs font même leurs apparitions à mi-chemin environs.

Au moment où l'on entre à Sioux Falls, les bâtiments et maisons s'enchainent, un panneau nous indique même un aéroport. La ville est bien plus grande qu'elle n'y paraissait sur les plans que j'ai étudié avant chacun de nos départs.

Il n'y a pas une forêt à l'horizon, ce qui me donne l'envie de quitter ce lieu. Depuis l'apocalypse, les forêts sont pour moi des lieux dangereux, ceux qu'il faut éviter à tout prit mais les grandes villes regorgent souvent d'infectés et je dois bien m'avouer que je rêve d'une maison en pleine forêt, là où même les infectés ne pourront pas nous atteindre.

Dean s'arrête face à un centre commercial, il ressemble légèrement au Mall de Madison. De multiples caddies sont sans-dessus-dessous sur tout le parking. On remarque rapidement des cadavres, bien plus nombreux que dans les petites villes que l'on a squattées jusque-là. Je fais signe à Dean qu'on ne peut pas se garer normalement et sortir faire nos courses avec les enfants.

-   On ne devrait pas tous y aller au cas où, Aiden et Adi vous venez avec moi ?

Aiden, à l'arrière de la voiture, acquiesce. Ben est à côté de la fenêtre, il faut déplacer la voiture dans un coin.

-  vEt si on entrait par derrière pour atterrir dans le magasin en évitant la galerie marchande ?

Dean redémarre le moteur et fait le tour jusqu'à une porte. En se mettant le plus près possible, notre visibilité sur des cadavres et le parking est nulle.

-   C'est parti.

Silencieusement nous prennons nos sacs avant d'aller devant la porte. On n'a plus rien à manger alors je prie pour que l'on trouve tout ce dont on pourrait avoir besoin.

-   Il nous faut de l'eau, des conserves, pâtes et une gazinière de camping, ça nous servira pour faire cuire les aliments.

Dean est brillant. Je ne sais pas comment nous avons pu passer à côté de cette idée tout ce temps. Certains souvenirs liés aux conserves froides me rendent nauséeuses quelques secondes.

-   Je m'occupe de la gazinière.

Mon père m'amenait au camping alors je devrais pouvoir trouver ce dont on a besoin, je l'espère en tout cas.

-   Ça me va. On se rejoint devant cette porte dans une heure maximum.

Nous acquiesçons tous sachant pertinemment qu'il ne nous faudra certainement pas une heure pour tout trouver mais cette limite de temps nous sert plutôt d'alarme au cas où.

Le rayon dédié au camping n'est pas le plus grand ni le plus rempli mais il n'a pas été pillé, ce qui est encourageant. Il m'est facile de trouver les gazinières mais il y a tant de modèles et si peu qui peuvent fonctionner que je panique un peu à l'idée de prendre la mauvaise. Ce groupe doit me rendre stupide mais la seule idée qui me vient en tête me paraît brillante.

Je sors du carton chaque gazinière pouvant fonctionner, prendre une bombonne de gaz et tente de les allumer. Sur les cinq qui sont face à moi, je n'arrive qu'à en faire chauffer deux alors j'attrape un nouveau carton correspondant à la plus grande des deux gazinières. J'attrape autant de bombonnes de gaz que je peux ainsi que trois boites d'allumettes. En tirant toute la marchandise, je ne peux que remarquer que mon bras est à peine douloureux, ce qui ne peut que me faire sourire.

Je passe devant le rayon des valises et sans réfléchir prend la plus grande, y rentre tout le matériel de camping, ce qui est bien moins fatiguant pour moi.

En arrivant devant la porte, je me retrouve seule et m'imagine les garçons galérer à porter l'eau et la nourriture alors je laisse la valise et pars en prendre davantage. Je croise d'abord Dean qui traine avec je ne sais quelle force cinq pack d'eaux.

-   Attend. Mets tout là-dedans.

Il dévisage les valises avant de me regarder. Tout à coup un bruit sourd résonne.

-   C'est Aiden, va l'aider à remplir les deux valises de nourriture On ne sait jamais.

Il fait clairement référence à l'attaque qui nous a fait tout perdre.

-   D'accord, la valise devant la porte a tout ce dont on a besoin.

Il ne répond pas et repart.

-   Aiden.

Je n'essaie pas de parler trop fort mais assez pour être entendu à quelques rayons.

-   Ici.

Je le retrouve par terre, essayant d'empiler les boites de conserves et vu la pagaille, il a dû tout faire tomber avant que je n'arrive, sûrement le bruit sourd de tout à l'heure.

-   Je viens te sauver.

-   Oh que je t'aime.

Sa spontanéité m'épate et me surprend en même temps. Il prend une valise sans attendre une réponse et la remplie brusquement. Il ferme la première sans faire attention à moi et passe à la seconde.

-   Tu es si organisé, je suis fascinée.

Il lève les yeux au ciel et m'interroge du regard.

-   Laisse-moi faire.

Je le pousse pour qu'il se décale et réouvre la valise. Je sors les conserves et remet tout de manière que je puisse en rajouter cinq et ajouter des paquets de pâtes.

-   Ok, tu me fais peur. Quand on aura une maison, tout sera aussi bien rangé que dans cette valise ?

Il parle du futur comme si nous avions la possibilité de vivre paisiblement sans craindre chaque jour. Ce côté romantique qui voit notre relation avancer loin me plaît et bien que je préfère garder les pieds sur terre, je rentre dans son jeu.

-   vBien sur que non, je comptais te laisser faire le ménage et le rangement afin qu'on ai l'impression de vivre dans un désordre constant.

On rigole en chœur mais sommes rapidement stoppés par le retour de Dean.

-   Navré de vous interrompre mais les enfants s'impatientent.

Nous nous relevons et remplissons la seconde valise. On devrait tenir un bon moment.

-   Allez-y j'ai oublié quelque chose, je suis juste derrière vous.

Ils ne cherchent pas à comprendre et me laissent seule. Je ne perds pas une seconde et fonce aux rayons qui m'intéressent.

-   Je suis là désolée !

Je cours réalisant que j'ai mis bien plus de temps que prévu pour trouver tout ce dont j'avais besoin.

-   Tu en as mis du temps !

-   J'ai pas vu le temps passé, je suis désolée.

M'excuser une seconde fois m'énerve un peu mais à leur place j'en aurais rajouter encore une ou deux couches alors je me tais et prends une valise.

-   Allons-y.

Dean ouvre la porte et aux regards de Mick dans la voiture il n'y a aucun risque dans les parages.

-   On met tout dans le coffre et on va s'installer là où la vue est potable.

Tout le monde acquiesce activement.

-   Je peux conduire ? Juste pour voir si j'ai vraiment mal.

-   Je n'y vois pas d'inconvénient.

Je remercie Dean du regard et monte côté conducteur. Avant d'allumer le moteur je me concentre, injuriant mon épaule de me laisser conduire tranquillement.

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Qu'a bien pu prendre Adison qu'elle ne montre pas au groupe 🙄
Vous le saurez mercredi 😉

After The RainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant