Je m'endors et feins de tomber par terre, ce qui me décourage pour me reposer par la suite.
La pluie tombe toujours à torrents depuis plus d'une heure maintenant, la cabane a de plus en plus de fuites et bien que la bâche me protège pour le moment, je commence à hyperventiler. J'ai réussi à garder mon calme en répétant à haute voix que tout allait bien se passer mais au fil des minutes, je commence à croire que rien ne va aller en s'arrangeant. Si seulement on avait surveillé le temps. Il a fait si beau ces derniers jours qu'on en a oublié que les infectés n'étaient pas le seul danger qui pouvait nous tuer ou nous condamner à une mort certaine. Il me suffisait de rester sur mes gardes comme je l'ai toujours fait pour que cette situation n'arrive jamais. Ou alors on aurait dû forcer les enfants à jouer dedans pour ne prendre aucun risque possible. Enfermée dans cette microscopique cabane, je ne peux que regretter de m'être lâcher avec ce groupe, j'en ai oublié ma survie et surtout celle de Ben et d'Ellie. Cette petite est comme ma fille et compte au même titre que Ben alors avec ou sans groupe, je me sacrifierai pour elle, c'est un peu ce que je suis en train de faire après tout.
J'ai déjà eu l'impression que j'allais y rester mais c'est bien la seule fois où j'en ai vraiment le pressentiment et pour en rajouter une couche je me trouve obligée de retirer la bâche pour respirer. Une fuite est juste au-dessus de ma tête alors je me décale légèrement sachant pertinemment que cela ne va pas me sauver.
Au bout de deux heures, enfin ce que j'imagine être deux heures, je décide que la bâche va servir à m'étouffer si je reste dessous alors je me sers du scotch pour couvrir toutes les fuites avec la bâche. Une fois fini, je suis assez fière de mon travail mais l'eau coule relativement vite, ce qui forme une bosse. Le scotch ne va pas tenir longtemps, je dois trouver une alternative.
Il n'y a rien dans ce petit espace clos qui m'aidera à m'en sortir, je m'en rends, rapidement, compte alors je fais la dernière chose qui me permettra de préserver mon visage, je l'espère. J'enfouie mon visage dans mes jambes et pris. Des gouttes commencent à tomber quelques minutes, à peine, après que je me sois figée.
***
- Adi, j'arrive !
Je lève la tête. J'ai perdu la notion du temps depuis un moment, tout ce que j'entends c'est la pluie qui s'abat, m'imaginant que chaque goutte est la dernière que j'entendrai.
La voix que j'entends ne doit être que mon imagination, enfin c'est ce que je pense jusqu'à ce que la porte s'ouvre.
- Tu as toujours les ciseaux avec lesquels Ben t'a enlevé la bâche tout à l'heure ?
Chamboulée par sa venue, je ne réponds pas à Aiden. Persuadée que c'est lui, je m'empare immédiatement des ciseaux et commence à couper le scotch méticuleusement. Quand je peux enfin voir sa tête et jeter la bâche, je lui saute au cou. Je sais bien que je risque d'être exécrable les prochains jours, vérifiant le temps plus de fois qu'il ne le faudra pour qu'une situation pareille ne se représente pas mais je veux juste sentir son odeur et me sentir en sécurité mais il ne me faut qu'une fraction de seconde pour me rendre compte que je ne vais plus être la seule à mourir ici, Aiden aussi va y passer apparemment.
- Pourquoi tu es venu ? Tu vas mourir avec moi ! Tu n'es qu'un idiot, tu ne peux pas réfléchir avant d'agir ? Et les autres, ils ne t'ont pas empêché de venir ? Je vais les tuer.
Et Aiden explose de rire et s'approche de moi.
- Calme-toi mon amour, les autres m'ont aidé à venir.
- Mon amour ? Depuis quand tu me donnes des surnoms ? Oh je sais, tu essaies de m'attendrir pour que l'on se fasse infecter main dans la main. C'est mignon, maintenant tu mets la bâche que tu as dans les mains et tu t'en vas !
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After The Rain
Science FictionEt si votre vie basculait en une fraction de seconde? Le 22 mai 2020, une averse tombe. La différence? Celle-ci contient un virus. Quiconque est en contact avec entre dans une hallucination constante. Les humains deviennent des dangers pour les inf...