Point de vue de Chris :
— Chris ! Debout ! Allez lève-toi gros paresseux !
Putain.
Elle n'arrêtait pas de me secouer et de me hurler aux oreilles. Je manquais terriblement de sommeil. Je mettrais ma main à couper qu'il était encore très tôt et que ça l'amusait de m'embêter de bon matin.
— Lâche-moi, Isabella...
Je refusais d'ouvrir les yeux alors elle se mit carrément à me frapper sur le torse. Satanés hormones. Minute... et si c'était grave ? Et si elle faisait un malaise et devait aller d'urgence à l'hôpital ? Et si les bébés n'allaient pas bien ? De sombres idées se bousculèrent dans ma tête alors je me redressai immédiatement, pleinement réveillé et fixai ma femme assise en tailleur sur le matelas, à côté de moi.
— Tu vas bien ? Les bébés vont bien ?
— Oui, on va bien tous les trois ! m'offrit-elle un grand sourire.
Je fronçai des sourcils en la lorgnant quelques instants. Elle semblait aller très bien, en effet. Elle était rayonnante ; son teint éclatant, ses joues roses, ses yeux illuminés, et son sourire éblouissant...
Elle n'avait plus de cernes, plus de moue pâle, plus de regard vidé d'émotion. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et sa bonne humeur depuis que j'étais rentré. Elle était sublime.
— Alors quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu m'as réveillé ?
— Il neige !
Ma mâchoire tomba. Quoi ?
— Il neige depuis novembre, Isabella ! grondai-je, agacé.
— Oui, mais il n'a pas neigé depuis que tu es rentré à la maison... allez viens ! On va jouer dehors !
— Jouer dehors ? répétai-je de plus en plus bouche bée. Il fait un froid de canard dehors, Isabella !
— On a qu'à bien se couvrir ! Allez ! jubila-t-elle.
Je me relaissai tomber à la renverse, attrapai l'oreiller à côté du mien et le plaqua contre mon visage. La blonde me le retira aussitôt et me tira de toutes ses forces hors de lit. Grincheux, j'atterris sous la douche, là où ma femme me rejoignit pour se faire pardonner. Je retrouvais rapidement mon sourire, et me régalais à lui savonner le corps et à lui laver les cheveux. Sans plus.
J'avais toujours envie d'elle, elle me faisait bander à la même fréquence qu'avant, malgré les nouvelles petites imperfections qui s'étaient installées, auxquelles je trouvais un certain charme. Je la trouvais encore plus belle avec ses formes plus arrondies - ses généreux seins - et son ventre qui, bien que toujours troublant, avait fini par devenir familier. Elle me permettait de la caresser à ma guise, répondant à chacun de mes regards timides en plaçant ma main sur elle sans même que j'aie à le demander.
Isabella était contagieuse. Je m'étais retrouvé plongé dans les recherches - à l'instar de sa passion pour l'exploration de tous les sujets - afin de me préparer à mon nouveau rôle de père. Au fond, je cherchais surtout des conseils pour éviter les erreurs. Je voulais savoir comment être là pour ma femme et également comment interagir avec mes futurs enfants, même s'ils n'étaient encore que deux petites vies en devenir dans le ventre de leur mère.
J'avais entendu parler de femmes qui ne supportaient plus leurs conjoints pendant la grossesse, trouvant leurs odeurs, leurs contacts physiques, et même leurs baisers désagréables, et ne supportant plus leur présence même si elles étaient choyées. Elles les trouvaient mous, agaçants, encombrants... Mais ce n'était pas du tout le cas d'Isabella. Mon épouse me collait comme un timbre. Cela ne me dérangeait pas vraiment, mais elle ne me lâchait pas d'une semelle.
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Engendrement [Tome 2]
Romansa« Dans les jeunes étreintes on a peur de donner la vie ; dans les dernières, on redoute de donner la sienne. » Roger Judrin. Tome 1 Engagement Tome 2 Engendrement (Il est nécessaire de lire le premier tome pour comprendre le deuxième.) ⚠ Avertisseme...