51. Shibari

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Après notre agréable dîner, nous avons repris la route pour découvrir enfin la surprise que mon mari m'avait orchestrée. Une demi-heure plus tard, Chris gara la voiture près d'une ruelle sombre. Nous descendîmes et je le vis récupérer un sac dans le coffre. Quoi encore ?

Rien que cette pensée me serrait la gorge, et une vague d'anxiété montait en moi. Je n'étais pas trop rassurée d'être là. Chris, silencieux, s'engouffra dans l'obscurité, et je me résolus à le suivre.

Au fond de la ruelle, il s'arrêta devant une porte blindée où se pressait déjà une petite foule. Nous nous plaçâmes dans la file jusqu'à ce qu'un vigile nous demande si nous étions membres du club ou de simples visiteurs. À ma stupéfaction, Chris lui tendit une carte de membre.

Après avoir vérifié nos identités et nos âges, l'homme nous remit un formulaire à signer. Mes yeux s'écartèrent en lisant les premières lignes. Il s'agissait d'un engagement au respect du règlement de l'établissement, exigeant discrétion et observance des règles, sous peine de sanctions sévères.

— Chris, qu'est-ce que...

— Aie confiance en moi, Isabella.

Ces simples mots suffirent pour que j'appose ma signature. Il me prit la main et nous entrâmes. Plutôt que de continuer tout droit, Chris bifurqua à droite, traversant un couloir étroit avant de s'arrêter devant une porte. Il l'ouvrit et me poussa à l'intérieur. C'était une petite pièce exiguë, avec des casiers alignés contre les murs.

— Enlève ta robe.

L'ordre tomba comme une sentence.

— Quoi ? balbutiai-je.

Mon mari ouvrit son mystérieux sac et en sortit trois objets que je ne pus distinguer dans la pénombre. Il me lança un regard aussi perçant que déstabilisant.

— Enlève cette robe avant que je ne m'en charge moi-même.

Reste calme Isabella. Tout va bien se passer. Ce n'est que Chris. Avec ses sauts d'humeurs.

Je baissai la fermeture éclair et ôtai lentement mon vêtement, me présentant en lingerie sexy. Droite sur mes talons hauts, mes yeux accrochés aux siens, je tentai de maîtriser mon trac. Il attrapa mes mains, les ramenant derrière mon dos, et prit le premier accessoire : des menottes en cuir rouge, reliées par une fine chaîne.

Je restai calme, le laissant attacher mes poignets. La pression était forte mais supportable. Il me fit à nouveau face et sortit un deuxième objet, un collier en cuir noir, large d'environ trois centimètres, avec un anneau au milieu.

Le brun l'enroula autour de mon cou et l'attacha à l'arrière. Ce n'était ni trop serré ni inconfortable, mais la sensation d'avoir un tel accessoire autour de la gorge était perturbante. Il sortit ensuite une longue chaîne scintillante et accrocha l'extrémité à l'anneau. Mes yeux s'agrandirent. C'était une laisse élégante. Il avait vraiment mis les petits plats dans les grands ce soir, et cela me laissait déconcertée.

Le dernier accessoire était le plus inattendu : un masque pour les yeux, en dentelles sensuelles et raffinées. Mon mari le plaça délicatement sur mon visage puis le noua fermement sous ma queue-de-cheval. Il recula d'un pas et me scruta de la tête aux pieds. Ses lèvres se courbèrent en un sourire satisfait.

— Magnifique ! Bordel, tu es... époustouflante ! Tu vas attirer tous les regards et je vais avoir du mal à me retenir de te prendre tout de suite !

Je déglutis.

— Est-ce que j'ai le droit de parler ? hésitai-je.

— Oui, je t'écoute, ma belle.

— Pourquoi tout ça ? Où sommes-nous ? Je t'en prie, explique-moi...

Engendrement [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant